Débat public - Dunkerque éolien en mer
#DébatDunkerque Débat public sur le projet de parc éolien en mer porté par EMD et RTE
Q18 • Pollution visuelle
Réponse publiée
La pollution visuelle que représente les éoliennes constitue-t-elle un facteur d'annulation du projet ?
Sans être technique ni spéculateur, avons-nous le droit d'imposer une fois de plus une pollution sur les côtes naturelles ?
D'un point de vue écologique est ce vraiment utile ?
N'avons-nous pas assez de la centrale nucléaire de Gravelines ?
Merci pour les réponses
Réponse officielle :
La réponse de la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) :
Pour se réaliser, le projet devra obtenir des autorisations administratives, dont celle relative à l’environnement qui sera instruite par le préfet du Nord. A l’appui de cette demande d’autorisation environnementale, les maîtres d’ouvrage devront réaliser une étude d’impact qui étudiera notamment les questions d’ordre paysager. Le Préfet du Nord pourra émettre dans son autorisation, s’il la délivre, un certain nombre de prescriptions qui s’imposeront aux maîtres d’ouvrage.
La réponse du maître d’ouvrage Eoliennes en Mer de Dunkerque (EMD) :
Conformément à la réglementation, les maîtres d’ouvrage réalisent une étude d’impact du projet sur son environnement, à la fois naturel, physique et humain. Dans cette étude d’impact, figurera notamment une étude paysagère de la partie maritime du projet, réalisée par un bureau expert sur cette thématique : Bocage-Epure Paysage. Elle comprendra une analyse de l'état initial de la zone d’implantation et l’évaluation des impacts potentiels du projet sur les aspects paysagers. Cette étude sera également constituée de photomontages à partir de différents points du littoral depuis lesquels le projet sera visible, réalisés par un bureau d’études spécialisé dans ce domaine : Géophom.
Cette étude d’impact sur l’environnement et les expertises qui la composent seront intégrées au dossier de demande des autorisations nécessaires à la construction et à l’exploitation du projet. Ce dossier sera étudié par les services de l’État lors d’une phase d’instruction, qui prévoit notamment une période d’enquête publique, à l’issue de laquelle le Préfet délivrera ou non les autorisations nécessaires au projet.
Concernant l’utilité écologique du projet, nous vous invitons à consulter la réponse apportée à la question n°76 qui détaille l’utilité du projet et de l’éolien en mer en général pour « décarboner » la production électrique française et européenne.
Par ailleurs, des précisions peuvent être apportées quant au programme de lutte contre le changement climatique dans lequel la France s’est engagée, basé notamment sur la diversification de son système énergétique et la croissance des énergies renouvelables.
La loi de transition énergétique pour la croissance verte d’août 2015, complétée en novembre 2019 par la loi énergie-climat, fixe ainsi des objectifs nationaux ambitieux pour 2030 parmi lesquels :
• 33 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie ;
• 40 % de la production d’électricité par des sources renouvelables.
Ces lois fixent aussi symboliquement « l’urgence écologique et climatique » dans le code de l’énergie français ainsi que d’autres objectifs, comme la réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité française en 2035, un objectif d’atteinte de la neutralité carbone dans le pays à l’horizon 2050 avec notamment la fermeture des quatre dernières centrales à charbon d’ici 2022 et en proposant diverses mesures de soutien au développement des énergies renouvelables, dont l’éolien en mer.
Concrètement, l’Etat français prévoit ainsi l’arrêt des dernières centrales au charbon du parc de production encore en fonctionnement, c’est à dire les centrales de Cordemais, Le Havre, Saint-Avold et Gardanne. La puissance installée de ces centrales au charbon est de 3 GW soit environ 2,2 % du parc électrique installé en France.
Par ailleurs, depuis 2012, une puissance cumulée de près de 12 GW, issues de centrales au fioul et au charbon, a été mise à l’arrêt en France, pour des raisons environnementales, du fait de leur niveau d’émissions de gaz à effet de serre (GES).
Sur la même période, sept projets de parcs éoliens en mer ont été lancés et attribués par l’État français lors de trois périodes d’appels d’offres entre 2012 et 2019. Ces sept projets représentent une puissance totale cumulée d’environ 3,6 GW répartis sur les façades maritimes :
- de la Manche - Mer du Nord (à Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc, Fécamp, Dieppe-Le Tréport et Dunkerque) ;
- de l’Atlantique (à Saint-Nazaire et Yeu-Noirmoutier).
Au niveau européen, la Commission européenne a publié, le 19 novembre 2020, sa stratégie pour le développement des énergies marines renouvelables en Europe. Il en ressort que pour atteindre un objectif renforcé de réduction de gaz à effet de serre en 2030 et la neutralité carbone à l’horizon 2050, on estime qu’il faudra atteindre une capacité de 60 GW d'éoliennes en mer et de 1 à 3 GW d'autres énergies marines d'ici 2030.
La réalisation du projet de Dunkerque contribuera ainsi aux objectifs européens et nationaux en matière de développement des énergies marines renouvelables, qui constituent un pilier incontournable de la décarbonation du mix énergétique et de la lutte contre le changement climatique.
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