Débat public - Dunkerque éolien en mer
#DébatDunkerque Débat public sur le projet de parc éolien en mer porté par EMD et RTE
Q27 • Implantation de parc éolien sur le passage des oiseaux migrateurs
Réponse publiée
Question posée par écrit par Didier Spellemaeker le 16 septembre 2020 lors du débat d'ouverture à Bray-Dunes
Une conférence sur les oiseaux qui migrent en passant au large de Bray-Dunes doit avoir lieu. Les oiseaux ne distinguent pas les pales d’éoliennes lorsqu’elles sont en rotation, et entrent en collision avec ces dernières. Les éoliennes ne doivent donc pas être installées dans les couloirs de migration des oiseaux ni dans les régions où il y a des espèces menacées.
J’ai lu qu’il était interdit d’implanter des éoliennes sur les passages des oiseaux migrateurs.
Question : Quelle est votre position sur le sujet ?
Réponse officielle :
La réponse de la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) :
EMD et RTE ont la charge de mener des études complémentaires dans le cadre des autorisations administratives dont l’obtention est obligatoire pour réaliser le projet. En particulier, EMD et RTE devront réaliser une étude d’impact sur l’environnement ainsi qu’une étude d’évaluation des incidences au titre de Natura 2000. La question de l’avifaune est majeure et sera étudiée à cette occasion.
Ces deux études seront à joindre au dossier d’autorisation environnementale que devra instruire le préfet du Nord. Dans son autorisation, s’il la délivre, le préfet pourra émettre un certain nombre de prescriptions environnementales qui s’imposeront aux maîtres d’ouvrage, pour éviter ou réduire les impacts sur l’environnement, l’avifaune en particulier.
La réponse du maître d’ouvrage Eoliennes en Mer de Dunkerque (EMD) :
Le risque de collision est dépendant de très nombreux paramètres et est très variable selon les caractéristiques des éoliennes, leur fonctionnement, les conditions météorologiques, les caractéristiques de l’espèce considérée ainsi que d’autres facteurs comme l’évitement des éoliennes à longue distance ou à courte distance.
A cela s’ajoutent des particularités liées à des spécificités individuelles. En effet, les comportements et réactions peuvent être très variables entre les spécimens d’une même espèce.
Les conditions météorologiques et de visibilité jouent un rôle important dans les risques de collision. En effet, de nombreuses études montrent que les mauvaises conditions météorologiques induisent une baisse des activités migratoires voire, lors de très mauvaises conditions, conduisent à des arrêts d’activité migratoire. En parallèle, d’autres ont montré que les mauvaises conditions météorologiques conduisent généralement à une diminution des hauteurs de vol ainsi qu’à des perturbations des axes de vol. Des conditions de mauvaise visibilité atténuent a priori également les réactions d’évitement chez les espèces montrant un macro-évitement (évitement de l’ensemble du parc éolien) fort.
La réglementation n’interdit pas par principe le développement de parcs éoliens terrestres ou maritimes dans les couloirs de migration des oiseaux. Néanmoins, la législation impose d’évaluer les impacts potentiels de ces projets sur l’avifaune et de proposer des mesures d’évitement, de réduction et de compensation lorsque celles-ci sont nécessaires. Ainsi, les maitres d’ouvrage porteurs d’un projet doivent prendre en considération cette caractéristique de l’environnement dans leurs dossiers de demande d’autorisation pour la construction et l’exploitation desdits projets.
Au regard des résultats de l’étude d’impact sur l’environnement spécifique au projet de Dunkerque (en cours de réalisation) des mesures de réduction de l’impact, voire de compensation le cas échéant, devront être mises en place si l’impact est jugé notable. Ces mesures viendraient en complément des mesures d’évitement d’ores et déjà proposées par EMD grâce aux engagements pris lors de sa réponse à l’appel d’offres (réduction de l’emprise du projet d’un tiers, à 50 km² au maximum ; 46 éoliennes installées au maximum) et aux caractéristiques du projet (espacement d’un kilomètre entre les éoliennes, augmentation du tirant d’air séparant le bas des pales du plan d’eau). De plus, des mesures de suivi relatives à l’utilisation de la zone par l’avifaune et au comportement des oiseaux au sein et aux abords du parc éolien seront également proposées.
L’analyse environnementale approfondie qui sous-tend que l’étude d’impact doit tenir compte des spécificités du site, et l’un des principaux objectifs du dossier qui sera soumis aux autorités administratives, sera de démontrer que le projet ne porte pas atteinte à l’état de conservation des espèces, notamment des espèces d’oiseaux migrateurs.
En résumé, le maître d’ouvrage EMD se conformera à la réglementation en vigueur et prendra en considération cet enjeu pour définir et proposer un projet respectueux de l’avifaune. Si nécessaire, le maître d’ouvrage proposera des mesures de réduction et de compensation dédiées pour ce compartiment, en complément des mesures d’évitement relatives aux caractéristiques du parc. De plus, de nombreux suivis seront mis en œuvre durant toute la durée de vie du projet afin de suivre au mieux le comportement des oiseaux au sein et aux abords du parc éolien.
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