Débat public - Dunkerque éolien en mer
#DébatDunkerque Débat public sur le projet de parc éolien en mer porté par EMD et RTE
Q90 • Où seront fabriquées les éoliennes ?
Réponse publiée
D'où viendront les matières premières ? Aurons-nous encore une fois à faire un marché mondial au détriment des circuits-courts ?
Réponse officielle :
La réponse du maître d’ouvrages Eoliennes en Mer de Dunkerque (EMD) :
Une éolienne en mer du type de celles qui sont envisagées pour le projet au large de Dunkerque, si le projet devait se réaliser, est composée d’un mât, d’une nacelle et de trois pales, dont l’ensemble représente une masse de 1 500 tonnes environ, cette valeur pouvant légèrement varier d’un modèle d’éolienne à un autre.
Entre 85 et 90 % de cette masse est métallique : on y retrouve principalement de l’acier et de la fonte ainsi que du cuivre. L’acier et la fonte sont des alliages métalliques constitués principalement de fer, et dans une moindre proportion de carbone.
La France n’est pas autosuffisante en minerai de fer dans la mesure où les sous-sols du territoire national recèlent peu de matières premières minérales (fer, potasse, bauxite, nickel) à usage industriel. Il n’est donc pas possible d’avoir recours à des circuits courts pour s’approvisionner avec ce type de matériau. Selon les données de Statista, les principaux pays producteurs de minerai de fer dans le monde entre 2013 et 2019 sont l’Australie, le Brésil, la Chine, l’Inde et la Russie.
Selon les données de la World Steel Association, les principaux producteurs mondiaux d’acier en 2018 sont la Chine (51,3 % de la production mondiale), l’Inde (5,6 %), le Japon (5,8 %), les USA (4,8 %), la Corée du Sud (4 %) et la Russie (4 %) ; la France représentant quant à elle près de 1 % de la production mondiale.
Concernant le cuivre, selon les données de World Mining Data, les principaux producteurs mondiaux en 2017 sont le Chili (27,5 % de la production mondiale), le Pérou (17,3 %), la Chine (8,3 %), les USA (6,3 %), la République démocratique du Congo (5,5 %) et l’Australie (4,3 %)
Les 10 à 15 % de masse restante sont composés de matériaux composites : il s’agit principalement des pales et dans une moindre mesure de la coque de la nacelle. Celles-ci sont fabriquées en polyépoxydes (encore appelés polymères époxyde ou communément résine « époxy »), en fibres de verre ou encore en carbone. Ce type de matériau est similaire à celui utilisé dans d’autres industries comme le nautisme pour les coques de bateaux, l'automobile, ou encore l'aéronautique.
Ce matériau est produit dans divers pays à travers le monde, principalement en Asie, aux USA et en Europe (Allemagne, Italie, France, Royaume-Uni).
La sélection du modèle d’éolienne qui équiperait le projet de Dunkerque intervient ultérieurement dans le développement du projet, si bien que la provenance précise des matériaux qui seraient utilisés pour leur fabrication n’est à ce jour pas connue.
Il peut toutefois être apporté des précisions quant au lieu de fabrication des éoliennes. La plupart des éoliennes installées dans les parcs éoliens en mer aujourd’hui en exploitation en Europe ont été produites par Siemens Gamesa Renewable Energy (SGRE) et MHI Vestas Offshore Wind. Ces deux fabricants représentent en effet en 2019 plus de 90 % du marché éolien en mer en Europe. Parmi les autres fournisseurs d’éoliennes, on peut citer GE Renewable Energy dont les éoliennes vont équiper le premier parc éolien en mer français au large de Saint-Nazaire. Si le projet de Dunkerque se réalise, il est probable que l’un de ces trois fournisseurs équipe le parc éolien de Dunkerque.
GE Renewable Energy a construit une usine de fabrication de pales à Cherbourg (50) et une usine de production de nacelles et génératrice à Montoir-de-Bretagne (44). GE y produira les éoliennes Haliade 150 de 6 MW pour le premier parc éolien en mer français localisé au large de Saint-Nazaire et qui est porté par EDF Renouvelables et Enbridge, qui sont également actionnaires d’Eoliennes en Mer de Dunkerque (EMD), maître d’ouvrage du projet de Dunkerque. Ces usines produiront ensuite le modèle Haliade-X de 12 MW ou 13 MW de puissance nominale.
SGRE a lancé la construction de ses usines de pales et de nacelles sur le port du Havre (76). Les premières éoliennes y seront produites à partir de 2022 et viendront équiper les cinq autres parcs éoliens en mer français issus des deux premiers appels d’offres de l’État, deux de ces projets étant également portés par EDF Renouvelables et Enbridge.
Le territoire dunkerquois, au travers des nombreuses sociétés industrielles qui y sont implantées, a vocation à intégrer cette filière de l’éolien en mer à la fois dans la perspective du projet de Dunkerque mais également des premiers projets français dont les premiers chantiers ont lancés et qui devraient s’étaler jusqu’en 2024 et ainsi contribuer à l’essor de de la filière éolienne maritime française. L’objectif du maître d’ouvrage Eoliennes en Mer de Dunkerque (EMD) est de recourir le plus possible aux entreprises du territoire dunkerquois dont l’activité correspond aux besoins du projet de parc éolien en mer.
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