Débat public - Dunkerque éolien en mer
#DébatDunkerque Débat public sur le projet de parc éolien en mer porté par EMD et RTE
A50 • OUI à la transition énergétique PAS n'importe où PAS n'importe comment
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Bonjour, voici quelques éléments pour ce débat public :
- la croissance verte n'existe pas. Il nous faudrait 3 planètes pour continuer à vivre de la même manière. Un tel projet d'éoliennes offshore ne peut donc être quelque chose qui s'ajoute à tout le reste (or, nous observons jusqu'à aujourd'hui que tout nouveau dispositif énergétique s'ajoute aux précédents dans une logique de croissance, et non de remplacement, encore moins de baisse d'exploitation des ressources). Ces projets éoliens doivent remplacer d'autres modes de production énergétique, et être associés à des politiques publiques ambitieuses visant la sobriété, l'efficacité énergétique, et une production d'énergies renouvelables pour la mise en œuvre effective de la transition écologique et énergétique. Nous visons la sortie du nucléaire, et devons recadrer notre rapport aux énergies fossiles.
- les priorités et urgences de notre société concernent la lutte contre le réchauffement climatique et l'érosion de la biodiversité. Il s'agit là de préserver les conditions de la vie de l'Homme sur terre. Ce sont des priorités absolues.
- À Dunkerque, l'un des points clivants est la localisation du site d'installation des éoliennes sur un axe migratoire majeur pour l'avifaune. Il y aura des oiseaux morts. Les logiques ERC Eviter-Reduire-Compenser n'ont pas du tout été poussées jusqu'au bout ni à toute les échelles. Les connaissances scientifiques sont-elles suffisantes pour mesurer les impacts sur l'avifaune et certaines espèces vulnérables en particulier ?
Les études et projections présentées sont désespérément lacunaires, comme souvent, à ne pas vouloir voir la réalité.
- d'autres aspects sont à traiter concernant la biodiversité (mammifères marins, autres faunes et flores, habitats d'intérêts communautaires,...). Sur ce thème une question de fond serait, selon moi, quel que soit le projet éolien offshore et où qu'il soit, comment et avec quels moyens le curseur biodiversité doit être déplacé vers le positif. Pour cela, bien évaluer (ce n'est pas le cas ici), se donner les moyens de réellement suivre les impacts, avoir des mesures très fortes en faveur de la biodiversité à l'intérieur et autour du projet. Aucune garantie ici dans le dossier dunkerquois, mais le premier enjeu est de trouver un endroit le moins impactant possible pour la biodiversité sur les littoraux français, Dunkerque est dans un goulet migratoire ce qui n'est a priori pas un choix pertinent.
- les aspects paysagers font énormément débat. Ils apparaissent secondaires (moins vitaux) au regard des autres enjeux, mais la population y est très sensible.
- Vigilance sur les aspects de sécurité. Là encore, le dogme de la croissance et la mondialisation, accentuent la fréquence et la rapidité des flux et donc les risques d'accidents maritimes avec toutes les conséquences néfastes pour les hommes et l'environnement.
- les aspects économiques sont complexes, cet appel d'offres à Dunkerque est le plus libéral qui soit, avec tous les biais de la mondialisation en tirant vers le bas les normes sociales et environnementales (biais de la mondialisation que nous avions soulevé déjà dans notre contribution pour le dossier de consultation publique précédent cap2020).
Les aspects économiques liés aux usages et activités existantes sont à évaluer (pêche, tourisme,...) mais on peut imaginer qu'un parc éolien pourrait dégager au final plus de positif que de négatif sur ces points selon les mesures compensatoires associées. Encore faut-il connaitre les ambitions et moyens liés aux projets, ce qui n'est pas le cas ici.
Comment être exigeants et avoir des moyens pour l'environnement, la biodiversité, les clauses sociales et locales, les emplois sur le territoire, quand 80% de la note finale pour l'obtention de ce marché est basé uniquement sur le prix ! Tout est tiré vers le bas. On peut un jour décider de faire un trait magique sur une dette financière, on ne peut jamais le faire sur une dette écologique. La résilience a des limites et ce qui est perdu l'est pour tout l'écosystème dont nous faisons partie intégrante.
L'éolien offshore et toutes les énergies renouvelables sont à promouvoir, et nous les promouvons ! Dans une réelle transition écologique énergétique, et de remplacement d'autres productions fossiles (carbone et nucléaire) et diminution, sobriété, optimisation, logiques circulaires, en incluant de façon sur-exigeante les aspects sociaux, sanitaires et surtout écologiques (biodiversité, bilan carbone, exploitation résiliente de toutes les ressources de la conception au démantèlement, plus environnemental…).
Un "Oui" inconditionnel à ce projet n'est pas adapté, un "Non" de principe est impertinent et contraire à nos programmes.
Un "Non mais…" peu compréhensible des citoyens et peu conforme avec les principes généraux des associations et partis écolos, mais pourrait être compris si rien n'est à la hauteur des enjeux.
Reste un "Oui à l'éolien offshore MAIS" (pas ici, pas dans ce goulet migratoire dunkerquois, oui avec des garanties fortes et au-delà de la réglementation sur les aspects écologiques…) qui s'inscrirait dans la construction d'une nouvelle société non libérale, non basée sur le dogme de la croissance et du PIB, avec de nouveaux indicateurs du bonheur, et surtout le respect des équilibres physiques et écologiques à toutes les échelles.
Discutons en mais surtout AGISSONS pour nos enfants.
Laurent Faucon et Virginie Henocq
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