Débat public - Dunkerque éolien en mer
#DébatDunkerque Débat public sur le projet de parc éolien en mer porté par EMD et RTE
Publié
Avis de la commune de De PANNE (Belgique) sur le projet du parc éolien en mer au large de Dunkerque.
De Panne, Koksijde et Nieuwpoort représentent 45 000 habitants et d’innombrables résidents secondaires.
De plus, nos municipalités, nos plages et nos dunes reçoivent plusieurs centaines de milliers de visiteurs chaque année.
De Panne étant la première commune côtière belge après la frontière française, elle sera particulièrement touchée par le parc éolien.
Par la présente notre administration municipale tient à exprimer sa préoccupation concernant la construction prévue du parc éolien.
Le parc sera construit à dix kilomètres de la côte, avec une zone tampon particulièrement réduite à proximité de la frontière franco-belge. Les plans concernent 38/46 turbines de 12-16 MW dont la hauteur atteindra jusqu’à 300 m. Ces turbines comptent actuellement parmi les plus élevées au monde, avec une hauteur qui est nettement supérieure à celle des turbines installées en mer jusqu’à présent. En comparaison, les turbines éoliennes les plus proches qui ont été construites dans les eaux belges sont situées à une distance minimale de 23 km de la côte, leur hauteur maximale est de 158 m seulement et elles sont déjà visibles depuis les plages de la côte belge orientale.
Le photomontage présenté dans le dossier nous semble être une représentation réaliste de ce qui nous attend. Et le panorama à venir, de jour comme de nuit, est inacceptable.
En outre, nous devons formuler les objections suivantes :
1. De très nombreux résidents habitent dans des appartements situés à des étages élevés le long du littoral. Il est évident que leur champ de vision est plus étendu depuis une certaine hauteur qu’au rez-de-chaussée et que, par conséquent, la pollution visuelle sera beaucoup plus importante pour eux.
2. Les photomontages portent sur des images fixes. Bien évidemment, les pales en mouvement et les lumières des éoliennes qui clignotent jour et nuit causeront un impact visuel négatif beaucoup plus important.
Les habitants, les résidents secondaires et les visiteurs attachent une importance particulière à notre horizon libre et sans restriction. Son importance ne peut pas être sous-estimée.
Notre littoral est le seul endroit de notre pays où nous pouvons jouir d’un horizon libre, plat et sans obstacles. Il s’agit d’un aspect particulièrement inestimable, qui ne peut pas être sacrifié pour un projet qui n’apporte aucune valeur ajoutée à nos communes, à nos citoyens et résidents secondaires et à nos visiteurs.
La construction prévue du parc éolien met en péril le développement de nos communes touristiques et causera un dommage irréparable à la manière dont les habitants du littoral jouiront de la plage. Cela est inacceptable.
A tort les promoteurs du projet minimisent l’impact sur l’expérience côtière et estiment que ce dommage collatéral est admissible et ne peut être quantifié économiquement.
Notre conseil municipal s’oppose formellement à l’emplacement prévu et adhérera à toute initiative visant à modifier l’emplacement du parc éolien.
Nous ne sommes pas principalement opposés à l’énergie éolienne en mer, mais nous nous opposons à cette implantation imprudente et inconsidérée qui ignore complètement les intérêts locaux de nos résidents, notre économie locale et la valeur inestimable de notre paysage.
Dans le cadre de la solidarité européenne et en gardant à l'esprit un certain nombre de principes de précaution, il convient d'étudier la possibilité de générer une plus grande valeur ajoutée pour les deux pays en construisant conjointement un parc éolien franco-belge à une plus grande distance des côtes et donc pratiquement invisible de nos plages. Les gouvernements français et belge ont tous deux l'écrasante responsabilité de faire preuve de circonspection face à un paysage et à des sensibilités qui ne peuvent pas toujours se refléter dans des paramètres économiques.
En effet, le gouvernement belge a également prévu une zone pour l’installation d’éoliennes offshore au large de la côte ouest. Cette zone est située à 33 km de la côte.
Le gouvernement belge a réalisé à juste titre, après la mise en œuvre de projets antérieurs, que la construction d’un parc éolien à proximité de la côte est inacceptable.
Dans le cadre de ce cycle de consultation, notre administration locale préconise donc une étude obligatoire afin que les possibilités et les opportunités de construction d'un parc éolien franco-belge planifié conjointement soit examiné et exige l'arrêt du processus de planification actuel pour la construction du parc éolien français.
La pensée européenne ne doit pas être un vain mot, et en ces temps de coopération transfrontalière, il n’est plus admissible qu'un pays voisin en hypothèque un autre sans la moindre consultation et uniquement au nom d'intérêts industriels unilatéraux.
Notre administration locale entretient depuis de nombreuses années d’excellentes relations avec nos communes françaises voisines.
De Panne est d’ailleurs jumelée avec notre bon voisin Bray-Dunes et avec la ville de Sainte-Adresse. À l'avenir, nous souhaitons mettre davantage l’accent sur la coopération dans les domaines du tourisme, de l’économie et des questions socio-culturelles. Cela ne peut qu’entraîner une valeur ajoutée pour les résidents des deux côtés de la frontière nationale.
La construction d'un parc éolien commun franco-belge pourrait illustrer la manière dont les gouvernements mettent en pratique les idées européennes.
Notre conseil municipal approuve également les objections exprimées par le port d'Ostende, par les services de sécurité et, qui plus est, par les nombreuses organisations environnementales puisque les éoliennes sont construites dans une zone Natura 2000 de valeur inestimable.
Wim Jonckheere - Directeur | Bram Degrieck - Maire de De Panne
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