Débat public - Dunkerque éolien en mer
#DébatDunkerque Débat public sur le projet de parc éolien en mer porté par EMD et RTE
A73 • Transition énergétique versus préservation de la biodiversité
Publié
Transition énergétique
Versus
Préservation de la biodiversité
L’éco-transition passe par la production d’énergies renouvelables décarbonées et notre territoire possède un fort potentiel éolien et photovoltaïque. Le projet de parc éolien en mer au large de Dunkerque, avec une capacité de production de 600 MW, s’insère assurément dans cet objectif.
La Mer du Nord est un écosystème naturel, riche et diversifié mais investi par de multiples activités, la pêche, la circulation maritime, la plaisance et ses paysages ont une valeur patrimoniale enracinée dans le cœur des Dunkerquois. Ce projet soulève donc de profondes interrogations et il est bien qu’elles puissent être recueillies par le débat public qui s’achèvera le 20 décembre 2020. Nous déplorons toutefois vivement que cette procédure ait exclu de la consultation la localisation de la zone d’implantation des installations envisagées. Ainsi nos amis Belges privilégient maintenant des implantations beaucoup plus éloignées des côtes.
Sur une zone de 50 km², 46 éoliennes atteignant 300m de hauteur à l’extrémité des pales, l’insertion paysagère du projet soulève un avis de tempête sur les réseaux sociaux. Implantées à 10 km de la côte, l’impact visuel sera atténué par cette distance, mais ces éoliennes constitueront indéniablement un nouveau marqueur de notre identité dunkerquoise. Le temps pourrait nous apprendre à les accepter dans une perception apaisée comme nous l’avons fait pour les lignes à hautes tensions qui traversent notre Flandre Intérieure.
La vie subaquatique sera perturbée pendant la phase de construction, puis à partir de 2027 en phase d’exploitation, les fondations des éoliennes auront un effet «récif » qui pourra favoriser le développement des ressources halieutiques (poissons et espèces d’intérêt pour la pêche). Les incidences sur les activités de la pêche professionnelle font l’objet d’une évaluation négociée et bénéficieront de compensations.
Par contre les études d’impact environnemental sont très lacunaires sur la faune volante (oiseaux et chauve-souris) dans le contexte très particulier du projet dunkerquois. Le déploiement du parc éolien s’effectuera dans le couloir étroit d’une activité migratoire très importante et nous manquons d’études adaptées à notre configuration pour mesurer l’importance des risques de collision. Les porteurs du projet s’engagent à mobiliser des fonds substantiels pour approfondir avec les associations avifaunes la concertation et les recherches au-delà du débat public. En Occitanie, la société Biodiv-Wind développe des technologies permettant de prévenir les risques de collisions de la faune volante avec les éoliennes par une détection automatisée des mouvements d’oiseaux grâce à un dispositif vidéo, en temps réel, permettant soit de piloter les éoliennes et de les arrêter, soit d’envoyer un signal adapté pour rediriger les spécimens dans une autre direction. A ce jour, nous ne savons pas si ces recherches appliquées à des éoliennes terrestres sont transposables en mer.
Il n’est pas possible d’opposer transition énergétique et préservation de la biodiversité, même s’il convient parfois d’utiliser la grille d’analyse du médecin évaluant le rapport bénéfice/risque. A l’heure où le recours déposé par la ville de Grande-Synthe auprès du Conseil d’Etat place le gouvernement dans l’obligation d’apporter la démonstration des moyens qu’il développe pour atteindre ses objectifs de lutte contre le changement climatique, l’éolien en mer à Dunkerque s’inscrit dans le développement indispensable des énergies renouvelables pour la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. Mais ce projet doit impérativement préserver l’environnement naturel et prévenir tous les risques de collision liés au mouvement migratoire.
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