Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q3 • Pour un débat sur un territoire plus large
Réponse publiée
Monsieur Laurent Pavard, président,
Mesdames Messieurs,
membres de la CPDP du débat « Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne »,
La mise en ligne, ce lundi 20 juillet 2020, du site Internet « Eoliennes flottantes au sud de la Bretagne » officialise le début du débat public concernant le projet de parcs éoliens flottants au Sud de la Bretagne. Si, contexte sanitaire obligeant, le volet numérique est à l’heure actuelle prépondérant, il ne nous a cependant pas échappé qu’un calendrier de rencontres prévoit des réunions publiques physiques dès la rentrée de septembre 2020.
Le mouvement France Nature Environnement (FNE) ainsi que la Fédération Bretagne Nature Environnement (FBNE) souhaitent d’ores et déjà réagir et formuler quelques remarques concernant les différentes rencontres déjà programmées :
Nous notons tout d’abord que ces différentes réunions semblent sectoriser les discussions dans la mesure où des thématiques clés sont associées à des dates particulières. Il ne faudrait pas que cette spécialisation des réunions empêche une transversalité des débats, pourtant nécessaire au vu de la complexité des enjeux à aborder et traiter. Aussi, dans cette optique, nous souhaiterions que soient mises en place davantage de réunions de synthèse, permettant ainsi de remettre en perspective les enjeux qui seront abordés. Une rencontre autour des enjeux de la planification serait également opportune : nous sommes prêts à nous associer pour sa mise en œuvre, comme nous avons pu le faire il y a encore quelques jours en Normandie.
En outre, nous déplorons le fait que toutes les rencontres aient lieu dans le Morbihan (dont 10 à Lorient sur les 14 envisagées) et que d’autres départements n’aient pas leur lot de réunions publiques, dont le Finistère, pourtant très concerné par certains des enjeux identifiés comme majeurs (l’enjeu de la pêche par exemple) ou le nord des Pays de la Loire, concernés par la façade maritime NAMO. Nous considérons en effet que le débat dépasse de loin le seul département du Morbihan, par la taille du projet et ses conséquences potentielles, sociales, économiques et environnementales.
Il apparaît que cette préférence en terme de localisation pourrait jouer en défaveur du débat public en excluant (peut être indirectement) des acteurs des territoires de la table des discussions.
Dans un soucis d’accessibilité, il importe donc de permettre la participation d’un maximum d’acteurs et de citoyen·ne·s breton·ne·s en déconcentrant ces rencontres sur l’ensemble de la Bretagne, en particulier les réunions de synthèse.
En vous remerciant, veuillez agréer Monsieur le président, Mesdames, Messieurs, nos sincères salutations associatives.
Réponse officielle :
Réponse de la Commission particulière du débat public
La CPDP a bien pris note des points soulevés par la FNBE et la FNE.
Vous pointez l’organisation de réunions thématiques et exprimez la crainte que cela conduise à la sectorisation des débats. Ces réunions thématiques poursuivent un double objectif :
- Approfondir certains enjeux mal connus du public ou insuffisamment argumentés comme la contribution du projet à la stratégie bas carbone, la sécurisation du réseau électrique breton, la transition énergétique, l’économie de l’électricité éolienne, les retombées économiques espérées du projet. L’objet de ces réunions est d’apporter au public une information plus complète et équilibrée sur ces sujets.
- Débattre avec certaines parties prenantes particulièrement concernées des conséquences possibles du projet pour leurs activités : réunions sur les usages de la mer, sur le raccordement à terre et au réseau électrique, sur l’environnement.
Les aspects plus transversaux pourront être abordés lors des réunions d’information de proximité et lors de la réunion de synthèse qui sera organisée à Lorient le 10 novembre.
Vous regrettez ensuite l’absence de réunion consacrée à la planification de l’espace maritime et au déploiement de l’éolien. Ces thématiques ont bien été identifiées par la CPDP et seront abordées lors du débat, dans plusieurs réunions :
- la planification du DSF a vocation à être évoquée lors des réunions d’information générale et lors des réunions thématiques, en particulier de celles consacrées aux usages de la mer et à l’environnement marin. Le contexte du débat normand, auquel vous faites allusion, est différent de celui du débat breton, où la taille de la zone mise au débat public est beaucoup moins grande. Le débat sur l’éolien normand concerne en effet une zone de débat couvrant la totalité des zones 3 et 5 du DSF (10 500 km2) avec une zone préférée par l’État sur des secteurs couvrant pratiquement la moitié de cette zone. Le débat breton ne concerne lui qu’une macro-zone de 1330 km2 en limite des zones 3b et 5e du DSF NAMO, ce qui limite l’intérêt d’un exercice de planification ;
- le développement de l’éolien dans le cadre de la stratégie bas carbone et de la programmation pluriannuelle de l’énergie sera abordé lors de la réunion thématique programmée le vendredi 18 septembre.
Enfin vous déplorez que toutes les rencontres aient lieu dans le Morbihan. L’intention de la CPDP était bien à l’origine d’organiser des réunions dans plus de villes du territoire directement ou indirectement concernées par le projet. Les conditions sanitaires créées par l’épidémie nous ont contraints de renoncer à ce projet et d’organiser la majeure partie des réunions au Palais des Congrès de Lorient afin de garantir le protocole de sécurité sanitaire le meilleur et le plus standardisé possible. Nous ne savons d’ailleurs pas quelles seront les contraintes sanitaires au moment où nous tiendrons ces réunions : il est en effet très possible qu’elles se durcissent de nouveau en cas de reprise de l’épidémie. Nous avons anticipé cette circonstance en prévoyant de relayer les réunions par diffusion en direct sur Internet avec possibilité de contribution à distance, ce qui nécessite des conditions techniques que le palais des congrès de Lorient est en mesure de nous assurer.
Nous organiserons cependant des réunions dans les communes les plus proches du projet (Groix, Belle-Île, Quiberon) et à La Turballe (cette dernière à l’intention des ligériens). Si les circonstances s’y prêtent, la CPDP pourra le cas échéant organiser une réunion supplémentaire dans le Finistère. La CPDP a déjà rencontré lors de ses contacts préliminaires la Chambre d’agriculture du Finistère et les acteurs locaux de ce département seront expressément conviés à la réunion thématique sur le raccordement terrestre.
La CPDP et son président restent à votre disposition pour échanger sur les sujets évoqués.
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: