Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q16 • Impact des infrastructures à terre
Réponse publiée
Bonjour,
Les installations de production sont connues, mais qu'en est-il des installations "terrestres" ?
Une large zone (quasiment tout le littoral morbihannais) est à l'étude pour recevoir ces installations, mais de quels types sont-elles? Quelle est l'emprise de ces équipements, sont-ils bruyants ? A-t-on une idée de la distance à laquelle ils doivent être implantés du littoral, et seront-ils vulnérables dans le cadre du réchauffement climatique (chaleur augmentation du niveau de la mer, évènements climatiques) ?
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage
Bonjour et merci pour votre question,
L’implantation précise des futurs parcs éoliens flottants, objet du présent débat, n’est pas définie.
De fait l’implantation du poste électrique en mer et de son raccordement est aussi objet du débat.
Afin d’envisager toutes les hypothèses, RTE propose une large zone littorale pour l’atterrage, de Concarneau à la Presqu’ile de Quiberon, et une zone terrestre, du littoral aux réseaux électriques à 225 000 volts et 400 000 volts existants en sud Bretagne, pour réaliser le raccordement.
La zone d’étude en mer intègre également les possibilités de tracé des liaisons sous-marines à l’est ou à l’ouest de Groix.
Une zone, plus réduite, sera définie à l’issue du débat public et fera ensuite l’objet d’une concertation dite Fontaine (voir fiche 23, partie 5)
Les installations terrestres sont les suivantes :
1° la chambre d’atterrage (1 par tranche de 250 MW de production électrique) : la jonction entre le câble sous-marin et le câble souterrain s’effectue au niveau du littoral : sur une plage, un parking artificialisé ou en zone rétro-dunaire par exemple. Afin de réaliser la connexion entre deux câbles de technologie différente (câble sous-marin tripolaire versus 3 câbles souterrains unipolaires – Voir illustrations fiche 16), un ouvrage maçonné dénommé chambre d’atterrage est construit. Cette chambre d’atterrage se présente sous la forme d’un ouvrage maçonné d’un ordre de grandeur de 16m x 3m enterré à environ 2 m de profondeur. C’est au sein de cette alvéole que le câble sous-marin et le câble terrestre seront connectés. Une fois la connexion réalisée, la chambre d’atterrage est remblayée avec du sable puis recouverte avec des plaques de béton. Cette chambre d’atterrage assimilable à un gros domino électrique n’est pas visitable et est invisible depuis l’extérieur une fois les travaux de conception réalisés. Elle ne génère aucun bruit.
Avant de définir l’atterrage, RTE effectuera une étude approfondie des mouvements de sable ou de sédiments afin d’anticiper les phénomènes d’érosion et d’accrétion et autres événements tempétueux tenant compte des effets potentiels dus au réchauffement climatique. Cette chambre d’atterrage doit être positionnée dans un sol favorable à l’évacuation de la chaleur produite par les câbles. La connexion entre les câbles est étanche et compatible avec la présence d’eau.
2° la liaison souterraine électrique (1 par tranche de 250 MW de production électrique) : elle est composée de 3 câbles unipolaires, d’environ 13cm de diamètre chacun, positionnés dans des fourreaux d’environ 25 cm de diamètre. 2 câbles de télécommunications à fibres optiques de plus faible diamètre y sont joints et le tout est sanglé en trèfle. Une tranchée d’une profondeur d’un ordre de grandeur de 1.70m sur une largeur d’environ 0.60 à 0.70m est creusée et accueille l’ensemble des fourreaux. La tranchée est ensuite remblayée avec les matériaux excavés en configuration plein champs ou avec du béton quand la liaison se trouve sous voirie. Cette liaison électrique peut être positionnée dans des milieux submersibles ou inondables et ne génère pas de bruit. Les câbles émettent de la chaleur qui sera évacuée par le sol. Ce dernier doit donc présenter une faible résistivité thermique.
L’accès aux câbles par RTE reste indispensable en permanence pour satisfaire les impératifs d’entretien et de réparations éventuelles. Aussi, il est nécessaire de réserver une emprise au sol de part et d’autre de l’axe de la liaison, libre de toute construction, vierge de toute végétation autre que superficielle ou arbustive, via la création d’une bande de servitude de 5 m pour une liaison souterraine à 1 circuit 225 000 volts.
Cette servitude n’entraînera aucune dépossession du terrain et toute culture restera possible.
3° le poste intermédiaire de compensation électrique : en fonction de la longueur totale de la liaison souterraine et de la liaison sous-marine, de l’énergie dite « réactive » sera produite pas les câbles électriques. Cet effet capacitif doit être jugulé au moyen d’un poste intermédiaire de compensation d’énergie réactive situé entre l’atterrage et le poste de raccordement électrique. Le positionnement ce poste de compensation électrique est directement lié au linéaire total (sous-marin + souterrain) de liaison électrique mis en œuvre. Compte tenu de la zone d’étude en mer proposée pour l’implantation des futurs parcs d’éoliennes flottantes, et donc du poste électrique en mer, le poste de compensation électrique intermédiaire devra être positionné entre 3 et 22 km de liaison souterraine après la jonction d’atterrage. Selon les besoins de compensation électrique, eux aussi liés au linéaire total (sous-marin + souterrain) de liaison électrique, l’emprise foncière de ce poste de compensation électrique intermédiaire sera de 1 à 3 ha. Ce poste sera situé en zone non inondable et non submersible, industrielle ou agricole.
4° le poste de raccordement au réseau de transport d’électricité : afin de pouvoir connecter la liaison souterraine électrique transportant l’énergie produite par les futurs parcs éoliens flottants sur le réseau de transport d’électricité existant, un poste de raccordement est nécessaire. Pour rappel, l’énergie produite par le parc éolien en mer est d’une tension de 225 000 volts que RTE va raccorder au réseau électrique existant à 225 000 volts ou 400 000 volts. Plusieurs cas de figure sont possibles :
* Extension d’un poste électrique existant dès lors que la surface disponible est suffisante ;
* Création d’un poste de raccordement au plus proche des lignes à 225 000 volts ou 400 000 volts existantes. Si le niveau de tension de la ligne électrique existante est de 400 000 volts alors un transformateur 225 000 volts/400 000 volts sera nécessaire.
Ce poste de raccordement au réseau électrique existant pourrait nécessiter une emprise foncière de l’ordre de 7ha. Une superficie totale d’un ordre de grandeur de 10 hectares sera donc nécessaire pour les deux postes, en zone industrielle ou agricole, non inondable et non submersible.
Dans tous les cas un poste électrique peut générer du bruit. RTE respecte la réglementation en vigueur notamment les seuils d’émergence acoustique de ses installations au regard de leur environnement. Une étude acoustique préalable est effectuée afin de garantir le respect de la réglementation. Des dispositifs techniques peuvent être envisagés : création de merlon de terre végétalisé permettant de créer un effet de masque acoustique, création d’enceinte acoustique pour les équipements les plus bruyants.
Pour en savoir plus :
* Fiche 16 - Comment raccorder les parcs éoliens flottants au réseau électrique ?
* Fiche 23 - À quelles procédures et autorisations administratives sont soumis un parc éolien en mer et son raccordement ?
> partie 5 - Concertation propre au développement du réseau public de transport d’électricité
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