Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q23 • Dans quelle mesure un parc éolien flottant va-t-il limiter les émissions de CO2 pour compenser l'intermittence ?
Réponse publiée
Aujourd'hui l'énergie éolienne peut être remise en cause pour les problèmes d'intermittence. Il semblerait par exemple que l'Espagne compense cette intermittence avec des centrales à gaz. On peut vendre le fait que l'intermittence peut être équilibrée au niveau Européen entre les différents parcs éoliens, mais à priori cela n'est pas réaliste (voir vidéo dans le lien ci-dessous)
Dans quelle mesure un parc offshore avec des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne va-t-il limiter les émissions de CO2 et ne va pas faire le bonheur des géants du gaz pour compenser l'intermittence ?
Vidéo source pour motiver la question :
Intervention de Jean-Marc Jancovici au Sénat
https://youtu.be/MULmZYhvXik
Réponse officielle :
Réponse de la maitrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question.
Il revient à RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, d’assurer l’équilibre entre la production et la consommation sur tout le territoire 7j/7, 24h/24. Le parc breton n’est pas le premier parc éolien raccordé sur le réseau. Fin 2019, il y avait déjà 16,5 GW d’éolien terrestre installé en France ; soit 12% de la puissance électrique installée en France. En ajoutant le photovoltaïque, on atteint 20%. RTE gère donc déjà une part d’intermittence. En réalité, l’éolien n’est pas le seul élément variable du réseau : la consommation varie en fonction de la température et des habitudes des consommateurs, la production thermique et nucléaire connaît des arrêts pour maintenance et des pannes, les échanges avec les pays voisins varient en fonction des besoins. Ces variations foisonnent au niveau du réseau national, grâce au réseau de transport de RTE qui assure un rôle de solidarité inter-régionale.
En France, il y a trois régimes de vent, et l’étude de l’historique de la production éolienne montre que ces régimes sont en partie complémentaires. D’autres pays, pourtant moins favorisés sur ce plan, ont des parts plus importantes de production variable : le Danemark par exemple, où l’éolien représente 47% de la production, ou encore l’Allemagne ou l’éolien et le photovoltaïque représentent 30%. A l’échelle européenne on fait également faire foisonner la production renouvelable grâce aux interconnexions électriques entre les pays : la production éolienne est plus stable à l’échelle continentale.
A l’horizon 2030, la production éolienne et photovoltaïque représentera de l’ordre de 25 à 30% de la production électrique française. La contribution de l’éolien en mer à la sécurité d’approvisionnement sera alors significative. Par rapport à l’éolien terrestre, l’éolien en mer présente en effet des caractéristiques très favorables : au large, le vent est plus fort et plus constant : le facteur de charge est près de deux fois plus important que celui de l’éolien terrestre.
Selon les analyses de RTE, jusqu’en 2035, l’intégration des énergies renouvelables ne posent donc pas de problèmes d’équilibrage, grâce aux modulations de production des centrales, des effacements de consommation en France et du recours aux interconnexions avec nos pays voisins.
Aujourd’hui, le système électrique français est déjà largement décarboné, en niveau absolu (moins de 10 % des émissions de carbone générées en France) comme de manière relative (l’« intensité » carbone de la production d’électricité, mesurée en gCO2 par kWh, est très inférieure à la moyenne européenne). A horizon 2035, RTE a analysé dans le cadre du Bilan Prévisionnel 2017 l’impact de différents scénarios de mix énergétique afin d’évaluer leur contenu en CO2. L’analyse confirme qu’il est possible de réduire encore les émissions du système électrique. Les scénarios qui s’appuient sur le nucléaire et les énergies renouvelables, comme
Ampère et Volt, permettent d’accentuer la réduction des émissions. Le scénario Volt, proche du scénario PPE, avec 40% d’EnR (contre 23% aujourd’hui), 56% de nucléaire et 4% de thermique (contre 8% aujourd’hui), conduit à 9 Mt de CO2 émises par le système électrique, contre 10Mt aujourd’hui et 16Mt en 2016. C’est essentiellement la fermeture des groupes thermiques qui contribue à cette baisse.
On voit donc qu’il est possible d’augmenter fortement la part des énergies renouvelables tout en réduisant la part de la production thermique. Le parc breton va contribuer à cette diversification du mix énergétique français.
Pour en savoir plus :
Bilans Prévisionnels 2027 RTE : https://www.rte-france.com/analyses-tendances-et-prospectives/les-bilans-previsionnels#Lesdocuments
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