Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q36 • Type d'éoliennes en Bretagne ?
Réponse publiée
Question reçue par carte T posée par Gérard MINOT
La performance énergétique des éoliennes repose presque essentiellement sur la puissance des aimants permanents du stator de l'alternateur. Or, ceux-ci sont conçus à partir de matériaux - terres rares - dont l'extraction et la fabrication sont gourmandes en énergie et très polluants.
Qu'en est-il du type d'éolienne qui doit être implanté en Bretagne ?
Réponse officielle :
Bonjour et merci pour votre question.
L’éolien en mer se distingue de l’éolien terrestre par l’impact supplémentaire lié au choix d’une unique technologie de conversion électrique qui nécessite en effet des aimants permanents spécifiques non recyclés à ce jour; la criticité des ressources (utilisation de terres rares) pour la fabrication de ces aimants est un point d’attention pour le développement de l’éolien en mer.
Le marché de l’éolien en mer est en forte croissance mais devrait rester minoritaire dans les années et décennies à venir ; toutefois, les derniers modèles d’éoliennes en mer (pour des puissances par machine de 6 à 12 MW) utilisent pour beaucoup des aimants permanents qui contiennent des terres rares. Ceci leur permet de réduire les coûts des opérations de maintenance, mais également de réduire la masse et l’encombrement des nacelles, permettant ainsi de diminuer le dimensionnement global du mât et des fondations. Cependant, d’autres technologies utilisant moins d’aimants permanents sont déjà développées pour l’éolien en mer (par exemple par MHI Vestas).
La quantité de terres rares dépend des modèles et de la technologie des éoliennes utilisées. Si les éoliennes utilisent une technologie à aimants permanents à attaque directe, l’ADEME1 évoque pour cette technologie un ratio d’environ 638kg d’aimants par MW installé. Ces aimants contiennent principalement du néodyme, mais aussi du dysprosium, qui sont des terres rares. Sur ces 638kg d’aimants par MW, l’ADEME calcule qu’il faut en moyenne entre 29 et 32% de Néodyme et entre 3 et 6% de Dysprosium par kg d’aimants. Les modèles de turbines qui seront utilisés pour les parcs éolien flottants au sud de la Bretagne ne sont pas connus à ce jour. Cependant, si aujourd’hui les principaux modèles d’éoliennes en mer ne peuvent encore se passer de terres rares, l’Etat œuvre pour réduire sa dépendance, favoriser l’éco-conception, et permettre la création de filière de recyclage viable.
En effet, le Plan Ressources pour la France, prévu par l’article 69 de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), propose des pistes d'actions pour réduire la dépendance de l'économie française vis-à-vis de ces ressources et pour maîtriser les impacts environnementaux associés à leur production et leur utilisation. Ces pistes d'actions ciblent à la fois la demande (il s'agit de limiter son augmentation qui demeure néanmoins inéluctable à court et moyen terme) et l'offre pour mieux en maîtriser les impacts environnementaux et sociaux. L'extraction et la production de métaux primaires resteront indispensables à court et à moyen terme pour couvrir nos besoins. C'est pour cela que nous avons engagé des travaux pour réduire les impacts environnementaux et sociaux associés à ces activités, qu'elles soient localisées sur le territoire national ou à l'étranger.
Pour en connaître davantage sur l’utilisation des terres rares dans l’industrie éolienne en mer, ainsi que la gestion de la fin de vie des éolienne, sachez qu’une étude de l’Ademe relative à l’analyse du cycle de vie de la production d’électricité d’origine éolienne en France a été publiée en 2015 (voir en ligne).
Il peut par ailleurs, être rappelé que le bilan carbone de l'éolien en mer sur tout son cycle de vie, y compris en prenant en compte l’utilisation de terres rares, reste bien inférieur à celui des énergies non renouvelables.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter :
La Fiche #11 du dossier du maître d’ouvrage : « Quel est le bilan carbone d’un parc éolien flottant ? »
La Fiche #17 du dossier du maître d’ouvrage : « Comment se fait le démantèlement d’un parc éolien flottant ? »
Source :
ADEME, Avis technique, « Terres rares, énergies renouvelables et stockage d’énergie », Octobre 2020 https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/avis_technique_terres-rares-energies-renouvelables-et-stockage-denergie-2020.pdf
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