Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q45 • Éolien ou nucléaire ?
Réponse publiée
Question reçue par carte T posée par Daniel POMMEREUL
AVIS : Bravo pour ce projet. Enfin, la Bretagne produira une partie de son électricité.
QUESTION : Mais peut-être une centrale nucléaire serait plus productive et créerait moins de nuisances ?
Réponse officielle :
Bonjour et merci pour votre question.
Concernant la productivité de l’éolien en mer par rapport à une centrale nucléaire,
Les réacteurs nucléaires des centrales françaises sont d’une puissance unitaire de 900 MW (34 réacteurs), 1300 MW (20 réacteurs) ou 1 450 MW (4 réacteurs).
Un parc éolien en mer de 250 MW produira 1 TWh par an en supposant qu’il fonctionne 4 000 heures par an avec un facteur de charge à 45%. Un réacteur nucléaire de 900 MW a une production de 6 000 GWh par an. Un réacteur nucléaire de 900 MW a donc une production électrique équivalente à une capacité de 1500 MW d’éolien en mer.
Pour offrir une autre comparaison, 1 GW d’un réacteur nucléaire d’un type comparable à celui des réacteurs de 900 MW français produit environ 6,6 TWh par an alors qu’1 GW d’éolien en mer, en supposant qu’il fonctionne 4 000 heures par an avec un facteur de charge à 45%, produirait 4 TWh par an.
La production du premier parc éolien en mer flottant de 250 MW peut aussi être mise en perspective avec l’énergie produite et consommée en Bretagne. D’après RTE, l’énergie produite en Bretagne en 2018 était de 3,8 TWh. Ainsi, la production d’énergie apportée par le premier parc éolien en mer de 250 MW correspondrait à un peu plus d’un quart de la production actuelle d’énergie bretonne.
Par ailleurs, d’après EDF, la consommation annuelle d’électricité dans le secteur résidentiel en 2017 est de 151,1 TWh, soit environ 5 200 kWh par ménage.
Ainsi, ce projet de 250 MW, sous l’hypothèse d’un facteur de charge de 45%, permettra de produire l’équivalent de la consommation électrique de plus de 190 000 ménages ce qui serait plus que suffisant pour subvenir à la consommation des ménages de Quimper, Brest et Lorient réunis (chiffres du recensement Insee de 2016).
D’après l’INSEE1, il y avait en 2017 environ 1 500 000 ménages dans la région Bretagne, dont 340 000 dans le département du Morbihan. Le projet de 250 MW, sous l’hypothèse d’un facteur de charge de 45%, permettrait par conséquent de subvenir à la consommation de 12% des ménages bretons et environ 55% des ménages Morbihannais.
Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter :
- La Fiche #1 du dossier du maître d’ouvrage : « Pourquoi un projet d’éoliennes flottantes en mer au sud de la Bretagne ? Les enjeux de la programmation pluriannuelle de l’énergie et de la stratégie nationale bas-carbone »
Sources :
Concernant l’impact du nucléaire par rapport à l’éolien en mer,
Le facteur d’émission d’une centrale nucléaire est estimé à 6 g éq CO2/kWh par l’Ademe, tandis qu’il est de de l’ordre de 36 g CO2 éq/ kWh pour un parc éolien en mer flottant, d’après les études d’impact des fermes éoliennes flottantes pilotes développées en France.
A titre de comparaison, pour les énergies fossiles, le facteur d’émission en France est estimé par l’Ademe1 à :
- 418 g eq CO2/kWh pour une centrale à gaz ;
- 1 058 g eq CO2/kWh pour une centrale à charbon.
Ces deux types de production électrique (éolien en mer et nucléaire) sont donc à faible émissions de gaz à effet de serre.
Cependant si l’énergie nucléaire constitue d’un point de vue des émissions de gaz à effet de serre un atout, sa forte proportion dans le mix énergétique français est également susceptible de dégrader la robustesse du système électrique. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a ainsi rappelé à plusieurs reprises qu’une des vocations de la diversification du mix électrique était de renforcer aussi la sécurité d'approvisionnement en électricité. Il est en effet important de disposer de marges suffisantes dans le système électrique pour faire face à l’éventualité de suspendre simultanément le fonctionnement de plusieurs réacteurs qui présenteraient un défaut générique grave. Un exemple de tel défaut générique est l’anomalie de concentration en carbone de l’acier qui a affecté les générateurs de vapeur de douze réacteurs à l'hiver 2016 qui furent donc dans l’incapacité de produire de l’électricité au cours de l’hiver.
Le développement des énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne s’inscrit dans le cadre de la diversification du mix électrique français, afin de renforcer la sécurité d’approvisionnement en électricité.
De plus, au bout de quelques années de fonctionnement, tout parc éolien atteint son temps de retour, c’est-à-dire qu’il a compensé les émissions de GES dont il a été ou sera à l’origine. Pour les parcs éoliens en mer français posés, ce temps de retour est estimé comme expliqué précédemment entre 4 et 6 ans. En effet, lorsqu’elles produisent de l’électricité, les éoliennes françaises se substituent à des installations de production utilisant des combustibles fossiles (centrales à gaz et à charbon) en France ou en Europe dont la part demeure extrêmement importante.
Aussi la diminution de la part du nucléaire dans le mix énergétique français au profit des énergies renouvelables ne se fait pas au détriment du climat, mais s’inscrit dans la logique de diminution du recours aux sources non renouvelables et de la production des déchets radioactifs.
Les impacts écologiques de chaque type d’installation de production électrique sont analysés lors de la conception du projet dans l’étude d’impact, qui se réfère à un état initial de l’environnement. La démarche « Eviter, réduire, compenser » (démarche ERC), mise en œuvre pendant toute la durée de vie du projet, a pour objectif d’intégrer le plus en amont possible la prise en compte des enjeux environnementaux et des usages de la mer lors de la conception d’un projet éolien en mer. Elle consiste tout d’abord à éviter les impacts du projet, les réduire ensuite, et, en dernier lieu, compenser les impacts résiduels du projet si les deux étapes précédentes n’ont pas permis de les supprimer.
Cette démarche ERC est mise en œuvre dans le cadre du processus aboutissant in fine à la délivrance d’une autorisation de construire un parc éolien en mer. Cette démarche s’applique à tout projet éolien en mer, sur sa partie marine comme sur sa partie terrestre (raccordement). Elle permet de réduire autant que possible les externalités écologiques négatives du projet éolien en mer, pour maximiser son intérêt écologique tel qu’il ressort de son bilan carbone.
Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter :
- La Fiche #10 du dossier du maître d’ouvrage : « En quoi consiste la démarche « éviter, réduire, compenser ? »
- La Fiche #11 du dossier du maître d’ouvrage : « Quel est le bilan carbone d’un parc éolien flottant ? »
Sources :
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