Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q77 • Constructions en mer et à terre
Réponse publiée
Question reçue par carte T posée par Josiane GUYOT
1- Concertation 2017 - Construction 2019 : qu'en est-il des 4 éoliennes au large de Groix ?
2- Les éoliennes seront-elles fabriquées en Chine et livrées par bateaux passant par le Pôle Nord ?
3- Où se situera le poste électrique de raccordement à terre ?
Réponse officielle :
Réponse de la maitrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question.
Concernant la filière et les retombées locales,
Concernant les retombées économiques,
La France est l’un des premiers pays au monde à développer un parc commercial d’éoliennes flottantes. Pionnière sur le marché, elle accompagne déjà deux projets de démonstration en service [au large de Saint-Anne-du-Portzic (Eolink), ainsi qu’au Croisic (Floatgen)] et quatre fermes pilotes sont en développement (dont une au large des îles de Groix et Belle-Île) sur ses côtes.
Le développement de l’éolien flottant au sud de la Bretagne est une grande opportunité économique, sociale et territoriale au regard des relais de croissance qu’elle pourra offrir au tissu économique du Grand Ouest. Les Bretons et les Ligériens pourront en bénéficier en matière de développement économique, d’emplois, de formations et de fiscalité. L’éolien flottant, qui présente l’avantage d’assembler au port les turbines sur les flotteurs, renforce le rôle de la base logistique terrestre, qui doit être située à proximité du parc en mer.
Les règles de mise en concurrence ne permettent pas au cahier des charges d’être prescripteur et ce sera aux lauréats de chacun des appels d’offres de choisir les conditions de construction et de maintenance des éoliennes. Néanmoins, nous pouvons distinguer les lieux pressentis pour accueillir la construction des ouvrages liés au parc.
Plusieurs ports de la façade atlantique (Lorient, la Turballe, Saint-Nazaire notamment) présentent les caractéristiques adéquates pour accueillir ces activités. Le port de Lorient réunit les caractéristiques requises pour à la fois accueillir les activités de logistique en phase d’installation, assurer les opérations logistiques liées aux systèmes d’ancrage et aux câbles sous-marins, ainsi que les activités d’exploitation et de maintenance. Par ailleurs, Lorient est l’un des pôles bretons pouvant contribuer à l’émergence et au développement d’un port de services pour la filière de l’éolien flottant. Cela tient à son tissu industriel, à la présence de grandes entreprises et d’un nombre important de sous-traitants orientés sur la construction-réparation navale.
Le choix de la localisation des activités logistiques et de maintenance dépend à la fois de la zone retenue pour les parcs éoliens en mer, des conditions d’accès maritime, des espaces disponibles pour construire la base, ainsi que des besoins en aménagements.
Concernant les perspectives économiques et en matière d’emplois liées au développement de la filière industrielle,
Pour la filière industrielle française en général, et en particulier pour le Grand Ouest, un fort impact est attendu sur la création d’emplois dans les territoires de Bretagne et, plus globalement, sur la façade atlantique. En 2019, l’Observatoire des énergies de la mer dénombrait en France 3064 emplois en équivalent temps plein (ETP), dont 1105 en Pays de la Loire, 338 en Bretagne et 523 en Normandie.
C’est une filière est créatrice d’emplois. Par exemple, la Normandie a battu en 2018 le record de France dans la création des emplois issus des énergies renouvelables en mer, grâce à l’émergence des parcs de Courseulles-sur-Mer, Fécamp et Dieppe – Le Tréport. Cette dynamique est appelée à se poursuivre : des usines de fabrication de pales et de génératrice se sont installées en Normandie pour satisfaire la demande. D’autres usines et d’autres industriels de l’éolien en mer sont également présents en France, notamment l’usine d’éoliennes de General Electric et les Chantiers de l’Atlantique (anciennement STX) qui produisent des sous-stations électriques, à Saint-Nazaire. À terme, la filière pourrait créer 15 000 emplois sur le territoire national.
De la main-d’œuvre sera nécessaire pour concevoir, produire puis installer et exploiter de nouvelles machines plus performantes, qui pourront ensuite être déployées dans le monde entier. La réalisation du raccordement terrestre bénéficiera aux entreprises ayant déjà des compétences éprouvées.
De petites et moyennes entreprises, sous-traitants locaux, etc., seront fortement mobilisés par les industries présentes dans les deux régions et bénéficieront des retombées économiques des futurs parcs. Aujourd’hui, près de 120 entreprises bretonnes, essentiellement des PME et TPE peuvent se positionner sur toute la chaîne de valeur des projets
Le cas de base utilisé pour la modélisation des perspectives s’appuie sur la fabrication ou l’assemblage final du flotteur et une intégration de l’éolienne dans un ou plusieurs ports proches du site. Ceci engendrerait de l’emploi local que l’on peut estimer à 200-300 équivalents temps plein (ETP) pendant deux ans pour une ferme de 500 MW. Pour la préfabrication des éléments du flotteur, tout ou partie de l’activité peut être réalisée en France ou en Europe, en fonction des capacités des industriels à fournir les sous-ensembles. Cela représente environ 2 000 ETP pendant deux ans. L’installation et le démantèlement engendreraient environ 70-150 ETP pour la période d’activité. Enfin, la maintenance des fermes créerait environ 100-125 ETP pour un parc de 500 MW. C’est une activité locale et de long terme puisqu’elle correspond à la durée de vie des parcs, entre 25 et 30 ans.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter :
- La Fiche #12 du dossier du maître d’ouvrage : « Quelles retombées économiques attendues pour le Grand Ouest ? »
Concernant l’emplacement et l’emprise terrestre du raccordement,
Le poste électrique de raccordement terrestre sera implanté au nord de la « zone d’étude pour le raccordement à terre » présentée en p9 du le Dossier du Maître d’ouvrage, au plus proche des lignes aériennes à 225 000 volts et 400 000 Volts existantes entre Theix, Caudan (Poteau Rouge) et Concarneau.
Un premier travail d’évitement des enjeux naturels et humains au sein de cette vaste zone ainsi que certains choix techniques confortant un raccordement possible du futur poste au réseau à 225 000 volts a été mené. Ainsi la zone d’étude pour le raccordement à terre fera l’objet d’une réunion thématique du débat public le 28 octobre afin d’évaluer les possibilités de raccordement à terre et d’identifier un corridor préférentiel. C’est au sein de ce corridor que sera implanté le poste de raccordement terrestre. La zone finalement retenue sera bien évidemment liée à l’emplacement des parcs éoliens en mer, du poste électrique en mer et de la zone d’atterrage.
De manière plus générique, RTE applique les mesures « Éviter, Réduire, Compenser » pour proposer des emplacements de postes qui seront soumis à la concertation. Les secteurs à forts enjeux naturels (présence de tourbière, d’habitats ou d’espèces protégées…) ou humains (zone agglomérée, proximité d’un élément remarquable du Patrimoine..) seront évités. Un secteur déjà artificialisé (zone industrielle ou friche) ou à moindre valeur agricole sera privilégié. L’absence de relief marqué est un également un élément déterminant ainsi que les possibilités d’insertion paysagère (secteur entouré de boisement ou situé au sein d’une zone industrielle).
Concernant le rôle de la ferme pilote,
L’éolien en mer est un marché relativement jeune et en forte expansion à l’échelle mondiale. Si le marché de l’éolien posé commence à être bien structuré, le marché de l’éolien flottant commercial en est à ses débuts. Ainsi, le premier parc commercial d’éoliennes flottantes mis en service offrira à son exploitant une vitrine décisive pour le développement ultérieur de la filière et du marché associé. L’émergence d’une telle filière technico-économique représente donc un enjeu fort pour le Grand Ouest, notamment en Bretagne et Pays de la Loire. La technologie de l’éolien flottant représente un potentiel de développement car il rend possible l’installation des éoliennes plus loin des côtes, indépendamment de la qualité et de la profondeur du fond océanique. Cela permet d’exploiter des vents plus forts et plus réguliers.
La France a donc initié assez tôt la montée en puissance de cette filière en lançant en 2015 un appel à projets baptisé EolFlo pour accompagner la création de parcs pilotes d’éoliennes flottantes. Piloté par l’ADEME, son objectif est double. À court terme, il s’agit de valider les concepts technico-économiques de l’éolien flottant. À plus long terme, il s’agit de positionner la France et ses industriels comme pionniers et leaders de cette technologie naissante.
En 2016, quatre projets ont été désignés lauréats de l’appel à projets : trois sont situés en Méditerranée et le quatrième, au sud de la Bretagne.
Le projet « Éoliennes flottantes de Groix et Belle-Île » (EFGBI) développé par un consortium d’entreprises mené par EOLFI. Il vise une mise en service, à horizon 2022, de trois éoliennes offrant chacune une puissance de 9,5 MW et son raccordement par RTE au réseau public de transport par une liaison électrique 63 000 volts. La société « Ferme éolienne flottante de Groix et Belle-Île » exploitera le parc pilote pendant une durée de 20 ans. La production d’électricité estimée est de 100 GWh par an, ce qui correspond à l’équivalent de la consommation électrique d’environ 20 000 foyers (47 000 habitants), soit les deux tiers de la consommation domestique de la ville de Lorient.
Les enseignements tirés de cette expérimentation permettront d’améliorer les conditions de réalisation des deux parcs commerciaux d’éoliennes flottantes au sud de la Bretagne, actuellement en débat. En effet, le choix des technologies (notamment le type de flotteur) et les travaux de construction du premier parc d’une vingtaine d’éoliennes débuteront après la mise en service des parcs pilotes de Bretagne et de Méditerranée. L’émergence d’un parc éolien prend du temps. Une fois le lauréat choisi, une première phase consistera à poursuivre les études environnementales et géotechniques engagées par l’État et RTE, puis le lauréat mènera les études techniques permettant de définir le projet. En parallèle les parcs pilotes seront mis en service et permettront d’apporter un retour d’expérience au projet commercial. Le parc EFGBI a déjà apporté des enseignements en matière de gouvernance de projet.
Qu’est-ce qu’un parc pilote ?
Un parc pilote d’éoliennes flottantes correspond à l’installation, en conditions réelles d’exploitation mais en nombre réduit, d’éoliennes flottantes et de leur raccordement au réseau de transport d’électricité. La réalisation de parcs pilotes est essentielle, car elle amorce le passage de cette filière innovante vers un développement à l’échelle commerciale. Le parc pilote vise à valider des performances, tester la fiabilité et apporter un retour d’expérience. Un parc pilote constitue la dernière étape de maturation des technologies et contribue à définir les politiques industrielles avant le déploiement commercial.
L’objectif des parcs éoliens flottants objet du débat public, dont le premier sera composé d’une vingtaine d’éoliennes, est de positionner la France en tant que leader mondial sur cette technologie, puisque la France sera l’un des premiers pays au monde à mettre ces parcs en exploitation.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter :
- La fiche #7.1 du dossier du maître d’ouvrage : « Zoom sur les fermes pilotes issues de l’appel à projets de l’ADEME de 2015 »
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