Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q69 • Quelles sont les retombées locales ?
Réponse publiée
Question reçue par carte T posée par Terry JAMES
Quelles seraient les retombées économiques pour le sud-Morbihan, à savoir :
- Droit d'occupation du sol marin ?
- Nombre d'emplois créés sur la zone (entretien et fonctionnement) ?
- Surface construite à terre ?
D'avance merci.
Réponse officielle :
Réponse de la maitrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question.
Concernant les retombées économiques,
La France est l’un des premiers pays au monde à développer un parc commercial d’éoliennes flottantes. Pionnière sur le marché, elle accompagne déjà deux projets de démonstration en service [au large de Saint-Anne-du-Portzic (Eolink), ainsi qu’au Croisic (Floatgen)] et quatre fermes pilotes sont en développement (dont une au large des îles de Groix et Belle-Île) sur ses côtes.
Le développement de l’éolien flottant au sud de la Bretagne est une grande opportunité économique, sociale et territoriale au regard des relais de croissance qu’elle pourra offrir au tissu économique du Grand Ouest. Les Bretons et les Ligériens pourront en bénéficier en matière de développement économique, d’emplois, de formations et de fiscalité. L’éolien flottant, qui présente l’avantage d’assembler au port les turbines sur les flotteurs, renforce le rôle des bases logistiques terrestres, tant à l’installation qu’en phase de maintenance, qui doivent être situées à proximité du parc en mer.
Ce sera aux lauréats de chacun des appels d’offres de choisir les conditions de construction et de maintenance des éoliennes. Néanmoins, nous pouvons distinguer les lieux pressentis pour accueillir la construction des ouvrages liés au parc.
Plusieurs ports de la façade atlantique (Lorient, la Turballe, Saint-Nazaire notamment) présentent les caractéristiques adéquates pour accueillir ces activités. Le port de Lorient réunit les caractéristiques requises pour à la fois accueillir les activités de logistique en phase d’installation, assurer les opérations logistiques liées aux systèmes d’ancrage et aux câbles sous-marins, ainsi que les activités d’exploitation et de maintenance. Par ailleurs, Lorient est l’un des pôles bretons pouvant contribuer à l’émergence et au développement d’un port de services pour la filière de l’éolien flottant. Cela tient à son tissu industriel, à la présence de grandes entreprises et d’un nombre important de sous-traitants orientés sur la construction-réparation navale.
Le choix de la localisation des activités logistiques et de maintenance dépend à la fois de la zone retenue pour les parcs éoliens en mer, des conditions d’accès maritime, des espaces disponibles pour construire la base, ainsi que des besoins en aménagements.
Concernant les perspectives économiques et en matière d’emplois liées au développement de la filière industrielle,
Pour la filière industrielle française en général, et en particulier pour le Grand Ouest, un fort impact est attendu sur la création d’emplois dans les territoires de Bretagne et, plus globalement, sur la façade Atlantique. En 2019, l’Observatoire des énergies de la mer dénombrait en France 3064 emplois en équivalent temps plein (ETP), dont 1105 en Pays de la Loire, 338 en Bretagne et 523 en Normandie.
C’est une filière créatrice d’emplois. Par exemple, la Normandie a battu en 2018 le record de France dans la création des emplois issus des énergies renouvelables en mer, grâce à l’émergence des parcs de Courseulles-sur-Mer, Fécamp et Dieppe – Le Tréport. Cette dynamique est appelée à se poursuivre : des usines de fabrication de pales et de génératrices se sont installées en Normandie pour satisfaire la demande. D’autres usines et d’autres industriels de l’éolien en mer sont également présents en France, notamment l’usine d’éoliennes de General Electric et les Chantiers de l’Atlantique (anciennement STX) qui produisent des sous-stations électriques, à Saint-Nazaire ou sur le port de Brest. À terme, la filière pourrait créer 15 000 emplois sur le territoire national.
De la main-d’œuvre sera nécessaire pour concevoir, produire puis installer et exploiter de nouvelles machines plus performantes, qui pourront ensuite être déployées dans le monde entier. La réalisation du raccordement terrestre bénéficiera aux entreprises ayant déjà des compétences éprouvées.
De petites et moyennes entreprises, sous-traitants locaux, etc., seront fortement mobilisés par les industries présentes dans les deux régions et bénéficieront des retombées économiques des futurs parcs. Aujourd’hui, près de 120 entreprises bretonnes, essentiellement des PME et TPE peuvent se positionner sur toute la chaîne de valeur des projets
En phase de fabrication, les filières industrielles font appel à de nombreux métiers :
- les métiers de la chaudronnerie et de la plasturgie : chaudronniers, soudeurs, stratifieurs, drapeurs, etc. ;
- les métiers de l’assemblage : monteurs-ajusteurs, câbleurs, électrotechniciens, logisticiens, levageurs ;
- les métiers « support » : techniciens « qualité, hygiène, sécurité, environnement », ressources humaines, comptables, logisticiens, responsables de site, etc. ;
- les métiers des domaines maritimes et portuaires.
En phase d’exploitation, la maintenance des parcs mobilisera entre 60 et 100 emplois par parc, qui feront appel à des profils très différents, regroupés en trois catégories :
- les techniciens de maintenance, chargés d’assurer l’entretien des éoliennes, des câbles, des supports et de la sous-station électrique en mer ; ils représenteront la majorité des effectifs (environ 60 %) ;
- les marins qui permettront le transport du personnel de maintenance et du matériel (environ 10 %) ;
- les superviseurs qui seront en charge du suivi de production, du suivi technique, de l’exploitation du parc et de la télésurveillance (environ 30 %). Pour certains de ces postes, l’exploitant pourra faire appel à des profils d’ingénieur
C’est une activité locale et de long terme puisqu’elle correspond à la durée de vie des parcs, entre 25 et 30 ans.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter :
-La Fiche #12 du dossier du maître d’ouvrage : « Quelles retombées économiques attendues pour le Grand Ouest ? »
Concernant la taxe éolienne, les compensations financières des riverains,
La France a mis en place une taxe spécifique aux éoliennes en mer sur le domaine public maritime (dans la limite de 12 nq de la côte). Cette taxe annuelle est acquittée par l’exploitant de l’unité de production d’électricité. Elle est définie sur le nombre de mégawatts installés dans chaque unité de production d’électricité. Sur le domaine public maritime, le tarif annuel de la taxe est fixé en 2019 à 16 301 € par mégawatt installé et évolue chaque année comme l’indice de valeur du produit intérieur brut total. Le produit de la taxe est affecté au fonds national de compensation de l’énergie éolienne en mer. Les règles de répartition des ressources de ce fonds sont définies par l’article 1519 C du code général des impôts et par le décret no 2012-103 du 27 janvier 2012 relatif à l’utilisation des ressources issues de la taxe instituée par l’article 1519 B du code général des impôts.
- 50 % sont affectés aux communes littorales d’où des installations sont visibles ;
- 35 % sont affectés aux comités des pêches (15 % pour le comité national, 10 % pour les comités régionaux et 10 % pour les comités départementaux dans le ressort desquels les installations ont été implantées) ;
- 10 % sont affectés, à l’échelle de la façade maritime, à l’Office français de la biodiversité ;
- 5 % sont affectés aux organismes de secours et de sauvetage en mer.
Il existe donc un système de taxation spécifique lié aux éoliennes en mer sur le domaine public maritime, dont les recettes sont redistribuées localement. Il n’y a pour l’instant pas l’équivalent de cette taxe en Zone Economique Exclusive (au-delà de 12 nq de la côte). La Direction générale de l'énergie et du climat réfléchit actuellement à un système équivalent de taxation pour la ZEE.
Concernant l’emplacement et l’emprise terrestre du raccordement,
Le poste électrique de raccordement terrestre sera implanté au nord de la « zone d’étude pour le raccordement à terre » présentée en p9 du le Dossier du Maître d’ouvrage, au plus proche des lignes aériennes à 225 000 volts et 400 000 Volts existantes entre Theix, Caudan (Poteau Rouge) et Concarneau.
Un premier travail d’évitement des enjeux naturels et humains au sein de cette vaste zone ainsi que certains choix techniques confortant un raccordement possible du futur poste au réseau à 225 000 volts a été mené. Ainsi la zone d’étude pour le raccordement à terre a fait l’objet d’une réunion thématique du débat public le 28 octobre afin d’évaluer les possibilités de raccordement à terre et d’identifier un corridor préférentiel. C’est au sein de ce corridor que sera implanté le poste de raccordement terrestre. La zone finalement retenue sera bien évidemment liée à l’emplacement des parcs éoliens en mer, du poste électrique en mer et de la zone d’atterrage.
De manière plus générique, RTE applique les mesures « Éviter, Réduire, Compenser » pour proposer des emplacements de postes qui seront soumis à la concertation. Les secteurs à forts enjeux naturels (présence de tourbière, d’habitats ou d’espèces protégées…) ou humains (zone agglomérée, proximité d’un élément remarquable du Patrimoine..) seront évités. Un secteur déjà artificialisé (zone industrielle ou friche) ou à moindre valeur agricole sera privilégié. L’absence de relief marqué est un également un élément déterminant ainsi que les possibilités d’insertion paysagère (secteur entouré de boisement ou situé au sein d’une zone industrielle).
Pour plus d'informations, nous vous invitons à visionner la réunion publique sur le raccordement qui s'est tenue le 28 octobre : https://eolbretsud.debatpublic.fr/evenement/le-raccordement-a-terre-et-les-emprises-terrestres-28102020/ ainsi que la Fiche #16 du dossier du maître d'ouvrage "Comment raccorder les parcs éoliens flottants au réseau électrique ?"
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: