Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q89 • Consommation d'électricité, investissement et fabrication des éoliennes
Réponse publiée
Question reçue par carte T posée par Philippe DESCAMPS
Une remarque et deux questions :
1) Dépliant reçu le 14/09 pour réunion d'informations le vendredi 11 septembre 2020 ? !
2) Consommation d'électricité à Lorient en 2013 = 153 802 MwH.
Le parc éolien = 750 MW.
L'investissement n'est-il pas trop lourd pour à peine 0,5% ?
3) Le fabrication et la mise en œuvre sont-elles effectuées par des sociétés françaises ?
Réponse officielle :
Bonjour et merci pour votre question.
Concernant les perspectives économiques liée au développement de la filière industrielle,
Des usines de fabrication de pales et de génératrices se sont installées en Normandie pour satisfaire la demande. D’autres usines et d’autres industriels de l’éolien en mer sont également présents en France, notamment l’usine d’éoliennes de General Electric et les Chantiers de l’Atlantique (anciennement STX) qui produisent des sous-stations électriques, à Saint-Nazaire.
Les règles de mise en concurrence ne permettent pas au cahier des charges d’être prescripteur et ce sera aux lauréats de chacun des appels d’offres de choisir les conditions de construction et de maintenance des éoliennes.
Le développement d’éoliennes flottantes au sud de la Bretagne et l’utilisation des ports pour la construction puis pour l’exploitation des parcs représentent une opportunité économique. Le projet ouvre ainsi la possibilité de développer et moderniser les ports, mais aussi de créer des emplois.
Pour la filière industrielle française en général, et en particulier pour le Grand Ouest, les enjeux économiques en matière de développement d’une filière industrielle de production d’électricité d’origine renouvelable sont considérables. Un fort impact est attendu sur la création d’emplois dans les territoires de Bretagne et, plus globalement, sur la façade atlantique. D’ores et déjà, en 2018, l’Observatoire des énergies de la mer (http://merenergies.fr/media/Rapport-OEM-2019.pdf 1) dénombrait en France 2 085 emplois en équivalent temps plein (ETP), dont 773 en Pays de la Loire (37 %), 203 en Bretagne (10 %) et 250 en Normandie (12 %). Pour autant, il reste particulièrement difficile de mesurer l’effet réel du déploiement de ces filières sur l’emploi en régions tant que la dynamique industrielle n’est pas véritablement lancée.
De la main-d’œuvre sera nécessaire pour concevoir, produire puis installer et exploiter de nouvelles machines plus performantes, qui pourront ensuite être déployées dans le monde entier. La réalisation du raccordement terrestre bénéficiera aux entreprises ayant déjà des compétences éprouvées.
De petites et moyennes entreprises, sous-traitants locaux, etc., seront fortement mobilisés par les industries présentes dans les deux régions et bénéficieront des retombées économiques des futurs parcs.
Aujourd’hui, près de 120 entreprises bretonnes, essentiellement des PME et TPE peuvent se positionner sur toute la chaîne de valeur des projets éoliens :–développement de projet (études environnementales, océano-météo, etc.) ;–fabrication d’éléments (structures métalliques, mécano-soudés, pièces composites, équipements électriques, etc.) ;–installation/logistique (logistique portuaire, services maritimes, génie côtier, etc.) ;–génie civil pour la construction des postes électriques à terre et la réalisation des liaisons souterraines ;–exploitation et maintenance (instrumentation, mainte-nance en mer, transport maritime, navires, etc.).Pour nombre d’entre elles, le secteur des énergies marines renouvelables représente un relais de croissance par rapport à leur activité historique dans la construction navale ou les hydrocarbures. D’autres entreprises ont développé des produits et des services uniques qu’elles exportent déjà sur des projets éoliens en mer à l’international.De plus, la spécificité des supports flottants va générer des besoins en ingénierie de recherche et développement, en maintenance, ainsi qu’en formation.
L’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) Lorient a lancé en 2018 un nouveau dispositif de formation dédié à l’éolien en mer et aux métiers de la maintenance. Il est piloté par le ministère du Travail et de l’Emploi et animé par les professionnels du secteur. L’estimation du besoin en professionnels d’ici trois ans est d’environ 2 000 techniciens de maintenance d’éoliennes en mer.
A cette croissance d’emplois s’ajoute le développement des emplois d’exploitation et de maintenance des parcs plus anciens, estimés à 4 000 emplois en 2020. Plus globalement, tous les acteurs industriels, développeurs et énergéticiens présents aujourd’hui sur la filière (RTE, EDF renouvelables, ENGIE Green, Principle power, Quadran, EOLFI, WPD, IDEOL, SBM en mer, Naval Énergies, SAIPEM, MHI-Vestas, Siemens, etc.), sont en contact avec les acteurs économiques régionaux sur des questions industrielles ou portuaires, parfois via des accords de partenariat. Les perspectives industrielles sur une filière en émergence, pour peu que l’on accorde une grande vigilance aux conditions de son intégration territoriale, sont considérables.En effet, la filière est créatrice d’emplois. Par exemple, la Normandie a battu en 2018 le record de France dans la création des emplois issus des énergies renouvelables en mer, grâce à l’émergence des parcs de Courseulles-sur-Mer, Fécamp et Dieppe – Le Tréport. À terme, la filière pourrait créer 15 000 emplois sur le territoire national.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- La Fiche #12 du dossier du maître d’ouvrage « Quelles retombées économiques attendues pour la Grand Ouest ? »
Concernant la quantité d'énergie produite,
Il est nécessaire de distinguer la puissance du parc, exprimée en MW, de la production ou des besoins en énergie, exprimées en MWh. Ces notions sont expliquées dans la fiche N°4 du Dossier de Maître d’Ouvrage (cf lien ci-dessous). La confusion entre ces deux notions semble être la source du questionnement.
Le projet de 250 MW, avec l’hypothèse d’un facteur de charge de 45%, permettra de produire 1 TWh par an d’électricité, soit l’équivalent de la consommation électrique de plus de 190 000 ménages ce qui serait plus que suffisant pour subvenir à la consommation des ménages de Quimper, Brest et Lorient réunis, recensés par l’Insee en 2016.
D’après l’INSEE[1], il y avait en 2017 environ 1 500 000 ménages dans la région Bretagne et 340 000 dans le département du Morbihan. Ce projet de 250 MW permettrait par conséquent de subvenir à la consommation de 12% des ménages bretons et environ 55% des ménages Morbihannais.
[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques/1405599?geo=REG-53+DEP-56
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter :
La fiche #4 du dossier du maître d’ouvrage « Quelques notions sur l’énergie électrique »
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: