Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q93 • De la fabrication à l'usage
Réponse publiée
Question reçue par carte T posée par Bertrand DU PONANT
1) Quelle est l'empreinte/l'impact carbone du projet : construction, installation, fabrication, opération et maintenance ?
2) Quid de la fabrication des équipements : en Chine ou en France ?
3) Qui paye le projet ? Coût du KW par rapport au coût actuel ?
4) Impact des travaux dans la durée sur la biodiversité et l'environnement : Fondations, ensouillage des câbles, … ?
5) Pour les câbles et la distribution, choisir le trajet le plus court, le plus au large, à l'est de Groix vers Gâvres puis Lorient, déjà urbanisé et industrialisé.
Réponse officielle :
Réponse de la maitrise d'ouvrage
Bonjour et merci pour votre question.
Concernant le bilan carbone du projet,
Le bilan carbone d’un parc éolien en mer mesure notamment la quantité de gaz à effet de serre émis pendant toute la durée de vie du parc, depuis sa conception jusqu’à son démantèlement à l’issue de son exploitation : cela comprend en particulier les émissions de gaz à effet de serre liées à la fabrication des composants du parc éolien, au transport de ces composants et à leur installation, à l’exploitation et à la maintenance du parc, puis à son démantèlement, y compris à la remise en état du site et au traitement des éléments en fin de vie.
Le bilan carbone est exprimé en tonnes équivalent CO2. Il vise à calculer un indicateur, le facteur d’émission, qui indique la quantité de CO2 émise par un kWh d’électricité produite par le parc (en gramme d’équivalent CO2 par kWh produit). Cet indicateur permet des comparaisons entre différents dispositifs de production d’électricité. L’objectif du bilan carbone est également de calculer le temps de retour du parc, c’est-à-dire le nombre d’années au-delà duquel le parc aura totalement compensé les émissions de gaz à effet de serre dont il est ou sera l’origine, au regard du facteur d'émission moyen de l'électricité.
Concernant le bilan carbone d’un parc éolien en mer posé
La filière de l’éolien en mer étant émergente en France, les données sur les bilans carbone des projets ne sont pas très nombreuses. Toutefois, les émissions de gaz à effet de serre des premiers parcs éoliens en mer posés (Yeu-Noirmoutier, Saint-Brieuc, Dieppe-Le-Tréport, Courseulles-sur-Mer, Fécamp et Saint-Nazaire) ont été calculées dans les études d’impacts de ces projets.
1Estimé par le ministère de la Transition écologique sur la base des informations disponibles dans le bilan carbone du parc réalisé par le porteur de projet.
Selon le nombre d’éoliennes, leur puissance unitaire et le temps d’exploitation, le bilan carbone des parcs éoliens en mer posés français varie comme suit :
– de 554 000 à 754 000 tonnes éqCO2 émises ;
– un facteur d’émission entre 14 et 18 g éqCO2 /kWh produit ;
– un temps de retour de 4,5 à 6 ans en France par rapport au mix électrique moyen.
À titre de comparaison, le facteur d’émission des productions électriques renouvelables en France est estimé par l’ADEME² à :
– 14,1 g éqCO2 /kWh pour l’éolien terrestre ;
– 56 g éqCO2 /kWh pour le photovoltaïque.
Pour les énergies fossiles, le facteur d’émission en France est estimé3 à :
– 406 gCO2 /kWh pour une centrale à gaz ;
– 1 038 gCO2 /kWh pour une centrale à charbon ;
– 12 g éqCO2 /kWh4 pour une centrale nucléaire (à noter : les phases de démantèlement et de fin de vie des ouvrages ne sont pas intégrées dans les facteurs d’émission retenus).
Ainsi, le bilan carbone de l’éolien en mer posé s’avère donc relativement faible par rapport à l’ensemble de production d’électricité.
Concernant le bilan carbone d’un parc éolien en mer flottant
Nous ne disposons pas encore de bilan carbone établi pour les parcs éoliens flottants de taille commerciale puisqu’aucun projet équivalent n’a encore été développé en France. Toutefois, le bilan carbone des parcs pilotes est fourni dans leur étude d’impact :
– Éoliennes flottantes de Groix et Belle-Île : le bilan des émissions de gaz à effet de serre présenté dans l’étude d’impact donne une valeur de 36,4 g éqCO2 /kWh ;
– EolMed - Gruissan : l’analyse du cycle de vie du projet EolMed - Gruissan dans son ensemble (fabrication, construction, exploitation et démantèlement) a révélé que les émissions de gaz à effet de serre seront de l’ordre de 47,3 g éqCO2 /kWh d’électricité en entrée de réseau RTE5 ;
– Eoliennes flottantes dans le golfe du Lion : sur les vingt années d’exploitation de la ferme pilote, le facteur d’émission du projet atteint de 24,1 g éqCO2 /kWh. Le temps de retour climatique atteint 5,95 années6.
Ainsi, pour les fermes pilotes, d’après les chiffres connus, le facteur d’émission est de l’ordre de 36 g CO2 éq/ kWh. Toutefois, on observe une forte variabilité (plage de variation de 11 g CO2 éq/kWh) qui s’explique par les différentes technologies utilisées pour les flotteurs et les ancrages. Ces données sont néanmoins à manier avec précaution en raison du caractère expérimental des parcs pilotes. En effet, du fait de leur petite taille et de leur faible puissance, les parcs pilotes d’éoliennes flottantes auront un impact carbone plus important que les futurs parcs commerciaux.
²https://www.bilans-ges.ademe.fr/documentation/UPLOAD_DOC_FR/index.htm?renouvelable.htm
3Rapport Base Carbone de l’ADEME de 2014 : https://www.bilans-ges.ademe.fr/static/documents/[Base%20Carbone]%20Documentation%20g%C3%A9n%C3%A9rale%20v11.0.pdf
4Programmation pluriannuelle de l’énergie 2019-2023.
5Étude d’impact de la ferme pilote EolMed – Gruissan : ferme pilote d’éoliennes flottantes et son raccordement au réseau public d’électricité
6Étude d’impact de la ferme pilote « Éoliennes flottantes du golfe du Lion »
Concernant la fabrication des éléments du parc,
des usines de fabrication de pales et de génératrices se sont installées en Normandie pour satisfaire la demande. D’autres usines et d’autres industriels de l’éolien en mer sont également présents en France, notamment l’usine d’éoliennes de General Electric et les Chantiers de l’Atlantique (anciennement STX) qui produisent des sous-stations électriques, à Saint-Nazaire.
Les règles de mise en concurrence ne permettent pas au cahier des charges d’être prescripteur et ce sera aux lauréats de chacun des appels d’offres de choisir les conditions de construction et de maintenance des éoliennes.
Le développement d’éoliennes flottantes au sud de la Bretagne et l’utilisation des ports pour la construction puis pour l’exploitation des parcs représentent une opportunité économique. Le projet ouvre ainsi la possibilité de développer et moderniser les ports, mais aussi de créer des emplois.
Pour la filière industrielle française en général, et en particulier pour le Grand Ouest, les enjeux économiques en matière de développement d’une filière industrielle de production d’électricité d’origine renouvelable sont considérables. Un fort impact est attendu sur la création d’emplois dans les territoires de Bretagne et, plus globalement, sur la façade atlantique. D’ores et déjà, en 2018, l’Observatoire des énergies de la mer (http://merenergies.fr/media/Rapport-OEM-2019.pdf 1) dénombrait en France 2 085 emplois en équivalent temps plein (ETP), dont 773 en Pays de la Loire (37 %), 203 en Bretagne (10 %) et 250 en Normandie (12 %). Pour autant, il reste particulièrement difficile de mesurer l’effet réel du déploiement de ces filières sur l’emploi en régions tant que la dynamique industrielle n’est pas véritablement lancée.
De la main-d’œuvre sera nécessaire pour concevoir, produire puis installer et exploiter de nouvelles machines plus performantes, qui pourront ensuite être déployées dans le monde entier. La réalisation du raccordement terrestre bénéficiera aux entreprises ayant déjà des compétences éprouvées.
De petites et moyennes entreprises, sous-traitants locaux, etc., seront fortement mobilisés par les industries présentes dans les deux régions et bénéficieront des retombées économiques des futurs parcs.
Aujourd’hui, près de 120 entreprises bretonnes, essentiellement des PME et TPE peuvent se positionner sur toute la chaîne de valeur des projets éoliens :–développement de projet (études environnementales, océano-météo, etc.) ;–fabrication d’éléments (structures métalliques, mécano-soudés, pièces composites, équipements électriques, etc.) ;–installation/logistique (logistique portuaire, services maritimes, génie côtier, etc.) ;–génie civil pour la construction des postes électriques à terre et la réalisation des liaisons souterraines ;–exploitation et maintenance (instrumentation, maintenance en mer, transport maritime, navires, etc.).Pour nombre d’entre elles, le secteur des énergies marines renouvelables représente un relais de croissance par rapport à leur activité historique dans la construction navale ou les hydrocarbures. D’autres entreprises ont développé des produits et des services uniques qu’elles exportent déjà sur des projets éoliens en mer à l’international. De plus, la spécificité des supports flottants va générer des besoins en ingénierie de recherche et développement, en maintenance, ainsi qu’en formation.
L'Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) Lorient a lancé en 2018 un nouveau dispositif de formation dédié à l’éolien en mer et aux métiers de la maintenance. Il est piloté par le ministère du Travail et de l’Emploi et animé par les professionnels du secteur. L’estimation du besoin en professionnels d’ici trois ans est d’environ 2 000 techniciens de maintenance d’éoliennes en mer.
A cette croissance d’emplois s’ajoute le développement des emplois d’exploitation et de maintenance des parcs plus anciens, estimés à 4 000 emplois en 2020. Plus globalement, tous les acteurs industriels, développeurs et énergéticiens présents aujourd’hui sur la filière (RTE, EDF renouvelables, ENGIE Green, Principle power, Quadran, EOLFI, WPD, IDEOL, SBM en mer, Naval Énergies, SAIPEM, MHI-Vestas, Siemens, etc.), sont en contact avec les acteurs économiques régionaux sur des questions industrielles ou portuaires, parfois via des accords de partenariat. Les perspectives industrielles sur une filière en émergence, pour peu que l’on accorde une grande vigilance aux conditions de son intégration territoriale, sont considérables. En effet, la filière est créatrice d’emplois. Par exemple, la Normandie a battu en 2018 le record de France dans la création des emplois issus des énergies renouvelables en mer, grâce à l’émergence des parcs de Courseulles-sur-Mer, Fécamp et Dieppe – Le Tréport. À terme, la filière pourrait créer 15 000 emplois sur le territoire national.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- La Fiche #12 du dossier du maître d’ouvrage « Quelles retombées économiques attendues pour la Grand Ouest ? »
Concernant le coût du projet pour l'État et pour le consommateur
Il n’existe pas de parc commercial flottant en activité, mais des simulations de coûts ont été réalisées, notamment par le centre de recherche ECN (maintenant part de TNO) aux Pays-Bas. Ces évaluations déterminent le coût d’un projet éolien en mer flottant compris entre 600 et 700 M€ environ pour 250 MW (hors raccordement au réseau de transport). Ces coûts d'investissements seront entièrement supportés par le développeur éolien privé qui sera désigné lauréat de l'appel d'offres.
En supposant que le premier parc de 250 MW fonctionnerait l’équivalent de 4 000 heures par an (équivalent à environ 46 % du temps à pleine charge), et en supposant un prix de l’électricité fixé par le lauréat à 120 €/MWh (tarif cible de la programmation pluriannuelle de l’énergie) et des prix de marché de l’électricité de 40 €/MWh sur 20 ans, le coût de soutien s’élèverait à 80 M€ par an, soit 1,6 Mds d'€ sur 20 ans.
L’État a fait le choix de soutenir financièrement le développement des énergies renouvelables, notamment en mer, pour contribuer à la transition énergétique. Cette aide prend la forme d’un complément de rémunération : l’État complète la rémunération perçue par le producteur en vendant son électricité sur le marché, pour atteindre le tarif fixé lors de la procédure de mise en concurrence. Le complément de rémunération est symétrique : dans le cas où les prix de marché de l’électricité sont supérieurs au tarif fixé lors de la procédure de mise en concurrence, le producteur rembourse la différence à l’État. Le complément de rémunération est contractualisé entre le porteur de projet et EDF Obligation d’Achat (EDF OA).
A noter : les fonds versés par EDF OA proviennent actuellement du compte d’affectation spéciale Transition Énergétique (CASTE), alimenté par une partie des recettes des taxes intérieures de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) – qui s’applique notamment aux carburants fossiles essence et diésel, et de la taxe intérieure de consommation sur le charbon (TICC) qui s’applique sur les houilles, lignites et cokes. Cependant, à partir du 1 janvier 2021, le compte d'affectation spéciale sera supprimé (loi de finance 2020) et les fonds versés par EDF OA proviendront donc directement du budget de l'État via le programme n°345 du Projet de Loi Finances intitulé 'service public de l'énergie'. Le complément de rémunération n'a donc pas d'effet sur la facture d'électricité des consommateurs.
Aujourd’hui, l’éolien en mer posé reste l’énergie renouvelable en mer la moins coûteuse, grâce notamment au développement récent de la filière, avec en conséquence un coût de soutien public qui décroît fortement :
Ce niveau de soutien peut être amené à diminuer si les prix de l’électricité augmentent, ou si les prix de l’éolien en mer flottant baissaient plus rapidement qu’attendu. Il pourrait à terme également être envisagé des parcs sans subvention publique (hors raccordement) même si l’incertitude relative aux prix de marché à long terme de l’électricité pourrait freiner leur développement lors des premiers parcs.
Depuis la fin des années 2000, le développement des parcs éoliens en mer se fait à un rythme soutenu et continu en Europe. La technologie a également connu de nombreux progrès : la puissance unitaire des éoliennes installées a ainsi été multipliée par trois entre 2010 et 2017. Les coûts de ces parcs ont fortement diminué du fait des progrès technologiques, de la structuration de filières industrielles et par des effets d’échelle. La technologie flottante est plus récente et donc moins éprouvée que celle de l’éolien en mer posé.
Toutefois, les acteurs du secteur prévoient une baisse rapide des coûts avec l’accélération du développement commercial de l’éolien flottant, convergeant ainsi vers ceux de l’éolien posé dans les prochaines années.
Source : BVG associates, tiré de la Fiche #13 du dossier du maître d'ouvrage
Pour plus d'informations, nous vous invitons à consulter :
- La Fiche #8 du dossier du maître d'ouvrage : "Pourquoi et comment l’État a-t-il choisi de soutenir le développement de l’éolien en mer en France ?"
- La Fiche #13 du dossier du maître d'ouvrage : "Combien coûte un parc éolien flottant en France?"
Sources:
1 Katsouris G., Marina A., Cost Modelling of Floating Wind Farms, ECN, mars 2016: https://publicaties.ecn.nl/PdfFetch.aspx?nr=ECN-E--15-078
2 Organisme de recherche indépendant : https://www.tno.nl/
Concernant l'impact sur la biodiversité,
Les caractéristiques précises du projet n’étant pas encore connues, il est impossible d’évaluer précisément ses impacts. Les études permettant de caractériser l’état actuel de l’environnement seront menées par l’État et par RTE sur les zones maritimes et terrestres retenues à l’issue du débat public.
L’évaluation environnementale du projet décrite dans l’étude d’impact sera ensuite réalisée par le lauréat de l’appel d’offre et RTE.
Au stade actuel, il est possible de définir un risque d’effets, c’est-à-dire le risque que le projet affecte une espèce ou un habitat présents. Le ministère de la Transition écologique et RTE ont mandaté, des bureaux d’études (TBM environnement et Géonomie) pour définir et spatialiser ces risques d’effet en s’appuyant sur la bibliographie (études et données) existantes. L’étude bibliographique réalisée par TBM et Géonomie a été validée par les établissements publics compétents : l’Office français pour la biodiversité (OFB) et l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). Le travail de planification (choix d’une zone de moindre contrainte) dans lequel s’inscrit le débat public permet d’ores et déjà d’éviter et réduire les effets du futur parc.
Les impacts sur les espèces volantes
L’avifaune (oiseaux) est la plus affectée par la présence et la rotation des éoliennes. Il y a d’abord un risque de collision pour les oiseaux volants à hauteur des pales. Le risque de collision dépend des conditions météorologiques et varient d’une espèce à l’autre. Le parc peut également représenter un obstacle pour l’avifaune, poussant les oiseaux à rallonger leurs vols pour l’éviter (effet barrière). Le parc peut aussi prendre la place d’une zone fonctionnelle et ainsi engendrer une perte d’habitat. Comme pour le risque de collision, l’effet barrière et la perte d’habitat varient selon les espèces et dépendent des caractéristiques du parc (disposition, taille, éloignement). Les chiroptères (chauves-souris) ayant déjà été observés en mer on suppose qu’ils peuvent être concernés par le risque de collision ou l’effet barrière. Des barotraumatismes (lésions internes provoquées par le changement brutal de pression induit par le mouvement des pales) ayant été observés sur les parcs éoliens terrestres, il se peut qu’ils existent aussi en mer.
Pour réduire la collision avec les oiseaux, les développeurs éoliens retenus après la mise en concurrence devront définir les caractéristiques des parcs (nombre d’éoliennes, éloignement, hauteur des pales, espacement entre les éoliennes, surface balayée par le rotor) en tenant compte des hauteurs de vol et du comportement des oiseaux relevés durant l’état actuel de l’environnement. La plupart des autorisations environnementales déjà délivrées à des projets éoliens en mer (parcs commerciaux ou fermes pilotes) prévoit des mesures de réduction des impacts sur l’avifaune.
Ces mesures peuvent être :
* Réduction de l’intensité de l’éclairage et dispositifs anti-perchoirs pour éviter d’attirer les oiseaux
* Bridage (c’est le cas pour les parcs en mer Baltique situés sur des axes migratoires majeurs, en France, seule la ferme EolMed au large de Port-la-Nouvelle a inscrit une telle mesure)
* Effarouchement visuel (banderoles, épouvantails, laser) ou sonores (sirènes, cris de détresse)
Impacts sur les mammifères marins
Chez les mammifères marins, le bruit sous-marin peut engendrer des dérangements comportementauix, des pertes d’audition voire des blessures. Les bruits liés au battage de pieu pour la construction de parc éolien posé sont les plus impactant pour les mammifères mais ce type de travaux n’auront pas lieu pour un parc éolien flottant. En phase d’exploitation, le bruit du parc est considéré comme similaire aux bruits d’origine anthropique habituels (trafic maritime notamment).
Impact sur l’ichtyofaune (poissons)
Les poissons dotés d’une vessie natatoire (organe de flottabilité) à proximité de l’oreille interne sont particulièrement sensibles au bruit mais l’absence de travaux bruyants de battage de pieu limitera l’impact sur l’ichtyofaune. Impacts connus sur les fonds marins La construction du parc donne lieu à une perte ou une modification des habitats benthiques (fond marin) dont l’impact dépend du type de travaux et de la nature du sol.
Effets cumulés
Les effets cumulés des parcs éoliens en mer sur la biodiversité seront considérés par le porteur de projet dans son évaluation environnementale. Ces effets cumulés sont aujourd’hui mal connus et encore difficiles à évaluer. Cependant, des travaux sont en cours sur ce sujet (groupe de travail ECUME piloté par la Direction générale de l’énergie et du climat et la Direction de l’eau et de la biodiversité, notamment) et les projets pilotes pourront apporter des enseignements.
Un exemple de retour d’expérience : dix ans de suivi environnemental en Belgique
La partie belge de la mer du Nord compte 6 parcs éoliens en mer (pour une puissance de 1556 MW), certains opérationnels depuis 2008. Ces parcs font l’objet, depuis leur création, d’un programme de suivi des impacts environnementaux intitulé WinMon.B.E. La Belgique offre ainsi un retour d’expérience de plus de 10 ans sur l’impact des parcs éoliens sur l’environnement marins. Le dernier rapport issu de ces 10 ans de suivi montre notamment :
- qu’il n’y a pas de différence significative sur la concentration en zinc (pour évaluer l’impact des anodes sacrificiels) entre les échantillons prélevés à proximité ou loin des éoliennes
- que la pêche a été très peu modifiée aux abords des parcs
- que les fondations des éoliennes ont été colonisées par divers espèces benthiques
- que les fous de Bassan, les guillemots de Troïl et les petits pingouins observés à Thornton Bank et Bligh Bank évitent les parcs, tandis que les grands cormorans et les goélands marins sont attirés par le parc
Ces résultats ne sont toutefois pas directement transposables aux parcs d’éoliennes flottantes pour lesquels les effets sous-marins n’ont pas encore pu être analysés.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- la Fiche #9.1 du document du maître d’ouvrage «L’Environnement»
- la Fiche #10 «En quoi consiste la démarche «éviter, réduire, compenser ? »
- la Fiche #10.1 « Focus sur les impacts pour le parc et pour le raccordement au réseau public de transport d’électricité et mesures « éviter, réduire, compenser » associées »
- L’étude bibliographique complète
- Degraer, S., Brabant, R., Rumes, B. & Vigin, L. (eds). 2019. Environmental Impacts of Offshore Wind Farms in the Belgian Part of the North Sea: Marking a Decade of Monitoring, Research and Innovation. Brussels: Royal Belgian Institute of Natural Sciences, OD Natural Environment, Marine Ecology and Management, 134 p.
Concernant le raccordement,
Merci pour votre proposition, à ce stade du projet, le corridor pour réaliser le raccordement électrique n’est pas encore défini.
Ce corridor pourra être positionné dans la « zone d’étude pour le raccordement en mer » et dans la « zone d’étude pour le raccordement à terre » présentées lors des séances du débat public et dans la documentation fournie.
Le débat public, et en particulier l’atelier « Le raccordement à terre et les emprises terrestres » du 28 octobre 2020, aborde, entre autre, le sujet du positionnement des jonctions d’atterrage des liaisons sous-marines sur le littoral entre Penthièvre et Concarneau.
La jonction d’atterrage (une par liaison) correspond à la connexion entre la partie sous-marine et la partie souterraine du raccordement, elle est constituée d’un ouvrage maçonné et enterré (de dimensions approximatives de 16 m x 3 m, enterrés à 2 m de profondeur en fond de fouille environ).
Le lieu de positionnement de la zone d’atterrage dépendra de nombreux critères : environnementaux, usages, tant en mer qu’à terre, urbanisation patrimoine...mais également de l’emplacement des parcs éoliens et donc de la plateforme électrique en mer.
A l’issue du débat, le corridor retenu pourra être proposé comme base de l’aire d’étude pour la concertation dite « Fontaine ». C’est au sein de cette aire d’étude que sera entérinée la zone précise pour l’atterrage, le fuseau de moindre impact pour le tracé des liaisons souterraines et l’emplacement du/des poste(s)
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: