Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q117 • Infrastructures sous-marines
Réponse publiée
Question reçue par carte T posée par Jean-Paul LEMAÎTRE
Les infrastructures sous-marines peuvent-elles être réalisées de façon à développer la biodiversité ? Cf. les projets RECIF et MARINEFF d'étude du développement de la faune sous-marine (béton rugueux, cavités, etc.)
Réponse officielle :
Réponse de la maitrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question.
A ce jour, trois technologies existent pourraient être envisagés pour le projet : la plateforme semi-submersible à lignes d'ancrage libres, la barge à ligne d'ancrage libres, la plateforme à lignes d'ancrage tendues. Dans le cadre de l'appel d'offres organisé pour l'attribution du premier parc à la suite du débat public, les différents candidats proposeront une technologie qu'ils devront justifier en matière d'impact sur les usages et environnementaux.
Concernant l'effet récif, réserve,
Les infrastructures introduites dans le milieu constituent des récifs artificiels. Les organismes peuplant les fonds marins vont coloniser les fondations : c’est l’effet récif.
Dans les zones d’implantation des parcs, cette colonisation est susceptible de modifier la chaîne trophique, c’est-à-dire les relations qui s’établissent entre des organismes en fonction de leurs habitudes alimentaires. Cette abondance de proies potentielles peut attirer des prédateurs (mammifères marins, poissons, oiseaux) dans le parc. Une exclusion de l’activité de pêche au sein des parcs, combinée à cet effet récif peut créer un effet réserve localisé.
Certains retours d’expérience de parcs éoliens en mer exploités à l’étranger témoignent d’un effet réserve pour les poissons (diversité accrue de poissons au sein du parc). Cet effet a notamment été observé dans le parc Horns Rev 1 qui a été mis en service en 2002 à 15km des côtes ouest du Danemark, où de nouvelles espèces de poissons ont été enregistrées dans le récif artificiel ainsi créé. Les chercheurs n’ont en revanche pas observé de disparitions de certaines populations de poissons. D’autres études menées en Belgique et aux Pays-Bas prouvent également l’existence d’un effet réserve pour certaines espèces.
Cependant, d’autres retours d’expérience sont plus prudents sur l’effet réserve permis par le parc éolien en mer. Un programme de contrôle et d’évaluation des impacts sur l’environnement (dont les communautés halieutiques) de la construction de la première ferme éolienne néerlandaise, construite entre 10 et 18km des côtes en 2006, a été mené par l’IMARES (l’équivalent néerlandais de l’Ifremer). L’étude a réalisé des analyses avant la construction, puis après la construction. Il en ressort qu’à l’échelle de la zone côtière néerlandaise, il ne peut pas être observé d’effet significatif en matière d’abondance. Il a été observé une légère augmentation de l’anchois supposée être un résultat de la diminution de la pression de prédation liée à la protection apportée par la ferme éolienne; à l’échelle du parc, de nettes différences ont pu être observées entre le nouveau substrat dur (artificiel) et le fond sableux: de grands groupes de poissons ont été observés près des monopieux et des protections anti-affouillement (Cabillaud, Tourteau, Tacaud, Chaboisseau commun, Chabot de mer et Dragonnet lyre), mais une moindre abondance en poissons plats, Sole, Limande et Plie.
Ainsi, les études jusqu’à présent menées sur des parcs éoliens posés en mer, ne montrent pas d’effet négatif sur la ressource halieutique et tendent plutôt à montrer une augmentation de la biodiversité. Ces résultats ne sont toutefois pas directement transposables aux parcs d’éoliennes flottantes pour lesquelles les effets récif et réserve n’ont pas encore pu être analysés.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- la fiche#15 du dossier du maître d'ouvrage « Quelles seraient les grandes caractéristiques d'un parc éolien flottant en mer de 250MW au sud de la Bretagne ? »
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