Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q136 • Impacts négatifs du projet
Réponse publiée
Question reçue par carte T posée par Graziella LEVEILLE
Je ne m'y connais pas. Du coup, difficile de se prononcer pour ou contre. En revanche, des questions :
- Y-a-t-il un impact négatif sur l'environnement, la biodiversité, la santé sur l'humain et la pêche ?
- Nos factures d'électricité seront-elles moins chères ? Est-ce bruyant ?
- Serait-il possible, en attendant, que les enseignes (toutes) éteignent leur vitrine aux heures de fermeture ?
Je sais que ça n'a rien à voir mais j'en ai marre que le petit contribuable soit sollicité pour l'économie de l'énergie alors que les grosses enseignes n'y participent pas.
Réponse officielle :
Réponse de la maitrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question.
Concernant l’impact pendant la construction et le démantèlement du parc sur la santé des riverains,
La démarche initiée par l’Etat, maître d’ouvrage, est en premier lieu celle de la prévention. En témoigne la séquence ERC qui intègre, conformément au Code de l’environnement, les enjeux environnementaux et des usages de la mer le plus en amont possible lors de la conception de projet éolien en mer. Ainsi, les impacts négatifs sont en priorité évités, ensuite réduits, et en dernier lieu compensés. Dès lors, la prévention est la solution prioritaire.
Aujourd’hui, l’éolien en mer est une technologie mature et éprouvée. Le premier parc éolien en mer a été construit en 1991 à Vindeby (Danemark) et le premier démantèlement date de 2016 (projet Lely, Pays Bas). Dès lors, si aucun retour d’expérience n’est aujourd’hui disponible pour des parcs éoliens en mer français, de nombreux existent pour les parcs éoliens en mer étrangers. L’Europe bénéficie en effet d’une capacité installée cumulée de 22,072 GW (soit 110 parcs éoliens en mer) à travers 12 pays1. Les retours d’expériences sont donc nombreux et concernent notamment les impacts environnementaux, et de santé publique. Nombre d’entre eux ont été recensés sur le site de la CPDP en charge de ce débat, ainsi que sur la bibliographie du maître d’ouvrage. Ces connaissances permettent d’adapter au mieux les caractéristiques d’implantation, de construction, et de maintenance du parc pour éviter et réduire son impact sur l’environnement. Elles permettent à la France de s’inspirer des meilleures pratiques étrangères.
Toutefois, le développement de parc éolien en mer et le choix de son implantation ne se fait pas sans la connaissance, en amont, des caractéristiques du site. Ainsi, la macro-zone soumise au débat public a fait l’objet d’une étude bibliographique environnementale visant à identifier ses principaux enjeux environnementaux maritimes et terrestres. Cette étude a été pilotée avec l’Office Français pour la Biodiversité (OFB) et l’Ifremer. La caractérisation du site permet de déterminer une ou plusieurs localisations de moindre impact pour un parc éolien en mer, en évitant les zones de grande sensibilité. Il s’agit d’une première phase d’étude. Une étude plus fine de l’environnement, appelée état initial, sera réalisée par l’État et Rte à l’issue du débat public, sur la zone de construction du futur parc éolien en mer de 250 MW qui aura été retenue. Ainsi, une analyse croisée des enjeux physiques et naturels permettra d’éviter les zones les plus sensibles et d’adapter autant que possible les technologies.
Ensuite, tout au long de la durée de vie du parc éolien en mer, des mesures de suivi seront mises en place. Un comité de suivi et un conseil scientifique veilleront à la bonne application des mesures ERC (Eviter, Réduire, Compenser). En application d’une mesure décidée par le Comité Interministériel de la mer de 2019, ces comités de suivi et conseil scientifiques se réuniront à l’échelle de la façade afin de traiter, entre autres, des effets cumulés des parcs éoliens en mer sur la zone. Au sujets des effets cumulés, le Ministère de la transition écologique et solidaire pilote un groupe de travail sur le développement d’une méthode d’évaluation des impacts cumulés entre parcs éoliens, et participe également à des travaux équivalents au niveau de l’Union européenne.
Concernant l’impact sur la biodiversité,
Les caractéristiques précises du projet n’étant pas encore connues, il est impossible d’évaluer précisément ses impacts. Les études permettant de caractériser l’état actuel de l’environnement seront menées par l’État et par RTE sur les zones maritimes et terrestres retenues à l’issue du débat public.
L’évaluation environnementale du projet décrite dans l’étude d’impact sera ensuite réalisée par le lauréat de l’appel d’offre et RTE.
Au stade actuel, il est possible de définir un risque d’effets, c’est-à-dire le risque que le projet affecte une espèce ou un habitat présents. Le ministère de la Transition écologique et RTE ont mandaté, des bureaux d’études (TBM environnement et Géonomie) pour définir et spatialiser ces risques d’effet en s’appuyant sur la bibliographie (études et données) existantes. L’étude bibliographique réalisée par TBM et Géonomie a été validée par les établissements publics compétents : l’Office français pour la biodiversité (OFB) et l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). Le travail de planification (choix d’une zone de moindre contrainte) dans lequel s’inscrit le débat public permet d’ores et déjà d’éviter et réduire les effets du futur parc.
Les impacts sur les espèces volantes
L’avifaune (oiseaux) est la plus affectée par la présence et la rotation des éoliennes. Il y a d’abord un risque de collision pour les oiseaux volants à hauteur des pales. Le risque de collision dépend des conditions météorologiques et varient d’une espèce à l’autre. Le parc peut également représenter un obstacle pour l’avifaune, poussant les oiseaux à rallonger leurs vols pour l’éviter (effet barrière). Le parc peut aussi prendre la place d’une zone fonctionnelle et ainsi engendrer une perte d’habitat. Comme pour le risque de collision, l’effet barrière et la perte d’habitat varient selon les espèces et dépendent des caractéristiques du parc (disposition, taille, éloignement). Les chiroptères (chauves-souris) ayant déjà été observés en mer on suppose qu’ils peuvent être concernés par le risque de collision ou l’effet barrière. Des barotraumatismes (lésions internes provoquées par le changement brutal de pression induit par le mouvement des pales) ayant été observés sur les parcs éoliens terrestres, il se peut qu’ils existent aussi en mer.
Pour réduire la collision avec les oiseaux, les développeurs éoliens retenus après la mise en concurrence devront définir les caractéristiques des parcs (nombre d’éoliennes, éloignement, hauteur des pales, espacement entre les éoliennes, surface balayée par le rotor) en tenant compte des hauteurs de vol et du comportement des oiseaux relevés durant l’état actuel de l’environnement. La plupart des autorisations environnementales déjà délivrées à des projets éoliens en mer (parcs commerciaux ou fermes pilotes) prévoit des mesures de réduction des impacts sur l’avifaune.
Ces mesures peuvent être :
* Réduction de l’intensité de l’éclairage et dispositifs anti-perchoirs pour éviter d’attirer les oiseaux
* Bridage (c’est le cas pour les parcs en mer Baltique situés sur des axes migratoires majeurs, en France, seule la ferme EolMed au large de Port-la-Nouvelle a inscrit une telle mesure)
* Effarouchement visuel (banderoles, épouvantails, laser) ou sonores (sirènes, cris de détresse)
Impacts sur les mammifères marins
Chez les mammifères marins, le bruit sous-marin peut engendrer des dérangements comportementaux, des pertes d’audition voire des blessures. Les bruits liés au battage de pieu pour la construction de parc éolien posé sont les plus impactant pour les mammifères mais ce type de travaux n’auront pas lieu pour un parc éolien flottant. En phase d’exploitation, le bruit du parc est considéré comme similaire aux bruits d’origine anthropique habituels (trafic maritime notamment).
Impact sur l’ichtyofaune (poissons)
Les poissons dotés d’une vessie natatoire (organe de flottabilité) à proximité de l’oreille interne sont particulièrement sensibles au bruit mais l’absence de travaux bruyants de battage de pieu limitera l’impact sur l’ichtyofaune. Impacts connus sur les fonds marins La construction du parc donne lieu à une perte ou une modification des habitats benthiques (fond marin) dont l’impact dépend du type de travaux et de la nature du sol.
Effets cumulés
Les effets cumulés des parcs éoliens en mer sur la biodiversité seront considérés par le porteur de projet dans son évaluation environnementale. Ces effets cumulés sont aujourd’hui mal connus et encore difficiles à évaluer. Cependant, des travaux sont en cours sur ce sujet (groupe de travail ECUME piloté par la Direction générale de l’énergie et du climat et la Direction de l’eau et de la biodiversité, notamment) et les projets pilotes pourront apporter des enseignements.
Un exemple de retour d’expérience : dix ans de suivi environnemental en Belgique
La partie belge de la mer du Nord compte 6 parcs éoliens en mer (pour une puissance de 1556 MW), certains opérationnels depuis 2008. Ces parcs font l’objet, depuis leur création, d’un programme de suivi des impacts environnementaux intitulé WinMon.B.E. La Belgique offre ainsi un retour d’expérience de plus de 10 ans sur l’impact des parcs éoliens sur l’environnement marins. Le dernier rapport issu de ces 10 ans de suivi montre notamment :
- qu’il n’y a pas de différence significative sur la concentration en zinc (pour évaluer l’impact des anodes sacrificiels) entre les échantillons prélevés à proximité ou loin des éoliennes
- que la pêche a été très peu modifiée aux abords des parcs
- que les fondations des éoliennes ont été colonisées par divers espèces benthiques
- que les fous de Bassan, les guillemots de Troïl et les petits pingouins observés à Thornton Bank et Bligh Bank évitent les parcs, tandis que les grands cormorans et les goélands marins sont attirés par le parc
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- la Fiche #9.1 du document du maître d’ouvrage «L’Environnement»
- la Fiche #10 «En quoi consiste la démarche «éviter, réduire, compenser ? »
- la Fiche #10.1 « Focus sur les impacts pour le parc et pour le raccordement au réseau public de transport d’électricité et mesures « éviter, réduire, compenser » associées »
- L’étude bibliographique complète
- Degraer, S., Brabant, R., Rumes, B. & Vigin, L. (eds). 2019. Environmental Impacts of Offshore Wind Farms in the Belgian Part of the North Sea: Marking a Decade of Monitoring, Research and Innovation. Brussels: Royal Belgian Institute of Natural Sciences, OD Natural Environment, Marine Ecology and Management, 134p
Concernant l’impact sur la pêche,
L'implantation de parcs éoliens en mer peut perturber les activités de pêche professionnelle en affectant potentiellement le milieu et les espèces commerciales en phase de construction (nuisances sonores, restriction/interdiction d’accès au site pendant les travaux) ainsi qu’en phase d’activité en utilisant de manière permanente une zone de l’espace maritime dans laquelle la pêche et la navigation peuvent être en partie restreintes. Cela peut induire une perte de superficie de pêche, la modification des trajets pouvant entraîner une augmentation des coûts en carburant et ainsi qu’une perte de bénéfices.
Il n’est certes pas possible de considérer dès maintenant que le parc éolien entraînerait automatiquement une perte de bénéfices, car cela dépend de plusieurs facteurs : présence de ressources halieutiques, nature de ces ressources, effet du parc sur la dynamique de mouvement des poissons, possibilité ou non de pêcher dans le parc, effet récif, etc. Le lauréat de la procédure de mise en concurrence et RTE travailleront en concertation avec les professionnels de la pêche afin de limiter l’effet des parcs et du raccordement sur leurs activités. La préservation des secteurs les plus fréquentés par les navires ou présentant une grande richesse halieutique sera recherchée. La définition de la zone d’implantation du projet devra prendre en compte ce paramètre de préservation, essentiel pour l’activité de pêche. L’autorisation du maintien de la pêche au sein du parc dépendra des risques identifiés suite à une analyse détaillée de l’effet potentiel du projet sur les activités.
La France a pour objectif de favoriser autant que possible la compatibilité des usages en mer, y compris au sein des parcs éoliens en mer en phase d’exploitation, dans les limites permises par la sécurité de la navigation maritime. La Direction des affaires maritimes du ministère de la Transition écologique et solidaire a publié le 28 juillet 2017 une note technique établissant les principes permettant d’assurer l’organisation des usages maritimes et leur sécurité dans et aux abords immédiats d’un champ éolien en mer.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- la Fiche #9.4 du document du maître d’ouvrage «La pêche»
- «Approche cartographique de l’activité de pêche professionnelle au nord du Golf de Gascogne», Cerema
Concernant le bruit aérien,
Le parc comportera environ 21 éoliennes pour le premier parc, dans une zone située à plus de 15 km de la côte la plus proche (Belle-Ile-en-Mer, Ile de Groix). Le raccordement à terre se fera sur la côte entre Quimper et Vannes. Actuellement, le bruit ambiant sur la côte est principalement généré par le vent et la houle ainsi que par le trafic routier, aérien et maritime. Des mesures réalisées sur l'île de Groix indiquent des valeurs comprises entre 33,5 et 55 dBA en période nocturne et entre 37 et 56,5 dBA en période diurne.
Il est important de noter que les décibels ne peuvent pas être directement additionnés : si deux niveaux de bruit sont émis par deux sources sonores, et si l’une est au moins supérieure de 10 dB par rapport à l’autre, le niveau sonore résultant est égal au plus élevé des deux (effet de masque). Ainsi le bruit généré par le parc éolien en mer ne s’additionnera pas nécessairement directement au bruit ambiant : si ce dernier est supérieur de plus de 10dB, il masquera le bruit du parc. Deux phases de perturbations sonores potentielles sont à distinguer : la phase de travaux, susceptible de générer davantage de perturbation, et la phase d’exploitation, à l’impact acoustique négligeable à la côte.
Concernant la phase de travaux, on considère plusieurs sources de bruit. D’une part à terre, le trafic routier induit par les engins de chantier augmentera ponctuellement sur les routes menant au site (routes départementales et communales principalement), entrainant des perturbations transitoires de l’ambiance sonore. Le raccordement terrestre constituera une seconde source de bruit. Le bruit généré par cette étape des travaux, qui inclut notamment la création de tranchées, a été qualifié de négligeable vis-à-vis du bruit ambiant et de son caractère bref par l’étude d’impact de Dieppe-le-Tréport. D’autre part, les travaux en mer seront engendrés par l’installation du parc éolien, le raccordement en mer et le trafic maritime des navires du chantier. Les gros navires, le forage et l’ensouillage des câbles seront audibles jusqu’à 10km du chantier, c’est-à-dire qu’ils seront inaudibles à la côte. A titre d’exemple, dans le cadre du projet d’éolien posé de Dieppe-le-Tréport (dont les premières des 80 éoliennes sont situées à environ 15 km des côtes), nécessitant des battages de pieux forts, en se plaçant à deux mètres au-dessus de la mer, les travaux ne sont plus audibles à la côte. Ainsi, l’impact sonore cumulé du parc et du raccordement durant la phase de construction a un bruit résiduel identique au bruit ambiant. Le projet d’éolien flottant Bretagne Sud se situant à plus de 15km des côtes, le bruit de la construction et du raccordement en mer sera donc négligeable. Le trafic maritime sera quant à lui comparable au bruit ambiant des activités de pêche ou du trafic maritime.
Lors de la phase d’exploitation du parc, les perturbations sonores sont engendrées par la mise en rotation des éoliennes et les activités ponctuelles de maintenance. La condition la plus défavorable pour le riverain est lorsque la vitesse du vent est suffisante pour faire fonctionner les éoliennes en mode de production, mais pas assez importante pour que le bruit du vent dans l’environnement masque le bruit des éoliennes. La plage de vent correspondant à cette situation est globalement comprise entre 3 et 10 m/s. C’est sur cette plage que sont modélisés les niveaux de bruit des parcs. A titre d’exemple, pour le parc éolien situé au large de Saint-Nazaire (dont les premières des 80 éoliennes sont situées à environ 12 km des côtes), les niveaux maximums générés par les éoliennes en activité qui ont été modélisés sont de l’ordre de 27,5 dB au droit des habitations. Sachant que le parc Bretagne Sud comportera moins d’éoliennes et sera plus éloigné des côtes, le bruit généré par l’activité des éoliennes sera donc masqué par le bruit ambiant. Les activités de maintenance seront quant à elles ponctuelles et assimilables au trafic maritime ambiant.
En conclusion, la revue des études d’impact des autres projets de parc éoliens ne met pas en évidence une perturbation sonore à la côte notable et durable dans le temps, ni en phase de travaux, ni en phase d’exploitation. Néanmoins, des perturbations liées à des nuisances communes de chantier, locales et ponctuelles, pourront être engendrées, notamment par le passage des engins et la création de tranchées pour le raccordement terrestre.
Sources :
Etude d’impact du Projet d’Eoliennes flottantes de Groix et Belle-Ile, RTE, Chapitre 3, p33 et p154-158
Etude d’impact sur l’environnement et résumé non technique du Parc Eolien des Longues Roies, 2015, EOLFI, p14-19
Etude d’impact Projet d'éoliennes flottantes au sud de la Bretagne, Analyse bibliographique environnementale, 2020, p24-25
Etude d’impact du Projet de parc éolien en mer de Dieppe-Le Tréport, sa base d’exploitation et de maintenance et son raccordement au réseau public de transport d’électricité, 2017, Document 3, p715-727 et Document 6, p59-60
Etude d’impact du Projet d’éoliennes flottantes du golfe du lion étude d’impact, RTE, Volet 9 - Impacts cumulés, p1753
Concernant le coût et la rentabilité du projet,
Il n’existe pas de parc commercial flottant en activité, mais des simulations de coûts ont été réalisées, notamment par le centre de recherche ECN (maintenant part de TNO) aux Pays-Bas. Ces évaluations dé-terminent le coût d’un projet éolien en mer flottant compris entre 600 et 700 M€ environ pour 250 MW (hors raccordement au réseau de transport). Ces coûts d'investissements seront entièrement suppor-tés par le développeur éolien privé qui sera désigné lauréat de l'appel d'offres.
En supposant que le premier parc de 250 MW fonctionnerait l’équivalent de 4 000 heures par an (équivalent à environ 46 % du temps à pleine charge), et en supposant un prix de l’électricité fixé par le lauréat à 120 €/MWh (tarif cible de la programmation pluriannuelle de l’énergie) et des prix de marché de l’électricité de 40 €/MWh sur 20 ans, le coût de soutien s’élèverait à 80 M€ par an, soit 1,6 Mds d'€ sur 20 ans.
L’État a fait le choix de soutenir financièrement le développement des énergies renouvelables, notam-ment en mer, pour contribuer à la transition énergétique. Cette aide prend la forme d’un complément de rémunération : l’État complète la rémunération perçue par le producteur en vendant son électricité sur le marché, pour atteindre le tarif fixé lors de la procédure de mise en concurrence. Le complément de rémunération est symétrique : dans le cas où les prix de marché de l’électricité sont supérieurs au tarif fixé lors de la procédure de mise en concurrence, le producteur rembourse la différence à l’État. Le complément de rémunération est contractualisé entre le porteur de projet et EDF Obligation d’Achat (EDF OA).
A noter : les fonds versés par EDF OA proviennent actuellement du compte d’affectation spéciale Transition Énergétique (CASTE), alimenté par une partie des recettes des taxes intérieures de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) – qui s’applique notamment aux carburants fossiles essence et diésel, et de la taxe intérieure de consommation sur le charbon (TICC) qui s’applique sur les houilles, lignites et cokes. Cependant, à partir du 1 janvier 2021, le compte d'affectation spéciale sera supprimé (loi de finance 2020) et les fonds versés par EDF OA proviendront donc directement du budget de l'État via le programme n°345 du Projet de Loi Finances intitulé 'service public de l'éner-gie'. Le complément de rémunération n'a donc pas d’impact sur la facture d'électricité des consommateurs.
Aujourd’hui, l’éolien en mer posé reste l’énergie renouvelable en mer la moins coûteuse, grâce no-tamment au développement récent de la filière, avec en conséquence un coût de soutien public qui décroît fortement :
Ce niveau de soutien peut être amené à diminuer si les prix de l’électricité augmentent, ou si les prix de l’éolien en mer flottant baissaient plus rapidement qu’attendu. Il pourrait à terme également être envisagé des parcs sans subvention publique (hors raccordement) même si l’incertitude relative aux prix de marché à long terme de l’électricité pourrait freiner leur développement lors des premiers parcs.
Depuis la fin des années 2000, le développement des parcs éoliens en mer se fait à un rythme soutenu et continu en Europe. La technologie a également connu de nombreux progrès : la puissance unitaire des éoliennes installées a ainsi été multipliée par trois entre 2010 et 2017. Les coûts de ces parcs ont fortement diminué du fait des progrès technologiques, de la structuration de filières industrielles et par des effets d’échelle. La technologie flottante est plus récente et donc moins éprouvée que celle de l’éolien en mer posé.
Toutefois, les acteurs du secteur prévoient une baisse rapide des coûts avec l’accélération du développement commercial de l’éolien flottant, convergeant ainsi vers ceux de l’éolien posé dans les prochaines années.
Pour plus d'informations, nous vous invitons à consulter :
La Fiche #8 du dossier du maître d'ouvrage : "Pourquoi et comment l’État a-t-il choisi de soutenir le développement de l’éolien en mer en France ?"
La Fiche #13 du dossier du maître d'ouvrage : "Combien coûte un parc éolien flottant en France?"
Sources:
Katsouris G., Marina A., Cost Modelling of Floating Wind Farms, ECN, mars 2016: https://publi-caties.ecn.nl/PdfFetch.aspx?nr=ECN-E--15-078 2 Organisme de recherche indépendant : https://www.tno.nl/
Enfin,
Le projet d’installation d’éoliennes flottantes au sud de la Bretagne s’inscrit dans le cadre d’une politique publique, encadrée par la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (2015) et la loi énergie-climat (2019). Dans ce cadre l’Etat s’engage à réduire d’ici à 2050 de 50% la consommation d’énergie finale de la France par rapport à 2012. Pour ce faire, la loi, par un arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses exige dans son article 2, paragraphe 3, que « Les éclairages de vitrines de magasins de commerce ou d'exposition sont éteints à 1 heure du matin au plus tard ou 1 heure après la cessation de l'activité si celle-ci est plus tardive et sont allumées à 7 heures du matin au plus tôt ou 1 heure avant le début de l'activité si celle-ci s'exerce plus tôt. »
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