Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q137 • Pourquoi dépenser autant d'argent ?
Réponse publiée
Question reçue par carte T posée par Gabriel ROBET
Pourquoi dépenser autant d'argent Pour une utilisation aléatoire (23% du temps) ? Où est prévue la centrale à gaz ? Ou bien est-il prévu d'utiliser Linky pour couper les clients ? Pour la réalisation du champ de St Brieuc, l'on voit que seuls les étrangers sont retenus pour le réalisation du projet (Télégramme su 08/09/2020)
L'ancrage est-il sûr en cas de tempête ?
L'antifouling qu'il faudra pour les parties immergées.
Priorité aux pêcheurs pour leurs zones de pêche.
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question.
Concernant la gestion de l'intermittence et les mesures d'effacement,
Le facteur de charge est variable d’une année à l’autre, puisqu’il dépend des régimes de vent. Selon WindEurope, les facteurs de charge annuels des parcs éoliens en mer en Europe en 2017 étaient compris entre 29 % et 48 %, selon la méthodologie utilisée. En 2018, le facteur de charge moyen de l’ensemble des parcs en mer du Nord en fonctionnement était évalué à 37 %.
Les perspectives de facteurs de charge des parcs éoliens en mer en développement sont cependant nettement supérieures, de l’ordre de 45 % compte tenu des progrès technologiques. Siemens-Gamesa, exploitant le parc éolien en mer de Hywind en Écosse, déclare même un facteur de charge record de 58 % pour l’année 2019.
Pour une installation de 250 MW d’éoliennes en mer, la quantité d’énergie produite sera de près de 810 GWh/an, pour un fonctionnement annuel équivalent à environ 3 200 heures à pleine puissance.
Concernant l’absence de vent : aujourd’hui, la production dite variable (éolien et solaire) représente déjà près de 8,5% de la production électrique française, soit plus que la production thermique. RTE estime qu’à horizon 2035, la production renouvelable variable représentera 35% de la production et 50% de la puissance électrique installée. Quand il n’y a pas de vent, la production hydraulique, les centrales thermiques (dont les centrales nucléaires), mais aussi les échanges avec les pays voisins ou encore la modulation de la consommation permet de garantir la couverture de la consommation à chaque instant.
Concernant les perspectives de retombées économiques,
La France est l’un des premiers pays au monde à développer un parc commercial d’éoliennes flottantes. Pionnière sur le marché, elle accompagne déjà deux projets de démonstration en service [au large de Saint-Anne-du-Portzic (Eolink), ainsi qu’au Croisic (Floatgen)] et quatre fermes pilotes sont en développement (dont une au large des îles de Groix et Belle-Île) sur ses côtes.
Le développement de l’éolien flottant au sud de la Bretagne est une grande opportunité économique, sociale et territoriale au regard des relais de croissance qu’elle pourra offrir au tissu économique du Grand Ouest. Les Bretons et les Ligériens pourront en bénéficier en matière de développement économique, d’emplois, de formations et de fiscalité. L’éolien flottant, qui présente l’avantage d’assembler au port les turbines sur les flotteurs, renforce le rôle de la base logistique terrestre, qui doit être située à proximité du parc en mer.
Les règles de mise en concurrence ne permettent pas au cahier des charges d’être prescripteur et ce sera aux lauréats de chacun des appels d’offres de choisir les conditions de construction et de maintenance des éoliennes.
Plusieurs ports de la façade atlantique (Lorient, la Turballe, Saint-Nazaire notamment) présentent les caractéristiques adéquates pour accueillir ces activités. Le port de Lorient réunit les caractéristiques requises pour à la fois accueillir les activités de logistique en phase d’installation, assurer les opérations logistiques liées aux systèmes d’ancrage et aux câbles sous-marins, ainsi que les activités d’exploitation et de maintenance. Par ailleurs, Lorient est l’un des pôles bretons pouvant contribuer à l’émergence et au développement d’un port de services pour la filière de l’éolien flottant. Cela tient à son tissu industriel, à la présence de grandes entreprises et d’un nombre important de sous-traitants orientés sur la construction-réparation navale.
Le choix de la localisation des activités logistiques et de maintenance dépend à la fois de la zone retenue pour les parcs éoliens en mer, des conditions d’accès maritime, des espaces disponibles pour construire la base, ainsi que des besoins en aménagements.
Pour la filière industrielle française en général, et en particulier pour le Grand Ouest, un fort impact est attendu sur la création d’emplois dans les territoires de Bretagne et, plus globalement, sur la façade atlantique. En 2019, l’Observatoire des énergies de la mer dénombrait en France 3064 emplois en équivalent temps plein (ETP), dont 1105 en Pays de la Loire, 338 en Bretagne et 523 en Normandie.
C’est une filière est créatrice d’emplois. Par exemple, la Normandie a battu en 2018 le record de France dans la création des emplois issus des énergies renouvelables en mer, grâce à l’émergence des parcs de Courseulles-sur-Mer, Fécamp et Dieppe – Le Tréport. Cette dynamique est appelée à se poursuivre : des usines de fabrication de pales et de génératrice se sont installées en Normandie pour satisfaire la demande. D’autres usines et d’autres industriels de l’éolien en mer sont également présents en France, notamment l’usine d’éoliennes de General Electric et les Chantiers de l’Atlantique (anciennement STX) qui produisent des sous-stations électriques, à Saint-Nazaire. À terme, la filière pourrait créer 15 000 emplois sur le territoire national.
De la main-d’œuvre sera nécessaire pour concevoir, produire puis installer et exploiter de nouvelles machines plus performantes, qui pourront ensuite être déployées dans le monde entier. La réalisation du raccordement terrestre bénéficiera aux entreprises ayant déjà des compétences éprouvées.
De petites et moyennes entreprises, sous-traitants locaux, etc., seront fortement mobilisés par les industries présentes dans les deux régions et bénéficieront des retombées économiques des futurs parcs. Aujourd’hui, près de 120 entreprises bretonnes, essentiellement des PME et TPE peuvent se positionner sur toute la chaîne de valeur des projets
En phase de fabrication, les filières industrielles font appel à de nombreux métiers :
– les métiers de la chaudronnerie et de la plasturgie : chaudronniers, soudeurs, stratifieurs, drapeurs, etc. ;
– les métiers de l’assemblage : monteurs-ajusteurs, câbleurs, électrotechniciens, logisticiens, levageurs ;
– les métiers « support » : techniciens « qualité, hygiène, sécurité, environnement », ressources humaines, comptables, logisticiens, responsables de site, etc. ;
– les métiers des domaines maritimes et portuaires.
En phase d’exploitation, la maintenance des parcs mobilisera entre 60 et 100 emplois par parc, qui feront appel à des profils très différents regroupés en trois catégories :
– les techniciens de maintenance, chargés d’assurer l’entretien des éoliennes, des câbles, des supports et de la sous-station électrique en mer, représenteront la majorité des effectifs (environ 60 %) ;
– les marins qui permettront le transport du personnel de maintenance et du matériel (environ 10 %) ;
– les superviseurs qui seront en charge du suivi de production, du suivi technique, de l’exploitation du parc et de la télésurveillance (environ 30 %). Pour certains de ces postes, l’exploitant pourra faire appel à des profils d’ingénieur
C’est une activité locale et de long terme puisqu’elle s'exercerait pendant la durée de vie des parcs, entre 25 et 30 ans.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter :
- La Fiche #12 du dossier du maître d’ouvrage : « Quelles retombées économiques attendues pour le Grand Ouest ? »
Concernant la sécurité des ancrages,
La conception des flotteurs sera réalisée par l’industriel qui travaillera sur le projet. Il est donc trop tôt pour pouvoir donner des niveaux de résistance aux tempêtes précis. Les éoliennes seront conçues de façon à réduire les conséquences d’un accident. Le risque sera évalué et des coefficients de sécurité seront établis pour que le flotteur et les ancrages soient en mesure de maintenir l’éolienne en place même en cas de rupture d’une ou plusieurs lignes d’ancrage. Les calculs faits pour maintenir l'ancrage de structures en mer existent déjà dans d’autres activités maritimes tels que l’extraction de pétrole offshore. Les coefficients de sécurité tiennent compte de ces événements exceptionnels. En cas d’avaries, les éoliennes sont pourvues de dispositifs de communication qui transmettent en temps réel des informations relatives à leur fonctionnement. Le centre de maintenance sera alors alerté et pourra intervenir pour mettre l’installation en sécurité.
Pour aller plus loin :
- la Fiche #18 du dossier du maître d’ouvrage « Quelle sécurité pour l’ancrage des éoliennes en cas de tempête ou de collision avec un navire ou une épave ? »
Concernant les peintures antifouling,
Les peintures antisalissure sont utilisées sur les coques des navires pour éviter l’encrassement biologique. L’application de la séquence "éviter, réduire, compenser" sur les 4 fermes pilotes flottantes a conclu à la non utilisation de ces peintures sur les flotteurs.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- la Fiche #10 «En quoi consiste la démarche «éviter, réduire, compenser ? »
Concernant la pêche,
La France a pour objectif de favoriser autant que possible la compatibilité des usages en mer, y compris au sein des parcs éoliens en mer en phase d’exploitation, dans les limites permises par la sécurité de la navigation maritime.
L’autorisation du maintien de la pêche au sein du parc dépendra des risques identifiés suite à une analyse détaillée de l’effet potentiel du projet sur les activités.
La Direction des affaires maritimes du ministère de la Transition écologique et solidaire a publié le 28 juillet 2017 une note technique établissant les principes permettant d’assurer l’organisation des usages maritimes et leur sécurité dans et aux abords immédiats d’un champ éolien en mer.
L’implantation de parcs éoliens en mer peut modifier les activités de pêche professionnelle en ayant un impact potentiel sur le milieu et les espèces commerciales en phase de construction des parcs (nuisances sonores, restriction/interdiction d’accès au site pendant les travaux) ainsi qu’en phase d’activité en utilisant de manière permanente une zone de l’espace maritime dans laquelle la pêche et la navigation peuvent être en partie restreintes.
Il n’est toutefois pas possible de considérer dès maintenant que le parc éolien entraînerait automatiquement une perte de bénéfices, car cela dépend de plusieurs facteurs : présence de ressources halieutiques dans la zone retenue, nature de ces ressources, effet du parc sur la dynamique de mouvement des poissons, possibilité ou non de pêcher dans le parc, effet récif entraînant une augmentation des poissons à proximité des éoliennes, etc.
Le lauréat de la procédure de mise en concurrence et RTE travailleront en concertation avec les professionnels de la pêche afin de limiter l’effet des parcs et du raccordement sur leurs activités. La préservation des secteurs les plus fréquentés par les navires ou présentant une grande richesse halieutique sera recherchée. La définition de la zone d’implantation du projet devra prendre en compte ce paramètre de préservation, essentiel pour l’activité de pêche.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- la Fiche #9.4 du document du maître d’ouvrage «La pêche»
- «Approche cartographique de l’activité de pêche professionnelle au nord du Golf de Gascogne», Cerema
- Note technique du 28 juillet 2017 établissant les principes permettant d’assurer l’organisation des usages maritimes et leur sécurité dans et aux abords immédiats d’un champ éolien en mer
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