Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q138 • Site dunaire Gâvres/Quiberon
Réponse publiée
Question reçue par carte T posée par Michel ROSA
Projet désastreux tant pour l'écologie que le tourisme pour cette partie du Morbihan avec cet impact en mer et surtout sur terre (postes électriques, lignes à haute tension, etc.)
Quel impact sur le site dunaire Gâvres/Quiberon ?
Réponse officielle :
Réponse de la maitrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question.
Concernant l’impact sur le tourisme et le site dunaire de Gâvres-Quiberon,
L’impact d’un parc éolien sur le tourisme dépend de plusieurs critères : la distance du parc vis-à-vis des côtes ainsi que sa visibilité, son inscription dans une politique environnementale cohérente, le type de touriste (âge, nationalités, attentes), ainsi que les activités de loisirs associées qui sont proposées.
Jusqu’à présent, les retours d’expériences ne témoignent pas d’une baisse de l’affluence touristique des régions hébergeant des parcs éoliens en mer au large de leurs côtes. En effet, un an après la construction de l’un des plus grands parcs éoliens au monde (Horn Rev)1 au Danemark, ni une baisse de la fréquentation touristique ni une réduction des tarifs de location des maisons de vacances n’ont été observés (Kuehn, 2005). Des conclusions similaires ont été faites pour le parc éolien en mer de Nysted (Svendsen, 2010). Ce parc, mis en service en 2003 et situé à 6 km des côtes, est composé de 72 éoliennes de 110 mètres de haut (en bout de pale). Les principaux enseignements de l’étude indiquent que la fréquentation du camping de Nysted, croissante depuis plusieurs années, n’a pas été perturbée par l’apparition du parc, que les visites en bateau organisées en phase d’installation du parc ont été maintenues en phase d’exploitation pour répondre aux demandes du public et que les prix de l’immobilier en front de mer (résidences de vacances avec vue sur la mer et de fait sur le parc) restent stables.
L’étude de Carr-Harris et Corey (2019) a étudié comment le parc éolien en mer de Block Island, le premier du genre aux États-Unis, a eu un effet sur le marché de la location saisonnière. En utilisant les données d’AirBnb, les auteurs ont développé un modèle qui compare Block Island à trois destinations touristiques à proximité dans le sud de la Nouvelle-Angleterre avant et après la construction du parc. Les résultats suggèrent que la construction du parc éolien de Block Island a provoqué une augmentation significative des réservations, des taux d’occupation et des revenus mensuels pendant les mois de pointe touristique de juillet et août, mais n’a eu aucun effet les autres mois. Les résultats indiquent que les parcs éoliens en mer peuvent agir comme une caractéristique attrayante d’une destination touristique plutôt que comme un élément dissuasif.
Les parcs éoliens en mer peuvent s’inscrire directement dans une politique de diversification de l’offre touristique à travers le développement du tourisme industriel et de l’éco-tourisme. Par exemple, au Royaume-Uni, le centre d’accueil des visiteurs de l’un des premiers parcs éoliens offshore de Scroby Sands a accueilli 30 000 visiteurs dans les six premiers mois suivant son ouverture.
Le tourisme industriel peut se développer à terre (dans les usines de construction des pales, des turbines etc) mais aussi en mer (au sein du parc lui-même). En effet, lorsque le parc le permet, des excursions en bateaux permettent même de faire visiter le parc depuis la mer aux touristes. À terre, un musée de l’éolien en mer a même déjà été inauguré en février 2019 à Saint Nazaire. Né de la synergie des industriels du projet et des pouvoirs publics, « Eol » est un musée à vocation pédagogique et ludique.
Une étude universitaire a été entreprise en 2013 dans la région du Languedoc-Roussillon, afin d’obtenir les préférences des touristes vis-à-vis des parcs éoliens en mer situées à différentes distances du rivage.
Les conclusions de l’étude montrent que l’impact sur le tourisme dépend des caractéristiques du touriste « type » concerné. L’étude observe différents comportements suivant la nationalité du touriste interrogé. L’usage de la zone côtière par les personnes interrogées influent sur leur perception d’un potentiel parc éolien en mer : les pêcheurs à la ligne et les plaisanciers perçoivent les impacts visuels des parcs éoliens en mer de manière plus négative que les personnes qui n’utilisent pas la zone côtière à cette fin. Aussi, les personnes interrogées qui visitaient régulièrement la même destination étaient plus susceptibles de s’opposer à l’implantation de parc éolien en mer dans la région. Plus globalement, les conclusions de cette étude française montrent que le déploiement d’une politique environnementale cohérente peut plus que compenser les nuisances visuelles causées par un parc éolien à 8 km de la côte. « Avec l’emploi simultané d’une politique environnementale cohérente et des activités récréatives associées au parc éolien, la présence d’éoliennes en mer de 5 km de long ne portera pas préjudice à l’économie du tourisme. De plus, lorsqu’il est situé à 8 km, une augmentation des revenus touristiques associés est tout à fait envisageable. Il pourrait ainsi attirer plus de touristes que la station balnéaire n’en attire aujourd’hui. » (Westerberg, 2013).
Pour le site dunaire de Gâvres-Quiberon,
La politique des Grands Sites fait partie intégrante de la politique de protection des monuments naturels et des sites instaurée par les lois de 1906 et de 1930. Cette politique a été affirmée par la loi du 12 juillet 2010, portant engagement national pour l’environnement. Mise en œuvre depuis 1976, la politique des Grands Sites a été réaffirmée dans la loi du 12 juillet 2010 issue du Grenelle de l’Environnement. Les Opérations Grand Site (O.G.S.) sont le premier outil de mise en œuvre de la politique de préservation des Grands Sites. Le label "Grand sitede France" est le deuxième outil de mise en œuvre de la politique des Grands Sites François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire a attribué le 24 décembre 2018 le label « Grand Site de France » au syndicat mixte Grand Site Gâvres Quiberon. Le projet ne remet pas en cause ce classement.
Pour que le public puisse se représenter la visibilité des futurs parcs éoliens envisagés, l’État met à disposition des photomontages. Ces photomontages représentent, une solution parmi d'autres, de l’intégralité du projet soumis au débat public, c’est-à-dire l’effet visuel potentiel, à terme, des deux parcs d’éoliennes flottantes avec le poste électrique en mer. À ce jour, la zone d’implantation des futurs parcs éoliens en mer n’est pas encore connue, car c’est un des enjeux du présent débat public. Quatre zones d’implantation ont donc été simulées : nord, ouest, est et sud-est. Ces zones d’implantation fictives permettent d’explorer différentes configurations potentielles au sein de la zone d’étude en mer portée au débat public : en proche côtier (parcs fictifs nord et est) et plus au large (parcs fictifs ouest et sud). Au final ce ne sont pas quatre, mais une seule zone d’implantation qui sera retenue pour accueillir au total une soixantaine d’éoliennes au maximum (20 pour 250 MW et 40 pour 500 MW, environ). Il convient par ailleurs de rappeler que ces emplacements théoriques ne sont pas des zones préférentielles de l’État.
Ces photomontages sont disponibles sur : http://eolien-en-mer-sud-bretagne.geophom.info/
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- la Fiche #9.2 du dossier du maître d’ouvrage « Les enjeux patrimoniaux et paysagers »
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