Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q167 • Entretien, usure : qui s'en charge ?
Réponse publiée
Question de Charline reçue par Carte T.
Qui va s'occuper de l'entretien ? Et la rouille et le bruit ensuite. Je suis contre.
Pourquoi une seule réponse par foyer ?
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage
Bonjour et merci pour votre question.
Concernant l’exploitation et la maintenance du parc et des ouvrages de raccordement,
La durée de vie d’un parc éolien en mer dépend de ses caractéristiques et des conditions climatiques auxquelles il fait face. Elle est aussi liée à la durée de vie de ses composants, sur lesquels les industriels travaillent pour améliorer leur fiabilité et allonger leur durée de vie. Il existe encore peu de retours d’expérience, mais les industriels estiment aujourd’hui que les installations pourront fonctionner au moins 30 ans avant d’être démantelées. Le premier parc posé en mer installé au monde, à Vindeby au Danemark, a été exploité pendant 26 ans avant d’être démantelé en 2017.
Plusieurs ports de la façade atlantique (Lorient, la Turballe, Saint-Nazaire notamment) présentent les caractéristiques adéquates pour accueillir les activités d’exploitation et maintenance. La filière industrielle en plein essor engendrera des retombées locales en matière d’emplois, de formation et de fiscalité. Les industries et infrastructures portuaires du Grand Ouest et de la façade maritime verront croître leurs perspectives, s’ils se positionnent tôt sur ce marché innovant.
Le port de Lorient réunit les caractéristiques requises pour à la fois accueillir les activités de logistique en phase d’installation, assurer les opérations logistiques liées aux systèmes d’ancrage et aux câbles sous-marins, ainsi que les activités d’exploitation et de maintenance. Par ailleurs, Lorient est l’un des pôles bretons pouvant contribuer à l’émergence et au développement d’un port de services pour la filière de l’éolien flottant. Cela tient à son tissu industriel, à la présence de grandes entreprises et d’un nombre important de sous-traitants orientés sur la construction-réparation navale.
Le choix de la localisation des activités logistiques et de maintenance dépend à la fois de la zone retenue pour les parcs éoliens en mer, des conditions d’accès maritime, des espaces disponibles pour construire la base, ainsi que des besoins en aménagements.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- La Fiche #12 du dossier du maître d’ouvrage « Quelles retombées économiques attendues pour la Grand Ouest ? »
Concernant le bruit aérien,
Le parc comportera environ 21 éoliennes pour la première phase, dans une zone située à plus de 30 km de la côte la plus proche (Belle-Ile-en-Mer, Ile de Groix). Le raccordement à terre se fera sur la côte entre Quimper et Vannes. Actuellement, le bruit ambiant sur la côte est principalement généré par le vent et la houle ainsi que par le trafic routier, aérien et maritime. Des mesures réalisées sur l'île de Groix indiquent des valeurs comprises entre 33,5 et 55 dBA en période nocturne et entre 37 et 56,5 dBA en période diurne. Le parc d’éoliennes flottantes au sud de la Bretagne aura un impact nul sur le bruit ambiant sur la côte.
Il est important de noter que les décibels ne peuvent pas être directement additionnés : si deux niveaux de bruit sont émis par deux sources sonores, et si l’une est au moins supérieure de 10 dB par rapport à l’autre, le niveau sonore résultant est égal au plus élevé des deux (effet de masque). Ainsi le bruit généré par le parc ne s’additionnera pas nécessairement directement au bruit ambiant : si ce dernier est supérieur de plus de 10dB, il masquera le bruit du parc. Deux phases de perturbations sonores potentielles sont à distinguer : la phase de travaux, susceptible de générer davantage de perturbation, et la phase d’exploitation, à l’impact acoustique négligeable à la côte.
Concernant la phase de travaux, on considère plusieurs sources de bruit.
D’une part à terre, le trafic routier induit par les engins de chantier augmentera ponctuellement sur les routes menant au site (routes départementales et communales principalement), entrainant des perturbations de l’ambiance sonore transitoires. Le raccordement terrestre constituera une seconde source de bruit. Le bruit généré par cette étape des travaux, qui inclut notamment la création de tranchées, a été qualifié de négligeable vis-à-vis du bruit ambiant et de son caractère bref par l’étude d’impact de Dieppe-le-Tréport.
D’autre part, les travaux en mer seront engendrés par l’installation du parc éolien, le raccordement en mer et le trafic maritime des navires du chantier. Les gros navires et l’ensouillage des câbles seront audibles jusqu’à 10km du chantier, c’est-à-dire qu’ils seront inaudibles à la côte. Il n’y aura pas de forage dans le sol marin, s’agissant de la technologie flottante. Le trafic maritime engendré par la construction du parc sera comparable au bruit ambiant des activités de pêche ou du trafic maritime.
Lors de la phase d’exploitation du parc, les perturbations sonores sont engendrées par la mise en rotation des éoliennes et les activités ponctuelles de maintenance. La condition la plus défavorable pour le riverain est lorsque la vitesse du vent est suffisante pour faire fonctionner les éoliennes en mode de production, mais pas assez importante pour que le bruit du vent dans l’environnement masque le bruit des éoliennes. La plage de vent correspondant à cette situation est globalement comprise entre 3 et 10 m/s. C’est sur cette plage que sont modélisés les niveaux de bruit des parcs. A titre d’exemple, pour un autre parc éolien situé à environ 12 km des côtes, les niveaux maximum générés par les éoliennes en activité qui ont été modélisés sont de l’ordre de 27,5 dB au droit des habitations. Sachant que le parc Bretagne Sud comportera moins d’éoliennes et sera plus éloigné des côtes, le bruit généré par l’activité des éoliennes sera donc masqué par le bruit ambiant. Les activités de maintenance seront quant à elles ponctuelles et assimilables au trafic maritime ambiant.
En conclusion, la revue des études d’impact des autres projets de parc éoliens ne met pas en évidence une perturbation sonore à la côte notable et durable dans le temps, ni en phase de travaux, ni en phase d’exploitation. Néanmoins, des perturbations liées à des nuisances communes de chantier, locales et ponctuelles, pourront être engendrées, notamment par le passage des engins et la création de tranchées pour le raccordement terrestre.
Sources : études d’impact des différents projets de parcs éoliens en mer
Réponses de la commission particulière du débat public (CPDP)
La CPDP a fait déposer ses dépliants dans 110 000 boites aux lettres. La carte T qu'ils contenaient permettait au public de s'exprimer sur le projet. Le dépliant qui l'accompagnait donnait les clés d’accès au site Internet du débat. Ce site complète l’information diffusée et permet également de poser des questions ou de déposer des avis. Il est donc toujours possible de l'utiliser à ces fins si la carte T n'a pas suffi.
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