Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q172 • Comment gérer la sécurité ? Comment respecter la flore et la faune marines ?
Réponse publiée
Question de Barbara FRATANI reçue par Carte T.
- Changement climatique : nous faisons face à des tempêtes de plus en plus agressives et violentes. Comment gérer la sécurité des infrastructures ?
- Destruction du milieu marin et des écosystèmes, zones de pêches. Comment respecter la flore et la faune marines ?
- Sur la facture d'EDF, l'éolien représente moins de 5% !! Des millions d'euros dépensés pour si peu de rendement... Tout ça pour ça !
Réponse officielle :
Réponse de la maitrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question.
Concernant la sécurité des ancrages,
La conception des flotteurs sera réalisée par l’industriel qui travaillera sur le projet. Il est donc trop tôt pour pouvoir donner des niveaux précis. Les éoliennes seront conçues de façon à réduire les conséquences d’un accident. Le risque sera évalué et des coefficients de sécurité seront établis pour que le flotteur soit en mesure de maintenir l’éolienne en place même en cas de rupture d’une ou plusieurs lignes d’ancrage. Les calculs faits pour maintenir l'ancrage de structures en mer existent déjà dans d’autres activités maritimes tels que l’extraction de pétrole offshore. Les coefficients de sécurité tiennent compte de ces événements exceptionnels. En cas d’avaries, les éoliennes sont pourvues de dispositifs de communication qui transmettent en temps réel des informations relatives à leur fonctionnement. Le centre de maintenance sera alors alerté et pourra intervenir pour mettre l’installation en sécurité.
Pour aller plus loin :
- la Fiche #18 du dossier du maître d’ouvrage «Quelle sécurité pour l’ancrage des éoliennes en cas de tempête ou de collision avec un navire ou une épave ?»
Concernant les enjeux environnementaux,
La démarche initiée par l’Etat, maître d’ouvrage, est en premier lieu celle de la prévention. En témoigne la séquence Eviter Réduire Compenser qui intègre, conformément au Code de l’environnement, les enjeux environnementaux et des usages de la mer le plus en amont possible lors de la conception de projet éolien en mer. Ainsi, les impacts négatifs sont en priorité évités, ensuite réduits, et en dernier lieu compensés. Dès lors, la prévention est la solution prioritaire.
Aujourd’hui, l’éolien en mer est une technologie mature et éprouvée. Le premier parc éolien en mer a été construit en 1991 à Vindeby (Danemark) et le premier démantèlement date de 2016 (projet Lely, Pays Bas). Dès lors, si aucun retour d’expérience n’est aujourd’hui disponible pour des parcs éoliens en mer français, de nombreux existent pour les parcs éoliens en mer étrangers. L’Europe bénéficie en effet d’une capacité installée cumulée de 22,072 GW (soit 110 parcs éoliens en mer) à travers 12 pays. Les retours d’expériences sont donc nombreux et concernent notamment les impacts environnementaux. Nombre d’entre eux ont été recensés sur le site de la CPDP en charge de ce débat, ainsi que sur la bibliographie du maître d’ouvrage. Ces connaissances permettent d’adapter au mieux les caractéristiques d’implantation, de construction, et de maintenance du parc pour éviter et réduire son impact sur l’environnement. Elles permettent à la France de s’inspirer des meilleures pratiques étrangères.
La zone d'étude en mer soumise au débat public est issue de travaux ayant évalué les enjeux environnementaux et socio-économiques. Cette première étape a permis d'exclure les zones présentant des enjeux incompatibles avec le développement de l'éolien en mer.
Le ministère de la Transition écologique et RTE ont mandaté des bureaux d’études (TBM environnement et Géonomie) pour définir et spatialiser dans la zone d'étude les risques d’effet sur les espèces ou les habitats présents en s’appuyant sur les études et données existantes. Cette étude réalisée par TBM et Géonomie a été validée par les établissements publics compétents : l’Office français pour la biodiversité (OFB) et l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).
Les études in situ permettant de caractériser l’état actuel de l’environnement seront menées par l’État et par RTE sur les zones maritimes et terrestres retenues à l’issue du débat public.
L’évaluation environnementale du projet décrite dans l’étude d’impact sera ensuite réalisée par le lauréat de l’appel d’offre et RTE.
Tout au long de la durée de vie du parc éolien en mer, des mesures de suivi seront mises en place. Un comité de suivi et un conseil scientifique veilleront à la bonne application des mesures ERC (Eviter, Réduire, Compenser).
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- la Fiche #9.1 du document du maître d’ouvrage «L’Environnement»
- la Fiche #10 «En quoi consiste la démarche «éviter, réduire, compenser ? »
- la Fiche #10.1 « Focus sur les impacts pour le parc et pour le raccordement au réseau public de transport d’électricité et mesures « éviter, réduire, compenser » associées »
- L’étude bibliographique complète
- Degraer, S., Brabant, R., Rumes, B. & Vigin, L. (eds). 2019. Environmental Impacts of Offshore Wind Farms in the Belgian Part of the North Sea: Marking a Decade of Monitoring, Research and Innovation. Brussels: Royal Belgian Institute of Natural Sciences, OD Natural Environment, Marine Ecology and Management, 134 p
Concernant la quantité d'énergie produite,
Le premier projet de 250 MW, sous l’hypothèse d’un facteur de charge de 45%, permettra de produire l’équivalent de la consommation électrique de plus de 190 000 ménages ce qui serait plus que suffisant pour subvenir à la consommation des ménages de Quimper, Brest et Lorient réunis, recensés par l’Insee en 2016.
D’après l’INSEE[1], il y avait en 2017 environ 1 500 000 ménages dans la région Bretagne et 340 000 dans le département du Morbihan. Le premier projet de 250 MW, sous l’hypothèse d’un facteur de charge de 45%, permettrait donc de produire l'électricité équivalente à la consommation de 13% des ménages bretons ou 56% des ménages Morbihannais.
Le second projet de 500 MW maximum, qui sera attribué à l'issue d'une procédure de mise en concurrence ultérieure, pourrait produire une quantité d'électricité deux fois supérieure au premier parc.
[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques/1405599?geo=REG-53+DEP-56
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- La fiche #4 du dossier du maître d’ouvrage « Quelques notions sur l’énergie électrique »
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