Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q192 • Quel traitement des nuisances ? Combien d'emplois créés ?
Réponse publiée
Question de Gilles GUGUIN reçue par Carte T
Tout projet visant une autonomie de fourniture d'énergie écologique en Bretagne Sud ne peut qu'être soutenu.
Toutefois il faut s'assurer que les nuisances soit minimisées au maximum compatible.
Les emplois créés par ce projet ont-ils été quantifiés ?
Réponse officielle :
Réponse de la maitrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question.
Le développement d’éoliennes flottantes au sud de la Bretagne et l’utilisation des ports pour la construction puis pour l’exploitation des parcs représentent une opportunité économique. Le projet ouvre ainsi la possibilité de développer et moderniser les ports, mais aussi de créer des emplois.
Les règles de mise en concurrence ne permettent pas au cahier des charges d’être prescripteur et ce sera aux lauréats de chacun des appels d’offres de choisir les conditions de construction et de maintenance des éoliennes.
Pour la filière industrielle française en général, et en particulier pour le Grand Ouest, un fort impact est attendu sur la création d’emplois dans les territoires de Bretagne et, plus globalement, sur la façade atlantique.
De la main-d’œuvre sera nécessaire pour concevoir, produire puis installer et exploiter des éoliennes et flotteurs plus performants, qui pourront ensuite être déployées dans le monde entier. La réalisation du raccordement terrestre bénéficiera aux entreprises ayant déjà des compétences éprouvées. De petites et moyennes entreprises, sous-traitants locaux, etc., seront fortement mobilisés par les industries et bénéficieront des retombées économiques des futurs parcs.
Aujourd’hui, près de 120 entreprises bretonnes, essentiellement des PME et TPE peuvent se positionner sur toute la chaîne de valeur des projets éoliens :
- développement de projet (études environnementales, océano-météo, etc.) ;
- fabrication d’éléments (structures métalliques, mécano-soudés, pièces composites, équipements électriques, etc.) ;
- installation/logistique (logistique portuaire, services maritimes, génie côtier, etc.) ;
- génie civil pour la construction des postes électriques à terre et la réalisation des liaisons souterraines ;
- exploitation et maintenance (instrumentation, maintenance en mer, transport maritime, navires, etc.).
Pour nombre d’entre elles, le secteur des énergies marines renouvelables représente un relais de croissance par rapport à leur activité historique dans la construction navale ou les hydrocarbures. D’autres entreprises ont développé des produits et des services uniques qu’elles exportent déjà sur des projets éoliens en mer à l’international. De plus, la spécificité des supports flottants va générer des besoins en ingénierie de recherche et développement, en maintenance, ainsi qu’en formation.
En phase de fabrication, les filières industrielles font appel à de nombreux métiers :
– les métiers de la chaudronnerie et de la plasturgie : chaudronniers, soudeurs, stratifieurs, drapeurs, etc. ;
– les métiers de l’assemblage : monteurs-ajusteurs, câbleurs, électrotechniciens, logisticiens, levageurs ;
– les métiers « support » : techniciens « qualité, hygiène, sécurité, environnement », ressources humaines, comptables, logisticiens, responsables de site, etc. ;
– les métiers des domaines maritimes et portuaires.
En phase d’exploitation, la maintenance des parcs mobilisera entre 60 et 100 emplois par parc, qui feront appel à des profils très différents regroupés en trois catégories :
– les techniciens de maintenance, chargés d’assurer l’entretien des éoliennes, des câbles, des supports et de la sous-station électrique en mer, représenteront la majorité des effectifs (environ 60 %) ;
– les marins qui permettront le transport du personnel de maintenance et du matériel (environ 10 %) ;
– les superviseurs qui seront en charge du suivi de production, du suivi technique, de l’exploitation du parc et de la télésurveillance (environ 30 %). Pour certains de ces postes, l’exploitant pourra faire appel à des profils d’ingénieur
C’est une activité locale et de long terme puisqu’elle s'exercerait pendant la durée de vie des parcs, entre 25 et 30 ans.
Le cas de base utilisé pour la modélisation des perspectives s’appuie sur la fabrication ou l’assemblage final du flotteur et une intégration de l’éolienne dans un ou plusieurs ports proches du site. Ceci engendrerait de l’emploi local que l’on peut estimer à 200-300 équivalents temps plein (ETP) pendant deux ans pour une ferme de 500 MW.
Pour la préfabrication des éléments du flotteur, tout ou partie de l’activité peut être réalisée en France ou en Europe, en fonction des capacités des industriels à fournir les sous-ensembles. Cela représente environ 2 000 ETP pendant deux ans. L’installation et le démantèlement engendreraient environ 70-150 ETP pour la période d’activité. Enfin, la maintenance des fermes créerait environ 100-125 ETP pour un parc de 500 MW. C’est une activité locale et de long terme puisqu’elle correspond à la durée de vie des parcs, entre 25 et 30 ans.
A cette croissance d’emplois s’ajoute le développement des emplois d’exploitation et de maintenance des six premiers parcs, estimés à 4 000 emplois en 2020. Plus globalement, tous les acteurs industriels, développeurs et énergéticiens présents aujourd’hui sur la filière (RTE, EDF renouvelables, ENGIE Green, Principle power, Quadran, EOLFI, WPD, IDEOL, SBM en mer, Naval Énergies, SAIPEM, MHI-Vestas, Siemens, etc.), sont en contact avec les acteurs économiques régionaux sur des questions industrielles ou portuaires, parfois via des accords de partenariat. Les perspectives industrielles sur une filière en émergence, pour peu que l’on accorde une grande vigilance aux conditions de son intégration territoriale, sont considérables.
En effet, la filière est créatrice d’emplois. Par exemple, la Normandie a battu en 2018 le record de France dans la création des emplois issus des énergies renouvelables en mer, grâce à l’émergence des parcs de Courseulles-sur-Mer, Fécamp et Dieppe – Le Tréport. Cette dynamique est appelée à se poursuivre : des usines de fabrication de pales et de génératrice se sont installées en Normandie pour satisfaire la demande. D’autres usines et d’autres industriels de l’éolien en mer sont également présents en France, notamment l’usine d’éoliennes de General Electric et les Chantiers de l’Atlantique (anciennement STX) qui produisent des sous-stations électriques, à Saint-Nazaire. À terme, la filière pourrait créer 15 000 emplois sur le territoire national.
En 2019, l’Observatoire des énergies de la mer dénombrait en France 3064 emplois en équivalent temps plein (ETP), dont 1105 en Pays de la Loire, 338 en Bretagne et 523 en Normandie. Pour autant, il reste particulièrement difficile de mesurer l’effet réel du déploiement de ces filières sur l’emploi en régions tant que la dynamique industrielle n’est pas véritablement lancée.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- http://merenergies.fr/media/Rapport-OEM-2019.pdf
- La Fiche #12 du dossier du maître d’ouvrage « Quelles retombées économiques attendues pour la Grand Ouest »
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