Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q197 • Quel est l'impact sonore sur l'environnement marin ?
Réponse publiée
Question de Caroline MAHE-LEA reçue par Carte T
Connaît-on l'impact sonore sur le milieu marin et sur les oiseaux ?
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question.
Concernant le bruit sous-marin,
En phase de travaux, les principaux effets sont liés au bruit (dérangement, masquages des communications) et au risque de collision avec les navires. Le bruit généré par les travaux de construction du parc éolien flottant sera limité à celui des navires et des opérations d’installation des ancres, d’une courte durée et d’une moindre emprise sur le milieu que pour la construction d'un parc éolien posé.
Les mammifères marins sont les plus affectés par ce bruit. Dans une moindre mesure, certaines espèces de poissons sont également affectées, particulièrement celles possédant une vessie natatoire (organe de flottabilité) à proximité de l’oreille interne (comme le hareng, la sardine ou l’anchois). L’intensité de l’effet dépendra de la technique retenue pour installer les ancres. Les développeurs éoliens retenus et RTE éviteront les périodes de présence des mammifères, détectées lors des mesures in situ. De plus, ils chercheront systématiquement à minimiser la durée des travaux et mettront en place les mesures de réduction existantes pour assurer une protection efficace des mammifères marins.
À ce sujet, le ministère de la Transition écologique et solidaire a publié, en juin 2020, un guide de préconisations pour limiter les impacts des émissions acoustiques en mer d’origine anthropique sur la faune marine dont celles issues des énergies marines renouvelables comme les éoliennes flottantes.
Pour aller plus loin :
- « Préconisations pour limiter les impacts des émissions acoustiques en mer d’origine anthropique sur la faune marine », juin 2020, MTES
- A. Jolivet, B. Kinda, D. Mathias, (20 juillet 2015), « Synthèse des connaissances de la communauté scientifique sur l’impact acoustique des projets éoliens off-shore sur la faune marine », rapport technique élaboré à la demande de Mme Lavarde (secrétaire générale de la commission nationale du débat public) le 15 juin 2015 pour élaborer une synthèse des connaissances de la communauté scientifique sur l’impact acoustique des projets éoliens offshore afin de contribuer au débat public des projets éoliens offshore de Dieppe-Le Tréport et des îles d’Yeu et de Noirmoutier
Concernant le bruit aérien,
Le parc comportera une vingtaine d'éoliennes pour la première phase, dans une zone située à plus de 15 km de la côte la plus proche (Belle-Ile-en-Mer, Ile de Groix). Le raccordement à terre se fera sur la côte entre Quimper et Vannes. Actuellement, le bruit ambiant sur la côte est principalement généré par le vent et la houle ainsi que par le trafic routier, aérien et maritime. Des mesures réalisées sur l'île de Groix indiquent des valeurs comprises entre 33,5 et 55 dBA en période nocturne et entre 37 et 56,5 dBA en période diurne.
Il est important de noter que les décibels ne peuvent pas être directement additionnés : si deux niveaux de bruit sont émis par deux sources sonores, et si l’une est au moins supérieure de 10 dB par rapport à l’autre, le niveau sonore résultant est égal au plus élevé des deux (effet de masque). Ainsi le bruit généré par le parc ne s’additionnera pas nécessairement directement au bruit ambiant : si ce dernier est supérieur de plus de 10dB, il masquera le bruit du parc. Deux phases de perturbations sonores potentielles sont à distinguer : la phase de travaux, susceptible de générer davantage de perturbation, et la phase d’exploitation, à l’impact acoustique négligeable à la côte.
Concernant la phase de travaux, on considère plusieurs sources de bruit.
D’une part à terre, le trafic routier induit par les engins de chantier augmentera ponctuellement sur les routes menant au site (routes départementales et communales principalement), entraînant des perturbations de l’ambiance sonore transitoires. Le raccordement terrestre constituera une seconde source de bruit. Le bruit généré par cette étape des travaux, qui inclut notamment la création de tranchées, a été qualifié de négligeable vis-à-vis du bruit ambiant et de son caractère bref par l’étude d’impact de Dieppe-le-Tréport.
D’autre part, les travaux en mer constitueront une source de bruit via les gros navires, le forage et l’ensouillage des câbles seront audibles jusqu’à 10km du chantier, et donc inaudibles depuis la côte. A titre d’exemple, dans le cadre du projet d’éolien posé de Dieppe-le-Tréport (dont les premières des 80 éoliennes sont situées à environ 15 km des côtes), nécessitant des battages de pieux forts, en se plaçant à deux mètres au-dessus de la mer, les travaux en mer ne seront pas audibles depuis la côte d’après l’étude d’impact du projet. Ainsi, l’impact sonore cumulé du parc et du raccordement durant la phase de construction a un bruit résiduel identique au bruit ambiant.
Le projet d’éolien flottant Bretagne Sud se situant à plus de 15km des côtes, le bruit de la construction et du raccordement en mer sera donc négligeable.
Lors de la phase d’exploitation du parc, les perturbations sonores sont engendrées par la mise en rotation des éoliennes et les activités ponctuelles de maintenance. Durant cette phase, le bruit du parc est considéré comme similaire aux bruits d’origine anthropique habituels (trafic maritime notamment).
En conclusion, la revue des études d’impact des autres projets de parc éoliens ne met pas en évidence une perturbation sonore à la côte notable et durable dans le temps, ni en phase de travaux, ni en phase d’exploitation. Néanmoins, des perturbations liées à des nuisances communes de chantier, locales et ponctuelles, pourront être engendrées, notamment par le passage des engins et la création de tranchées pour le raccordement terrestre.
Sources :
- Les études d’impact des fermes pilotes
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