Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q193 • Quelles emprises ? Quelles conséquences sur les activités halieutiques ? Quel taux d'utilisation ?
Réponse publiée
Question l'Association Terre Mer Rivières reçue par Carte T
Quelle est la nature et l'emprise des infrastructures terrestres pour le raccordement et la transformation ?
Quelles conséquences sur les différentes activités halieutiques ?
Quel est le taux d'utilisation de l'électricité produite par les éoliennes ?
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage
Bonjour et merci pour votre question.
Concernant la nature et l’emprise des infrastructures terrestres pour le raccordement et la transformation,
Les infrastructures terrestres seront composées de :
- 3 liaisons électriques souterraines à 225 000 volts (1 liaison par tranche de 250 MW de production) :
Chaque liaison souterraine à 225 000 volts est composée de 3 câbles conducteurs intégrés dans des fourreaux auxquels s’ajoutent des câbles de télécommunication et fibre optique. Chaque liaison électrique est enfouie dans une tranchée de l’ordre de 1.50 m de profondeur sur une largeur d’environ 0.80m de largeur. La présence de la liaison électrique génère une servitude de passage de l’ordre de 5 mètres de largeur et impose une non constructibilité et l’interdiction de planter des arbres de haut jet dans cette bande. La servitude est établie de manière amiable entre RTE et le propriétaire foncier et est assortie d’une indemnité. En cas de refus de signature à l’amiable, RTE pourra s’appuyer sur la déclaration d’utilité publique de l’ouvrage qui emportera mise en servitude légale.
- d’un poste électrique de raccordement et d’un éventuel poste intermédiaire de compensation :
Il n’y a pas à proprement parler de poste de transformation électrique à terre mais un poste de raccordement. Ce poste de raccordement permettra d’effectuer la jonction électrique entre les liaisons souterraines électriques à construire et les lignes aériennes à 225 000 volts existantes. Ce poste de raccordement comportera divers équipements électriques (2 jeux de barres, 2 bobines d’inductance-shunt, des filtres d’harmoniques…) ainsi qu’un bâtiment intégrant les matériels de télécommunications et informatiques. Ce poste de raccordement situé au plus près des lignes aériennes existantes occupera une surface de l’ordre de 6 à 7 hectares. Il bénéficiera d’un aménagement spécifique afin de s’intégrer au mieux dans l’environnement.
Suivant la longueur du tracé en partie maritime un poste intermédiaire de compensation pourrait s’avérer nécessaire. Ce poste intermédiaire comportera des équipements techniques (jeux de barres, 1 à 6 bobines d’induction-shunt…) permettant de compenser l’énergie réactive produite par les liaisons sous-marines.
Ces deux installations peuvent être réalisées sur des emprises agricoles ou des emprises destinées à une activité industrielle au sens du règlement d’urbanisme. Les propriétaires du terrain cèderont leurs terrains à l’amiable ou, en cas de refus, ils se verront expropriés sur la base de la Déclaration d’Utilité Publique du projet.
Concernant la pêche,
La France a pour objectif de favoriser autant que possible la compatibilité des usages en mer, y compris au sein des parcs éoliens en mer en phase d’exploitation, dans les limites permises par la sécurité de la navigation maritime. La Direction des affaires maritimes du ministère de la Transition écologique et solidaire a publié le 28 juillet 2017 une note technique établissant les principes permettant d’assurer l’organisation des usages maritimes et leur sécurité dans et aux abords immédiats d’un champ éolien en mer.
L’implantation de parcs éoliens en mer peut perturber les activités de pêche professionnelle en affectant potentiellement le milieu et les espèces commerciales en phase de construction (nuisances sonores, restriction/interdiction d’accès au site pendant les travaux) ainsi qu’en phase d’activité en utilisant de manière permanente une zone de l’espace maritime dans laquelle la pêche et la navigation peuvent être en partie restreintes.
Cela peut induire une perte de superficie de pêche, la modification des trajets pouvant entraîner une augmentation des coûts en carburant et ainsi qu’une perte de bénéfices. Il n’est certes pas possible de considérer dès maintenant que le parc éolien entraînerait automatiquement une perte de bénéfices, car cela dépend de plusieurs facteurs : présence de ressources halieutiques, nature de ces ressources, effet du parc sur la dynamique de mouvement des poissons, possibilité ou non de pêcher dans le parc, effet récif, etc
Le lauréat de la procédure de mise en concurrence et RTE travailleront en concertation avec les professionnels de la pêche afin de limiter l’effet des parcs et du raccordement sur leurs activités. La préservation des secteurs les plus fréquentés par les navires ou présentant une grande richesse halieutique sera recherchée. La définition de la zone d’implantation du projet devra prendre en compte ce paramètre de préservation, essentiel pour l’activité de pêche.
L’autorisation du maintien de la pêche au sein du parc dépendra des risques identifiés suite à une analyse détaillée de l’effet potentiel du projet sur les activités.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- la note technique du 28 juillet 2017 établissant les principes permettant d’assurer l’organisation des usages maritimes et leur sécurité dans et aux abords immédiats d’un champ éolien en mer
- la Fiche #9.4 du dossier du maître d’ouvrage : «La pêche»
- «Approche cartographique de l’activité de pêche professionnelle au nord du Golf de Gascogne», Cerema
Concernant la quantité d’énergie produite,
Le projet de 250 MW, sous l’hypothèse d’un facteur de charge de 45%, permettra de produire l’équivalent de la consommation électrique de plus de 190 000 ménages ce qui serait plus que suffisant pour subvenir à la consommation des habitants de Quimper, Brest et Lorient réunis, recensés par l’Insee en 2016.
D’après l’INSEE[1], il y avait en 2017 environ 1 500 000 ménages dans la région Bretagne et 340 000 dans le département du Morbihan. Ce projet de 250 MW permettrait par conséquent de subvenir à la consommation de 12% des ménages bretons et environ 55% des ménages Morbihannais.
La totalité de la production pourra être injectée sur le réseau existant, celui-ci ayant les capacités d’accueillir les 750 MW prévus à terme.
[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques/1405599?geo=REG-53+DEP-56
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter :
- La fiche #4 du dossier du maître d’ouvrage « Quelques notions sur l’énergie électrique »
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