Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q200 • Pourquoi augmenter la production au lieu de réduire la consommation publique ?
Réponse publiée
Quand on parle écologie ne devrait-on pas plutôt regarder les options permettant de réduire la consommation nationale en facilitant les installations privées en auto-consommation ?
Si les maisons ou bâtiments étaient équipés en cellule photovoltaïques pour de l'auto-consommation, les chaudières remplacées par des pompes à chaleur et autres installation réduisant la consommation, les besoins en énergie fournis par le réseau national baisseraient fortement ( au grand dam d'EDF, j'en conviens) .
Ces installations coutent cher mais les investissement prévus pour l’éolien, au rendement très aléatoire (lié au vent) permettrait de les subventionner fortement .
L'installation, l'entretien et évolution (modernisation) des ces équipement fourniraient des emplois . Nous pouvons même imaginer (et prévoir) des fabrications en France .
Quand a l'impact sur l’océan ou visuel (comme on peut le constater dans certaines régions) , il serait nul ou négligeable.
L'auto-consommation n'est accepté en France que depuis peu , mais elle est un vrai bond dans le futur .
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage
Bonjour et merci pour votre question.
La Programmation pluriannuelle de l'énergie prévoit bien, outre l'éolien en mer, des mesures pour favoriser l'autoconsommation. Il est notamment écrit dans sa synthèse (https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/20200422%20Synthe%CC%80se%20de%20la%20PPE.pdf) :
Une tendance lourde est engagée et va redessiner le paysage énergétique en France dans les prochaines années de manière structurelle : la décentralisation de la production énergétique, qui se fera au coeur des territoires et directement chez les particuliers grâce au développement massif du solaire photovoltaïque. Ces sources, renouvelables et de plus en plus compétitives (même si le coût des petites installations photovoltaïques demeure élevé) vont entraîner de l’autoconsommation et autoproduction, reposeront sur des réseaux moins utilisés mais plus intelligents, et nécessiteront une nouvelle planification de l’espace ainsi qu’une gouvernance repensée des systèmes énergétiques. Le développement de l’autoconsommation passe notamment par un besoin de visibilité pour les acteurs sur le cadre qui leur est applicable et sur les différents facteurs susceptibles d’avoir une influence sur le niveau de rentabilité des opérations d’autoconsommation. Le Gouvernement définit une programmation crédible et réaliste de réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité pour atteindre l’objectif de 50 % en 2035.
Mesures spécifiques à la promotion du photovoltaïque :
- Maintenir un objectif de 300 MW installés par an pour les installations sur petites et moyennes toitures (inférieures à 100 kWc) en orientant les projets vers l’autoconsommation, dynamiser le développement des projets sur la tranche 100-300 kWc en les rendant éligibles au guichet ouvert et accélérer le développement des projets sur les grandes toitures (>300 kWc);
- Soutenir l’innovation dans la filière du photovoltaïque par appel d’offres afin d’encourager de nouvelles solutions solaires au sol (agrivoltaïsme permettant une réelle synergie entre la production agricole et l’énergie photovoltaïque, centrales flottantes, etc.) et sur les bâtiments.
Principales mesures :
- Clarifier le cadre applicable au modèle de tiers investisseur, dans lequel le consommateur n’est pas propriétaire de l’installation mais bénéficie quand même de la production, afin de l’aligner sur le cadre de l’autoconsommation individuelle ;
- Ouvrir de nouvelles possibilités pour l’autoconsommation collective et faciliter leur financement ;
- Porter à 1 MW la taille maximale des installations éligibles à l’appel d’offres autoconsommation ;
- Elargir la maille de l’autoconsommation pour permettre des projets d’autoconsommation collective à une maille plus importante (grand projet d’aménagement / éco-quartiers).
Il est toutefois important de rappeler que les différentes énergies renouvelables électriques (éolien en mer et à terre, photovoltaïque, hydroélectricité, etc.) sont complémentaires entre elles et ne doivent pas être opposées : chacune apporte une contribution spécifique au fonctionnement du système électrique, elles ne présentent pas les mêmes coûts, ni les mêmes impacts environnementaux ou en matière d’emprise au sol.
Il est nécessaire d’avoir une diversité des sources de production électrique. La complémentarité de l’éolien terrestre et de l’éolien maritime (où les régimes de vents sont différents) ou celle de l’éolien et du photovoltaïque (complémentarité entre les régimes de vent et les cycles du soleil) permettent d’obtenir une production électrique plus régulière. Le développement d’une seule filière, par exemple de la filière solaire, aurait pour conséquence de générer des coûts massifs pour le système électrique (coûts réseaux, coûts de stockage, etc.)
Pour obtenir la même production d’électricité qu’un parc éolien flottant de 250 MW, il faut développer environ 400 MW d’éolien terrestre, soit environ 150 éoliennes terrestres (contre une vingtaine d’éoliennes en mer), ou environ 850 MW de photovoltaïque, correspondant à environ 850 ha de foncier, l’équivalent de 121 terrains de football.
En ce sens, la programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit un développement équilibré des différentes filières d’énergie renouvelable, y compris l’éolien terrestre et le photovoltaïque, qui ont également vocation à se développer en Bretagne.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter :
- La Fiche #3 du dossier de la maîtrise d’ouvrage : « Quel serait l’impact si le projet ne se faisait pas ? Quelles sont les variantes et alternatives ? »
Concernant le facteur de charge d’un parc éolien flottant,
Le facteur de charge est variable d’une année à l’autre, puisqu’il dépend des régimes de vent.
Selon WindEurope, les facteurs de charge annuels des parcs éoliens en mer en Europe en 2017 étaient compris entre 29 % et 48 %, selon la méthodologie utilisée.
En 2018, le facteur de charge moyen de l’ensemble des parcs en mer du Nord en fonctionnement était évalué à 37 %. Les perspectives de facteurs de charge des parcs éoliens en mer en développement sont cependant nettement supérieures, de l’ordre de 45 % compte tenu des progrès technologiques. Siemens-Gamesa, exploitant le parc éolien en mer de Hywind en Écosse, déclare même un facteur de charge record de 58 % pour l’année 2019. Pour une installation de 250 MW d’éoliennes en mer, la quantité d’énergie produite sera de près de 810 GWh/an, pour un fonctionnement annuel équivalent à environ 3 200 heures à pleine puissance avec l’hypothèse d’un facteur de charge à 37%, ce qui représente 20% de la production électrique bretonne.
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