Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q208 • Technologie française
Réponse publiée
Bonjour,
Quel est le degré d'utilisation des ressources françaises dans ce projet: compétences, origines des matériaux, techniques de fabrication, savoir faire?
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage
Bonjour et merci pour votre question.
Le développement d’éoliennes flottantes au sud de la Bretagne et l’utilisation des ports pour la construction puis pour l’exploitation des parcs représentent une opportunité économique. Le projet ouvre ainsi la possibilité de développer et moderniser les ports, mais aussi de créer des emplois.
Les règles de mise en concurrence ne permettent pas au cahier des charges d’être prescripteur et ce sera aux lauréats de chacun des appels d’offres de choisir les conditions de construction et de maintenance des éoliennes, et donc le degré d’utilisation des ressources françaises.
Pour la filière industrielle française en général, et en particulier pour le Grand Ouest, les enjeux économiques en matière de développement d’une filière industrielle de production d’électricité d’origine renouvelable sont considérables. Un fort impact est attendu sur la création d’emplois dans les territoires de Bretagne et, plus globalement, sur la façade atlantique.
De la main-d’œuvre sera nécessaire pour concevoir, produire puis installer et exploiter de nouvelles machines plus performantes, qui pourront ensuite être déployées dans le monde entier. La réalisation du raccordement terrestre bénéficiera aux entreprises ayant déjà des compétences éprouvées.
De petites et moyennes entreprises, sous-traitants locaux, etc., seront fortement mobilisés par les industries et bénéficieront des retombées économiques des futurs parcs.
Aujourd’hui, près de 120 entreprises bretonnes, essentiellement des PME et TPE peuvent se positionner sur toute la chaîne de valeur des projets éoliens :
- développement de projet (études environnementales, océano-météo, etc.) ;
- fabrication d’éléments (structures métalliques, mécano-soudés, pièces composites, équipements électriques, etc.) ;
- installation/logistique (logistique portuaire, services maritimes, génie côtier, etc.) ;
- génie civil pour la construction des postes électriques à terre et la réalisation des liaisons souterraines ;
- exploitation et maintenance (instrumentation, maintenance en mer, transport maritime, navires, etc.).
Pour nombre d’entre elles, le secteur des énergies marines renouvelables représente un relais de croissance par rapport à leur activité historique dans la construction navale ou les hydrocarbures. D’autres entreprises ont développé des produits et des services uniques qu’elles exportent déjà sur des projets éoliens en mer à l’international. De plus, la spécificité des supports flottants va générer des besoins en ingénierie de recherche et développement, en maintenance, ainsi qu’en formation.
Plusieurs technologies existent actuellement : la plateforme semi-submersible à lignes d'ancrage libres, la barge à ligne d'ancrage libres, la plateforme à lignes d'ancrage tendues. Les ancres peuvent être de différentes technologies : ancre de type marine, corps-mort, ancre à succion. Les chaines d'ancrage sont généralement en acier mais d'autres types de matériaux pourraient être utilisés, comme le nylon.
Chacune des quatre fermes pilotes expérimente une technologie différente, Provence Grand Large expérimente la technologie de plateforme et ancrages tendus en acier de SBM Offshore, Éoliennes Flottantes du Golfe du Lion expérimente une plateforme semi-submersible et ancrages libres en acier Eiffage/PPI, EolMed expérimente une barge et ancrages semi-tendu en polyester Ideol, et le projet Éoliennes Flottantes de Groix et Belle-Île (indépendant du projet commercial objet du présent débat) une plateforme semi-submersible et ancrages libres en acier Naval Energie.
A cette croissance d’emplois s’ajoute le développement des emplois d’exploitation et de maintenance des parcs plus anciens, estimés à 4 000 emplois en 2020. Plus globalement, tous les acteurs industriels, développeurs et énergéticiens présents aujourd’hui sur la filière (RTE, EDF renouvelables, ENGIE Green, Principle power, Quadran, EOLFI, WPD, IDEOL, SBM en mer, Naval Énergies, SAIPEM, MHI-Vestas, Siemens, etc.), sont en contact avec les acteurs économiques régionaux sur des questions industrielles ou portuaires, parfois via des accords de partenariat.
Les perspectives industrielles sur une filière en émergence, pour peu que l’on accorde une grande vigilance aux conditions de son intégration territoriale, sont considérables.
En effet, la filière est créatrice d’emplois. Par exemple, la Normandie a battu en 2018 le record de France dans la création des emplois issus des énergies renouvelables en mer, grâce à l’émergence des parcs de Courseulles-sur-Mer, Fécamp et Dieppe – Le Tréport. Cette dynamique est appelée à se poursuivre : des usines de fabrication de pales et de génératrice se sont installées en Normandie pour satisfaire la demande.
D’autres usines et d’autres industriels de l’éolien en mer sont également présents en France, notamment l’usine d’éoliennes de General Electric et les Chantiers de l’Atlantique (anciennement STX) qui produisent des sous-stations électriques, à Saint-Nazaire. À terme, la filière pourrait créer 15 000 emplois sur le territoire national.
En 2019, l’Observatoire des énergies de la mer dénombrait en France 3064 emplois en équivalent temps plein (ETP), dont 1105 en Pays de la Loire, 338 en Bretagne et 523 en Normandie. Pour autant, il reste particulièrement difficile de mesurer l’effet réel du déploiement de ces filières sur l’emploi en régions tant que la dynamique industrielle n’est pas véritablement lancée.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- http://merenergies.fr/media/Rapport-OEM-2019.pdf
- La Fiche #12 du dossier du maître d’ouvrage « Quelles retombées économiques attendues pour la Grand Ouest »
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