Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q241 • Est-il réaliste de parler d'autonomie énergétique ?
Réponse publiée
Question posée par François Bouteille sur le tchat de la réunion de fin de débat, le 17/12/20
Est-il réaliste de parler d'autonomie énergétique à l'échelle d'un territoire aussi vaste qu'une Région s’agissant par nature d'un vecteur qu'est le courant alternatif et qui, par nature, ne se stocke pas ?
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question.
Un parc éolien en mer de 250 MW produira 1 TWh par an en supposant qu’il fonctionne 4 000 heures par an avec un facteur de charge à 45%. D’après RTE, l’énergie produite en Bretagne en 2018 était de 3,8 TWh (graphique ci-dessus). Ainsi, la production d’énergie apportée par le premier parc éolien en mer de 250 MW correspondrait à un peu moins de 25% de la production d’énergie bretonne.
Cependant, la Bretagne produit seulement 17% de l’électricité qu’elle consomme. Elle est donc directement concernée par la question de la dépendance énergétique. La production d’électricité renouvelable est un objectif de la loi de la transition écologique et énergétique et une nécessité pour la Bretagne qui importe par conséquent plus de 80 % de l’électricité qu’elle consomme. Historiquement, la Bretagne est caractérisée par une situation de fragilité d’alimentation électrique liée à une faible capacité de production installée dans la région et à son caractère de péninsule électrique. L’électricité consommée est en effet acheminée depuis des sites de production éloignés, situés principalement dans la vallée de la Loire et en Normandie. Cette fragilité électrique de la Bretagne et le besoin de sécurisation associé sont attestés depuis les années 2000. Ils ont conduit à la signature, en 2010, du Pacte électrique breton rassemblant l’État, la région Bretagne, RTE, l’ADEME et l’ANAH (Agence nationale de l’habitat).
Si la situation est aujourd’hui considérée comme stabilisée, c’est bien la concrétisation des trois piliers du Pacte électrique breton qui permettra de lever efficacement cette fragilité à moyen terme, à savoir :
– la maîtrise de la consommation d’électricité (MDE – maîtrise de la demande d’électricité) ;
– le développement d’énergies renouvelables avec la contribution attendue de l’éolien en mer ;
– la sécurisation de l’approvisionnement l’alimentation électrique avec la mise en service de la centrale à cycle combiné gaz de Landivisiau (440 MW) et les aménagements réalisés sur le réseau de transport d’électricité.
Il est nécessaire de sécuriser, par ces actions et de manière pérenne, l’alimentation électrique de la Bretagne et de la rendre ainsi résiliente aux incertitudes qui pèsent sur le parc de production aujourd’hui utile pour approvisionner la région. Le développement de nouvelles sources de production, en mer, en Bretagne, à Saint-Brieuc (496 MW) ainsi qu’au sud de la Bretagne (250 MW et à terme jusqu’à 750 MW), permettra de contribuer à l’approvisionnement en électricité et de répondre pleinement au deuxième pilier du Pacte électrique breton.
L’ambition régionale est de couvrir, à l’horizon 2030, 35 % des consommations électriques de la Bretagne par des sources de production renouvelables, contre 12% à l’heure actuelle.
L’idée est donc d’accroître fortement cette part des ENR dans le mix énergétique régional. De par son histoire maritime, la Bretagne compte beaucoup sur les énergies marines pour porter cette ambition. Et dans le panorama des énergies marines disponibles, c’est aujourd’hui l’éolien flottant qui représente la meilleure opportunité en Bretagne, car les potentiels de vent au large des côtes bretonnes sont considérables.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter:
- La Fiche #5 du dossier du maître d'ouvrage: "Quelle alimentation électrique pour la Bretagne?"
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