Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
Q243 • La vie d'une éolienne flottante
Réponse publiée
Question de Thierrt LOSITO reçue par Carte T.
- Quel est le rendement d'une éolienne par rapport à sa puissance maximale ?
- Où sont-elles fabriquées ?
- Durée de vie d'une éolienne flottante ?
- En fin de vie, comment sont-elles recyclées ?
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question.
Concernant le facteur de charge,
Le facteur de charge est variable d’une année à l’autre, puisqu’il dépend des régimes de vent.
Selon WindEurope, les facteurs de charge annuels des parcs éoliens en mer en Europe en 2017 étaient compris entre 29 % et 48 %, selon la méthodologie utilisée.
En 2018, le facteur de charge moyen de l’ensemble des parcs en mer du Nord en fonctionnement était évalué à 37 %. Les perspectives de facteurs de charge des parcs éoliens en mer en développement sont cependant nettement supérieures, de l’ordre de 45 % compte tenu des progrès technologiques. Siemens-Gamesa, exploitant le parc éolien en mer de Hywind en Écosse, déclare même un facteur de charge record de 58 % pour l’année 2019.
Concernant la fabrication des éléments du parc,
des usines de fabrication de pales et de génératrices se sont installées en Normandie pour satisfaire la demande. D’autres usines et d’autres industriels de l’éolien en mer sont également présents en France, notamment l’usine d’éoliennes de General Electric et les Chantiers de l’Atlantique (anciennement STX) qui produisent des sous-stations électriques, à Saint-Nazaire.
Les règles de mise en concurrence ne permettent pas au cahier des charges d’être prescripteur et ce sera aux lauréats de chacun des appels d’offres de choisir les conditions de construction et de maintenance des éoliennes.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter :
- La Fiche #12 du dossier du maître d’ouvrage « Quelles retombées économiques attendues pour la Grand Ouest ? »
Concernant la durée de vie des éoliennes,
La durée de vie d’un parc éolien en mer dépend de ses caractéristiques et des conditions climatiques auxquelles il fait face. Elle est aussi liée à la durée de vie de ses composants, sur lesquels les industriels travaillent pour améliorer leur fiabilité et allonger leur durée de vie. Il existe encore peu de retours d’expérience, mais les industriels estiment aujourd’hui que les installations pourront fonctionner au moins 30 ans avant d’être démantelées. Le premier parc posé en mer installé au monde, à Vindeby au Danemark, a été exploité pendant 26 ans avant d’être démantelé en 2017.
Concernant le recyclage des pales et du matériel,
Le droit français prévoit des obligations strictes quant au démantèlement et au recyclage des matériaux composant un parc éolien en mer.
L’exploitant d’un parc éolien en mer est contraint de démanteler le parc, à sa charge, en vue de restituer le site dans un état comparable à l’état initial. Cette obligation de démantèlement est inscrite dans le cahier des charges du dialogue concurrentiel et retranscrite dans ses autorisations (Convention d’utilisation du domaine public maritime du lauréat si le projet est situé dans le domaine public maritime, ou autorisation unique si le projet est situé en zone économique exclusive). Pour RTE, l’obligation de démantèlement est également inscrite dans les autorisations. Pour les parcs précédents, les autorisations prévoient qu’au plus tard trois ans avant le terme de leurs autorisations administratives, le producteur et RTE devront chacun communiquer au préfet du département concerné, pour approbation, une étude portant sur l’optimisation des conditions du démantèlement.
Ces études devront impérativement prendre en compte les enjeux environnementaux, ainsi que ceux liés aux activités et à la sécurité maritime, et présenteront un calendrier d’exécution qui sera jalonné par des échéances à respecter. Le calendrier fait partie intégrante de l’obligation de démantèlement : si le producteur ne respecte pas ces échéances, de lourdes pénalités pourront lui être appliquées (de 10 000 à 40 000 euros par jour dans le cas du projet éolien de Dunkerque par exemple).
Comme le prévoit le Code de l’environnement, tous les composants rapportés à terre sont démantelés en éléments réutilisables, recyclables ou éliminables. Le démantèlement des éoliennes flottantes s’effectuant à terre, au port, la récupération des terres rares et autres matériaux critiques contenus dans les turbines est facilitée, ce qui doit permettre d’aboutir à un recyclage quasi intégral.
Les parties métalliques comme le mât et le rotor constituent plus de 90 % du poids des éoliennes : leur recyclage est déjà organisé dans les filières existantes. L’acier notamment se recycle très bien, la demande étant en constante augmentation.
Le défi le plus important sur le recyclage des éoliennes concerne les 10 % restants, notamment des pales des éoliennes en mer, qui sont faites en matériaux composites. Elles peuvent alors être broyées et valorisées comme combustible dans les cimenteries, en remplacement des carburants fossiles traditionnellement utilisés. Les cendres servent ensuite de matière première dans la fabrication du ciment. Cette technologie limite donc la production de déchets. Une autre possibilité consiste à utiliser le broyat de pales pour fabriquer de nouveaux matériaux composites. C’est notamment la solution mise au point par l’université de Washington en collaboration avec General Electric (GE) et Global Fiberglass Solutions Inc (GFSI) de Seattle. Le produit obtenu à partir du broyage des pales serait aussi résistant que les composites à base de bois. De très nombreux usages peuvent être envisagés comme des dalles de sol, des glissières de sécurité le long des axes routiers, des plaques d’égout, des skateboards, des meubles ou des panneaux pour le bâtiment. En moins d’un an, GFSI a recyclé 564 pales selon cette méthode, et l’entreprise estime qu’elle pourrait transformer en produits utiles plus de 20 000 tonnes de déchets de matériaux composites dans les deux années à venir. Des travaux sont en cours pour optimiser le recyclage des parcs éoliens en mer. L’industrie éolienne réalise ces études aux côtés d’autres filières qui utilisent beaucoup les matériaux composites, comme l’aviation et le nautisme.
Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter :
- La Fiche #17 du dossier du maître d’ouvrage : « Comment se fait le démantèlement d’un parc éolien flottant ? »
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