Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
A18 • Les plans délirants de la Commission Européenne sur l'éolien offshore. La Bretagne sacrifiée
Publié
La Commission européenne, bien cornaquée par le lobby des industriels éoliens Wind Europe souhaite multiplier par 20 la production d’énergie offshore pour « arriver à la neutralité climatique »
(Sic)
Par 20 !
On mesure déjà le niveau de l’argumentation. Offshore ou pas, flottant ou pas, l’éolien est de toute façon une énergie intermittente dont le facteur de charge est entre 25 et 40% au mieux du mieux, ce qui signifie qu’il faut les suppléer par 75%à 60% d’autre chose, en général du gaz.
Et dans ces conditions, en France, avec un mix énergétique déjà très décarboné grâce au nucléaire, on ne décarbone pas, on recarbone !
L’éolien, offshore ou pas, flottant ou pas est donc en France une aberration climatique.
Dans le schéma de Wind Europe, les côtes françaises fourniraient 57 GW, 40 GW en Manche/Atlantique et 17 GW en Méditerranée.
« Il ne resterait rien de ce pays et de ses littoraux » commente Vent Libre.
La première victime désignée de ces plans gigantesques, c’est la Bretagne Sud avec 60 éoliennes flottantes de plus de 200 m. de haut entre Belle-Ile-en-Mer et Groix ! Elles occuperont une large (!!!) zone s’étendant sur 1 330 m2, au sud de Groix et à l’ouest de Belle-Ile.
« S’il y a un truc à arrêter… »
Voici comment Jean Marc Jancovici, (Fondation Nicolas Hulot, X-environnement, Shift Project, Haut Conseil pour le Climat…). parlait de l’éolien offshore devant la Commission Aubert : « L’éolien offshore aujourd’hui, c’est 25 milliards d’euros qui vont partir dans ce dispositif qui a encore moins d’intérêt que l’éolien terrestre. S’il y a un truc qu’il faut arrêter tout de suite, c’est bien ça ! Avec ces 25 milliards d’euros vous avez de quoi payer 6000 euros de prime de conversion du fuel en pompe à chaleur aux quatre millions de ménages français qui sont chauffés au fuel… Qu’on augmente mon taux d’imposition pour ça, moi je veux bien ! Mais qu’on me prélève un centime de plus pour payer l’éolien offshore, ce truc de Shadock »….
Les conditions de l’éolien en mer expliquent des coûts particulièrement élevés : résistance au vent, aux vagues, au sel et à la corrosion et surtout coût de raccordement.
La Cour des Comptes estimait en 2018 (Rapport sur le coût des ENR) que les 6 parcs déjà attribués au large des côtes françaises devraient coûter 2 milliards d'euros par an sur 20 ans, soit un montant total de 40,7 milliards, pour une part de 2% du mix énergétique !
40 milliards d’euros (Md€), cela élevait le coût de production de l’électricité à 22 c€/kWh, alors que cette électricité est vendue… 4 à 6 c€/kWh sur le marché. (d’où Jancovici : il faut arrêter)
40 milliards, ça fait plus de 4 EPR, avec un peu d’entrainement !
Du coup, il a été décidé que les raccordements des éoliennes offshore au réseau seront à la charge de RTE (le réseau électrique, donc le contribuable), alors que ces opérations coûteuses sont normalement à la charge du producteur. Bravo, le lobby éolien! D’autant que ces coûts de raccordements sont assez peu prédictibles, et que la France a des systèmes côtiers plus compliqués que les sites peu profonds et souvent sableux de la Mer du Nord et de la Baltique.
Donc, selon la bonne recette des affairistes : risques publics, profits privés !
Pour fixer les idées :
Nucléaire historique :33-40€/MWh
Photovoltaïque : 62-99€/MWh
Eolien : 60-65€/MWh
Eolien marin : 200-220/MWh !
EPR:+110€/MWh
Donc, l’éolien offshore, ça coûte très très cher ! Et c’était bien avant le nouveau délirant plan offshore.
L’éolien offshore, ancré et pire encore flottant, est une aberration économique.
Pousse-toi de là que je m’y mette : Dans son étude de novembre 2019, le lobby WindEurope précisait que l’espace maritime capable d’accueillir des éoliennes offshore était trop petit. « Nous allons devoir approcher différemment la planification de l’espace maritime. Les zones aquatiques doivent pouvoir faire l’objet d’usages multiples.... Pour faciliter le développement des parcs offshore, la Commission Européenne va donc devoir résoudre ce problème en priorité. »
Donc, on enverra valdinguer protection des paysages, conservatoires du littoral et les autres activités, telles la pêche, le tourisme, la plaisance, les nécessités militaires ?
Lisez le témoignage poignant des pêcheurs qui voient d’abord leur activité arrêtée pendant le chantier et ensuite perturbée
(http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cetransene/l15b2195-t3_rapport-enquete#_Toc256000015
Audition 16 de MM. O. Becquet, J. Trehorel et S. Gallais, artisans pêcheurs.
L’éolien, offshore, flottant ou pas ce sont des perturbations considérables des autres activités maritimes (pêche, nautisme, tourisme, course en mer…les équipages de la Base de Lorient, les navigateurs de La Trinité, les héritiers de Tabarly, les Le Cléac'h, Coville, Josse, Cammas, continueront-ils à s’entrainer ici?
Le développement de l’éolien offshore, comme les autres énergies intermittentes, met en péril la sécurité énergétique.
Si l’éolien offshore représente en puissance nominale (pas réelle !) une fraction non négligeable de la production nucléaire, alors celle-ci ne pourra plus compenser ses variations brutales. Recettes pour une catastrophe assurée, l‘effondrement du réseau !
L’éolien, terrestre ou offshore, ce sont des paysages massacrés, des vies gâchées, mutilées, des activités économiques pénalisées voir rayées de la carte, des pertes de valeurs des propriétés impactées.
Ce parc Bretagne Sud de 60 éoliennes de 200 mètres de hauteur est une aberration climatique, écologique, économique, industrielle qui va massacrer l’un des plus beaux paysages maritimes, l’un des plus beaux plans d’eau pour la voile, et la vie des habitants du littoral. Il ne doit pas se faire !
Les aiguilles de Port Coton de Manet ne valent pas la Montagne Sainte Victoire de Cézanne ? Halte aux massacreurs !
C’est pire que Plogoff, car du point de vue énergétique et écologique, ça sert à rien !
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