Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
A100 • Eolien flottant : il est urgent d’attendre..
Publié
Une culpabilisation malvenue
On entend dire ad nauseam et culpabiliser sur ce thème : « la France est en retard pour le développement de l’éoline off-shore. En retard par rapport à qui ? Cela s’explique parfaitement en ce qui concerne l’éolien posé, car la France dispose de peu de rivages aussi favorables que les fonds sablonneux, peu profonds et étendus de la mer du Nord ; en France, le fonds marins plongent rapidement et ne sont guère favorables à l’éolien posé.
Cela a d’ailleurs été reconnu par la Commission Européenne qui a validé les tarifs extrêmement généreux accordés aux parcs français d’éolien posé : la Commission Européenne a accepté des tarifs d’achats entre 131 et 155 euros par mégawattheure (MWh) les justifiant ainsi :
« Ce soutien élevé par rapport à ceux pratiqués en mer du Nord ou en Baltique se justifient par deux particularités des côtes françaises : des vents plus faibles et une nature de sol plus complexe (sols rocheux carbonatés au lieu de sols sableux ou argileux) ».
Mais qu’en est-il de l’éolien flottant ?
1 seul parc en Europe est en activité depuis plus d’un an, Hywind (Equinor) au large de l’Ecosse, 5 éoliennes. Durant son premier hiver, le facteur de charge du parc s'est élevé à 65% soit 10 points de plus qu'un parc offshore classique.et il a survécu à un ouragan avec des houles atteignant 27 pieds…
So far, so good, mais
1) c’est très très cher : subvention publique de 160 livres (177 €) par MWh produit pendant 20 ans, qui s'ajoutera aux prix de marché britannique.
2) La société Equinor s’est lancé dans Hywind Tampen, un projet éolien flottant dans les champs pétrolier norvégiens (10 éoliennes). Elle n’a pas trouvé d’investisseurs privés et le projet a été financé par l’Etat norvégien qui assume aussi la totalité des risques financiers.
Il existe un seul autre parc éolien flottant (3 éoliennes) qui fonctionne au Portugal depuis juillet 2020.
Avec 5 projets flottants (4 accordés à EolMed, Provence Grand Large, Eoliennes Flottantes du Golfe du Lion, Eoliennes flottantes de Groix - de petits projets de 3 ou 4 éoliennes et donc, en débat, Bretagne Sud Groix Belle Ile, beaucoup plus important 60 éoliennes !!!), la France n‘est pas en retard.
Pas de maturité technique, ni financière
Sur les 4 projets accordés, 4 technologies différentes ont été choisies pour les flotteurs (une ou plusieurs colonnes, acier ou bêton, flottant ou semi-immergé) ainsi que pour le raccordement qui va avec… Ce choix technologique est loin d’être indifférent il compte pour près de 60% du coût !
Pour ces 4 projets en cours, le tarif d’achat est de 240€MWh garantis 20 ans ! Toutes aides cumulées, les Français devront payer le MWh produit par les éoliennes flottantes entre 323 et 343 € !
Et tout ça pour une énergie intermittente, qui devra être complétée par du gaz et qui ne décarbone pas du tout le mix électrique français !
C’est un tarif délirant qui s’explique principalement par ceci : des coûts d’exploitation, d’installation et de raccordement supérieurs à l’éolienne posée, déjà hors de prix, et surtout le fait que l’éolien flottant est loin d’avoir atteint sa maturité technique et financière.
Alors, avant de se lancer dans le giga parc éolien de 60 éoliennes de Bretagne Sud, il serait sage d’attendre le retour d’expériences des autres parcs, et singulièrement des Eoliennes flottantes de Groix ;
Question subsidiaire : EOLFI est –elle détenue à 90% par CGNEE, filiale de l’énergéticien chinois CGN. Des groupes internationaux aussi puissants ont besoin d’être aussi fortement aidés par le citoyen français ?
Autre remarque : une éolienne flottante, au-delà de la phase d’implantation, impose des restrictions de pêche supérieures à celles d’une éolienne sur fondations, en raison des très grands câbles et chaines d’ancrages susceptibles d’être déplacés par des chaluts.
Oui, il est urgent d’attendre !
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: