Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
A279 • Il est urgent d’attendre
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La principale motivation mise en avant par les porteurs du projet est la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Elle a pour objectif de réduire la part du nucléaire à 50% de la production électrique en 2035, ce qui implique de développer les énergies renouvelables et notamment l'éolien. Mais d’où vient ce chiffre de 50% et cette date de 2035 ?
50% c’est un chiffre bien rond, trop rond pour être honnête. J’ai cherché comment il a été calculé, en vain. Il semble qu’il soit sorti d’un chapeau. D’ailleurs, la loi de transition énergétique de 2015 fixait déjà ce chiffre, mais pour l’horizon 2025. Bon, ce sera 50% et peu importe quand, dans 5 ans ou dans 15 ans, ou même plus tard (la PPE sera encore révisée).
La motivation PPE ne semble pas bien solide et ne justifie pas de s’embarquer précipitamment dans ce projet. Il n’existe pas encore de site commercial d’éoliennes flottantes. On ignore encore beaucoup de choses sur l’impact environnemental de ces machines, sur leur facteur de charge, sur leur coût d’installation, d’exploitation et de démantèlement, sur leur sécurité et sur les dangers pour la navigation et la pêche. Les réponses des porteurs du projet à ces questions se fondent sur des analogies avec les plateformes pétrolières (qui connaissent des accidents et ne sont pas aussi densément groupées) ou avec les éoliennes posées (qui sont plus près des côtes et stables). Les réponses s’appuient aussi sur des affirmations non fondées (un facteur de charge hypothétique de 50%) ou sont simplement dilatoires : l’industriel lauréat devra faire les études nécessaires et adapter son projet en fonction des résultats. S’il s’aperçoit qu’il y a des risques significatifs abandonnera-t-il ?
Si on veut prendre une décision sérieuse, il est indispensable d’attendre pour savoir vraiment où on va. Or, on a une opportunité avec la ferme pilote d’Eolfi. Trois éoliennes flottantes vont être installées dans le même secteur, entre Groix et Belle-Île, et doivent être opérationnelles dans deux ans. On nous dit que les deux projets sont indépendants. C’est absurde. Il faut au contraire les relier. Il faut attendre d’avoir analysé précisément les effets et les résultats de la ferme pilote d’Eolfi avant, éventuellement, de lancer un projet commercial de grande ampleur qui présente aujourd’hui tant d’incertitudes.
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