Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
A383 • Le vent fait la loi.
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Les limites physiques de la transformation du vent en électricité
Le fonctionnement d’une éolienne obéit à des lois de la physique qui sont incontournables…
La première de ces lois dit que la puissance de l’éolienne est proportionnelle à la surface du cercle tracé par le bout de ses pales. Donc des pales 2 fois plus grandes donnent une puissance 4 fois supérieure. Cela plaide pour la fabrication de très grandes machines qui, sur une planche à dessin satisferont le projeteur. Mais sur la mer ce sont des monstres démesurés. D’autant plus qu’une éolienne a un rendement : on ne transforme en électricité que 60% de ce que la machine a soutiré au vent…
…Or une autre loi de la physique explique qu’il y a une limite à la quantité d’énergie que le vent peut céder à une éolienne. Cette limite indépassable est de près de 60%.
60% de 60% c’est peu.
La troisième loi est la pire : elle dit que la puissance varie comme le cube de la vitesse du vent. Application : si le vent baisse de moitié, la puissance de l’éolienne est divisée par 2x2x2= 8. C’est-à-dire qu’elle s’effondre ! Elle passera, pour les éoliennes du projet, de 12 MW à …1,5 MW. Tout ça pour ça !
Si l’éolienne est à 100% de sa puissance à force 7, elle n’en est plus qu’à 17% à force 4. Et à force 4 (ce qui est quand même un bon petit vent, avec des « moutons » sur la mer) il faudra près de 6 heures à l’éolienne pour produire ce qu’elle produit en 1 heure à sa puissance « nominale » (les 12 MW prévues au projet). On comprend bien qu’à ce rythme il est difficile de garantir une production bien supérieure aux 3000 heures/an en « équivalent pleine puissance ». 3000 heures sur les 8700 heures que comptent une année, cela correspond à un taux de charge de 1/3. C’est ce qui a été mesuré sur l’éolienne flottante expérimentale du Croisic.
Quoi que l’on fasse, aucune amélioration technologique ne parviendra à contourner cette 3ème loi. L’éolienne pourra être très performante, sa montée en régime, comme sa baisse, seront toujours aussi brutales. Le vent n’est pas très constant, et peut varier du simple au double en quelques instants (les bourrasques). Le résultat est qu’elle sera quasi inopérante les 2/3 du temps. Et même si, dans les petits airs, ses pales tournent, elles n’entrainent pas l’alternateur par défaut de puissance.
Enfin une autre loi, naturelle, impose sa limite, c’est la météo à l’échelle du continent : on ne peut compter sur les éoliennes d’autres régions, voire de pays voisins, pour « foisonner », c’est-à-dire compter sur le grand nombre de parcs d’éoliennes pour qu’en moyenne une partie ventée compense l’absence de vent sur une autre partie. En effet, les dépressions et les anticyclones s’établissent à l’échelle d’un continent, pas d’une région ! Les mesures sur les parcs éoliens en Europe montrent que les conditions de vent sont simultanément les mêmes pour tous…
Le vent fait vraiment la loi, et les éoliennes ne sont pas à la fête !
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