Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
A397 • Bonjour le CO2, bonsoir la démocratie...
Publié
Madame la Ministre de la mer a des difficultés avec le calcul.
Dans sa tribune du JDD du 29/11/20 elle a lancé un chiffre, anodin, que l’on pourrait presque trouver modéré, vu des cercles écologistes où l’on caresse les 100% d’énergies renouvelables… Elle affirme : « En 2050, 25% de l'électricité française pourrait être produite en mer ».
En a-t-elle calculé les conséquences ?
Je ne reviendrai pas sur sa remarque qui dénote une nature joyeuse : «L'impact des éoliennes en mer sur l'environnement peut même devenir positif ». S’il n’y avait que cette question d’impact environnemental, je ne dirais rien. Mais il y a, à mes yeux, beaucoup plus grave.
Elle dit : Un quart de l’électricité produite par des éoliennes, en mer !?!
Peut-être n’a-t-elle pas toutes les données pour bien compter, ou de très mauvais conseillers, alors que tant de scientifiques, de politiques, d’associations… essaient de lui expliquer une chose simple :
L’éolien est intermittent ; l’électricité ne se stocke pas à cette échelle ; le réseau électrique n’aime pas les sources aléatoires et capricieuses qui le déséquilibrent. Autant de problèmes qui pénalisent cette filière et lui ôtent définitivement tout rêve de grandeur.
25% d’électricité produite en France par les éoliennes, cela représente une production d’énergie électrique de 125 000 GWh par an.
Les éoliennes ont un fonctionnement très pointu, leur puissance s’effondre vite quand le vent s’écarte un peu du « Grand Frais » (50 à 60 km/h) ; elle est divisée par 8 si le vent est réduit de moitié alors que l’on a encore une « Jolie Brise ». Résultat : son fonctionnement annuel se limite à 3 000h/an en équivalent pleine puissance. Et aucun progrès technique n’augmentera le vent ni son effet sur les pales d’une éolienne, même si à ce propos on avance des chiffres irréalistes.
Donc la France devrait se doter en éoliennes d’une puissance totale de :
125 000 GWh / 3 000h = près de 42 000 MW. Soit 3 500 géantes de 12 MW (hautes de 260m). Soit 56 « fermes » pour y enclore 62 de ces monstres. Effectivement Madame la Ministre a comme elle dit « une mission claire : planifier les espaces maritimes français ». On ne fait pas beaucoup mieux en matière de planification… Il n’y aura plus en France un coucher de soleil qui ne sollicite un ballet de géantes.
Mais le pire, le sait-elle ? C’est que chaque fois qu’un bel anticyclone s’établira sur la France, sans vent et , l’hiver, avec grisaille et grand froid pendant 8 jours, il faudra rallumer tous les feux, carbonés, nucléaires, qu’importe si ce sont tous des poisons lents. Il faudra même rajouter une centaine de turbines à gaz comme celle de Landivisiau, des complices des éoliennes, seules capables de démarrer au quart de tour quand le vent tombe et que Eole s’est assoupi, les 2/3 du temps. Tout en gardant en base nos bonnes vieilles centrales pour finir le job (les 75% restant). Et leur personnel. Avec moins de ressources.
Ça va coûter cher en euros et en CO2, non ?
Je ferai une lettre, que Madame la Ministre lira peut-être… Mais j’en doute, car je la posterai à la Commission Nationale du Débat Public, et je crains que ce service ne soit interrompu, elle l’a laissé entendre : « Je me refuse à envisager des compromis concernant nos choix stratégiques. L'éolien en mer en fait partie ». Donc il n’y a plus rien à débattre. Pour elle, l’affaire est dans le sac… Bonsoir la démocratie.
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: