Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
A409 • Eolien Vs Nucléaire - Comparaison des espaces naturels mobilisés par les deux filières
Publié
Mme Girardin, Ministre de la Mer, a fait récemment valoir dans le JDD du 29 novembre 2020, que « 25 % de l’électricité française pourrait être produite en mer », sous-entendu, par de l’éolien offshore.
Cela représente 125 000 000 de MWh par an, excusez du peu !
Je ne vais pas reprendre l'analyse de cette déclaration faite dans l’avis N°A397 que je vous invite à lire.
Je vais simplement le compléter par une autre approche, celle de comparer, pour une même quantité d’électricité produite, les espaces naturels qu’il faudrait sacrifier pour l’Éolien, avec ceux, bien moindres, mobilisés par le Nucléaire.
Prenons l’exemple de la centrale nucléaire de Paluel. Cette centrale mise en service en 1986, est située face aux champs d’éoliennes en projet de long de la côte normande, Elle dispose de 4 réacteurs de 1300 MW, soit 5200 MW de puissance installée et occupe une surface de 160 hectares seulement, installations, voirie, bâtiments techniques, administratifs et parkings compris.
C’est la surface ordinaire d’une zone commerciale en périphérie de ville.
Le point le plus haut de la centrale s’élève à 60 mètres au-dessus du sol en quatre endroits (les 4 dômes des enceintes de confinement des réacteurs).
Elle est quasiment invisible de la terre avant d’arriver au bord du vallon au fond duquel elle est installée.
En 2019, cette centrale a produit 26 400 000 MWh, malgré l’arrêt technique pour entretien d’un de ses réacteurs pendant 10 mois, la privant de près d’un quart de son potentiel de production.
https://www.edf.fr/sites/default/files/contrib/groupe-edf/producteur-industriel/carte-des-implantations/centrale-paluel/surete-et-environnement/decouverte_decembre_2019.pdf
Concernant l’éolien offshore, la société Floatgen se réjouit « d’avoir dépassé les attentes » en annonçant que l’éolienne flottante d’une puissance de 2 MW qu’elle a installée au large du Croisic, a pu produire 6000 MWh pendant l’année 2019, « grâce à une disponibilité exceptionnelle », précisent-ils.
https://floatgen.eu/fr/actualites/floatgen-atteint-6-gwh-de-production-delectricite-en-2019
Par conséquent, une éolienne de 12 MW c’est-à-dire d’une puissance 6 x supérieure à Floatgen fournira au mieux 36000 MWh par an (6 x 6000 MWh).
Ainsi, pour que des éoliennes produisent la même quantité d’électricité qu’une centrale nucléaire comme celle de Paluel, il faudrait installer au moins 730 machines de 260 m de haut. (26 400 000 MWh divisé par 36000 MWh = 733).
Sachant que les 62 éoliennes de Groix/Quiberon/Belle-Île vont occuper 150 km2 (si le projet voit le jour), il faudrait donc mobiliser au minimum 1800 km2 d’espace maritime afin d'installer les 730 éoliennes nécessaires pour produire la même quantité d’électricité que la centrale de Paluel (150 km2 divisé par 62 multiplié par 730 = 1766 km2).
Cela représente au moins 1125 fois plus de surface d’espaces naturels sacrifiée pour les éoliennes que la centrale de Paluel qui occupe seulement 160 hectares, mais c’est aussi un volume industrialisé 6500 fois plus important qui imposera sa démesure à notre existence. (1800 km2 x 260 m de haut comparé à 160 hectares x 60 m de haut)
Alors que dire de la déclaration de la Ministre de la Mer : « 25 % de l’électricité française produite en mer » !
Cela représente au moins 3500 éoliennes de 260 mètres de haut (125 000 000 MWh divisé par 36000 MWh = 3500 éoliennes) et couvrant 8500 km2 d’espaces maritimes, soit l’équivalent du tiers de la surface terrestre de la Bretagne.
C’est la certitude de ne plus avoir un coin de nos merveilleux paysages maritimes vierge de ces gigantesques intruses.
Ceci sans compter les vastes étendues sous-marines sacrifiées par les câbles et les ancrages, les colossales plateformes offshores nécessaires aux installations de transformation et de compensation de l’énergie réactive, les lignes à Haute Tension à construire pour évacuer cette énergie éparpillée sur des milliers de km2 et les nombreuses centrales à base d’énergie fossile comme celle de Landivisiau pour suppléer à l’intermittence des vents.
Nous devons donc nous poser les bonnes questions :
Faut-il sacrifier notre environnement, la beauté de nos territoires et d’immenses espaces maritimes encore préservés, pour cette électricité d’origine éolienne, qui est couteuse et de mauvaise qualité, car intermittente, irrégulière, aléatoire et non pilotable, qui nécessite de construire des moyens de productions complémentaires, gros émetteurs de C02, prenant ainsi le contre-pied de la Stratégie Nationale Bas Carbone ?
Faut-il sacrifier la maîtrise de la production de notre électricité à de puissants intérêts privés et étrangers dont on ne sait qui ils seront demain, ni quel usage ils pourront faire de cette redoutable mainmise ?
Faut-il sacrifier des pans entiers de nos économies traditionnelles comme la pêche ou le tourisme ?
Ou bien s’attacher à réduire drastiquement notre consommation dans les domaines à fortes émissions de CO2 comme les transports et le chauffage, à adopter des comportements éco-vertueux, à ne plus se bercer des illusions d’une croissance infinie, fût-elle verte et s’appuyer sur une électricité d’origine nucléaire, la seule véritablement décarbonée et disponible en grandes quantités, stable, fiable et peu couteuse, produite dans une vingtaine de centrales seulement réparties sur le territoire national, sur une électricité produite par des techniques françaises qui ont fait leurs preuves depuis 60 ans, sur une électricité dont l’excédent de production permettra à la fois de développer la production d’hydrogène nécessaire aux transports tout en restant disponible pour répondre, avec l’hydroélectricité, aux appels de puissance en pointes, sur une électricité qui continuera à assurer l’indépendance énergétique de la Nation sans sacrifier davantage notre territoire ?
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: