Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
A421 • L'industrialisation des paysages est incompatible avec le Grand Site de France "Les Dunes Sauvages de Gâvres à Quiberon"
Publié
La labellisation du Grand Site de France « Les Dunes Sauvages de Gâvres à Quiberon » décrochée le 24 décembre 2018 au prix de 22 années d’efforts, repose avant tout sur ses paysages d’exception.
Pas un chapitre du dossier de candidature de 127 pages qui ne comporte, à plusieurs reprises, le mot « paysage » ou ses déclinaisons.
https://www.gavres-quiberon.fr
C’est ainsi que l’on peut lire tout au long du dossier de candidature qu’il s’agit « d’un site aux patrimoines paysagers d’exception » caractérisé en tout premier lieu par « les paysages des Dunes Sauvages de Gâvres à Quiberon », par « ses grandes étendues naturelles et dégagées », par « ses paysages grandioses et ses vues vers l’océan sans fin », par « la sensation qui s’en dégage d’espace sauvage inoccupé par l’homme ».
Tout un florilège de superlatifs ventant la qualité unique d’espaces vierges offrant des paysages grandioses, ouverts sur l’océan infini, exempts de toute occupation humaine.
La labellisation a été accordée sur ces bases, par le Ministre de la Transition Solidaire et Écologique à l’unanimité des membres de la « Commission Supérieure des Sites, Perspectives et Paysages » (CSSPP).
Là encore, les deux mots, « perspectives et paysages » révèlent l’importance fondamentale des attributions de la Commission Supérieure des Sites dans sa mission de protéger « les grands paysages, les plus beaux, les plus célèbres, les plus emblématiques de notre pays »
Cet excellent dossier de candidature est le fruit de la collaboration de 7 communes littorales, Quiberon, Saint Pierre Quiberon, Plouharnel, Erdeven, Belz, Plouhinec, et Gâvres (aujourd’hui représentée par Lorient Agglo) avec l’aide déterminante du Département du Morbihan et en collaboration étroite avec l’État, la Région Bretagne, mais aussi l’Europe, sans oublier l’Office National des Forêts, le Conservatoire du Littoral et Natura 2000 qui a confié au Grand Site la gestion de 3 de ses zones protégées parmi les plus importantes de Bretagne.
Lorsqu’en 2017, fut établi le dossier de candidature au label Grand Site de France des dunes sauvages de Gâvres à Quiberon, il y avait en projet l’implantation d’une installation expérimentale de 4 éoliennes de 180 m de haut entre Groix et Belle-Île, situées à 25 km du cordon dunaire, pour les plus éloignées.
A cet égard, le dossier de candidature précise en sa page 74, je cite « Le syndicat mixte est associé à la concertation et est particulièrement vigilant pour que ce projet (de 4 éoliennes) ait un impact minimal sur le paysage et les espaces naturels du Grand Site »
Page 75 de ce dossier, il est ajouté, je cite « il est important de préciser que ce projet est une ferme pilote et non pas un projet commercial de plusieurs dizaines d’éoliennes »
Le dossier de candidature conclut le chapitre sur les éoliennes en précisant, page 75, je cite : « Cette ferme pilote de quatre éoliennes ne sera pas étendue et ne nécessitera pas de sous station électrique entre elle »
Aujourd’hui, moins de 3 ans plus tard, alors qu’aucune ferme expérimentale n’a encore vu le jour, on nous annonce l’installation d’un projet industriel qui consistera en première étape à la mise en place de 62 éoliennes de 260 m de haut, avec une sous-station en mer de 50 m de haut, puis à partir de 2024, de 1000 MW par an, soit 82 éoliennes de plus de 12 MW chaque année, lesquelles seront évidemment attenantes aux premiers parcs implantés pour des raisons de mutualisation des moyens, mais aussi parce que le seul espace restant disponible en Bretagne Sud est celui du couloir entre Groix et Belle-Île, objet du présent débat, encore libre d’activités militaires, d’interdictions ou de contraintes environnementales.
Alors que le dossier de candidature au label Grand Site de France est daté de novembre 2017, il apparaît que les photos montrant l’impact visuel de cette installation industrielle d’une extrême ampleur présentée dans le dossier du débat public sont datées d’octobre 2016, soit d’une année auparavant, ce qui prouve l’antériorité du projet industriel à la candidature et contredit les engagements rassurants de l’État en 2017 sur l’absence de projet d’extension de la ferme pilote.
Les élus du Syndicat du Grand Site de France n’ont manifestement pas été informés du projet d’un parc industriel de 62 éoliennes.
La labellisation Grand Site de France est accordée pour 6 années. Elle est donc appelée à être renouvelée en 2024 sur l’évolution de la situation du Grand Site de France au regard des critères d’origine qui ont emporté l’adhésion de la « Commission Supérieure des Sites, Perspectives et Paysages ».
L’industrialisation des paysages et des perspectives du Grand Site de France par l’implantation de 62 éoliennes, (voir photomontage ci-joint), suivies à terme de plusieurs dizaines voire centaines d’autres (*) ne peut que conduire au non renouvellement de la labellisation.
Ce serait la ruine de dizaines d’années d’efforts, une atteinte historique au patrimoine morbihannais, breton, français, européen et mondial.
(*) : Madame Girardin, Ministre de la Mer, a déclaré dans une tribune publiée par le JDD du 29 novembre 2020 que « 25 % de l’électricité française pourrait être produite en mer », ce qui signifie le déploiement de 3500 éoliennes offshore réparties sur les quelques espaces libres de contraintes et vierges d’interdictions comme le couloir entre Groix et Belle-Île, objet du débat.
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