Débat public - Éoliennes flottantes au sud de la Bretagne
Des éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : discutons-en !
A437 • ESSOC et le Finistère
Publié
La première tranche de 250 MW du projet d’un parc flottant de 22 éoliennes au large des côtes du Sud Finistère (potentiellement suivie d’une seconde tranche de 500MW) veut s’inscrire dans une politique Européenne de développement durable.
La loi ESSOC du 10 août 2018, dans le domaine des Energies Renouvelables en Mer (ERM), rend l’Etat Français garant du débat public. Se faisant, ce dernier se doit de saisir la Commission National du Débat Public (CNDP), en amont du projet, exonérant ainsi de cette obligation le lauréat, jusque-là tenu d’assurer la concertation avec les citoyens.
Les modalités de participation du public n’ont, quant à elles, pas été modifiées. Le public se voit donc convié au débat avant même que les conclusions de toute étude n’aient été rendues. N’étant pas invité à s’exprimer une seconde fois, c’est donc un public peu averti qui participe à la concertation. Les vertus du parc éolien de Bretagne Sud lui sont vantées. Les vulnérabilités et incertitudes d’un projet si novateur et d’une telle envergure ne lui sont pourtant pas présentées. L’évaluation et la maîtrise des risques demeurent le territoire d’initiés, d’où le public est bien exclu.
La voix citoyenne est d’importance nous dit la loi ESSOC. Mais si, en amont du projet, elle se voit privée de données essentielles à une réflexion exigeante, rigoureuse et exhaustive, de quel poids peut-elle vraiment se prévaloir? L'opinion publique est un maillon indissociable à l'adoption de nouvelles technologies. Et pour ne pas être un maillon faible, mais un acteur à part entière, objectif et éclairé, le public doit être averti, informé et engagé avec rigueur, transparence et équité. C’est seulement ainsi que scientifiques, politiques, législateurs, concepteurs, industriels, consommateurs, usagers et grand public participeront, tous ensemble, à l’élaboration d’un projet crédible, robuste et durable. Or le public Sud Finistérien, alors que son territoire est potentiellement directement impacté par le parc éolien flottant au large de Groix et Belle-île (deux des cinq zones projetées pour l’atterrage des équipements de transmission de l’énergie électrique à terre prévues dans sur les côtes sud du Finistère et des éoliennes visibles du littoral Sud Finistérien), a été convié au débat de façon tardive et incomplète.
Une seule réunion de concertation s’est déroulée dans le Finistère, par visioconférence, crise sanitaire oblige. Les brochures qui mettent en avant les atouts du projet et posent les principes et le calendrier du débat public, ont été déposées dans les boîtes à lettres de certains citoyens début septembre (aucune réunion n’était alors encore prévue dans le Finistère).
Le débat public a officiellement débuté le 20 juillet 2020 et il doit se clore le 21 décembre 2020. C’est ainsi double peine pour les Sud Finistériens: invités du bout des lèvres à un débat tronqué. Ils demandent une prolongation de deux mois au débat. C’est un minimum!
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