Débat public - Eoliennes en mer Nouvelle-Aquitaine
#EolMerNA Projet de parcs éoliens au large de l’île d’Oléron
Q28 • Canalisations immergées et espèces marines
Réponse publiée
Contribution reçue lors de la réunion publique Saint Trojan :
Est il possible d'avoir des précisions sur : les canalisations des structures immergées pour des espèces marines (effet récif).
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage :
Résumé : Les études menées en France sur la colonisation de structures artificielles immergées en mer (« effet récif ») liées à la production et au transport d’électricité donnent des résultats globalement positifs et variables selon le milieu et la nature du fond marin. Cet effet est ainsi plus important en présence d’une protection du câble (matelas béton), et en son absence, elle est comparable à la colonisation naturelle en milieu rocheux. En Belgique, un effet récif a également été observé sur les fondations d’éoliennes.
Développement : L’immersion d’une fondation d’éolienne, de poste en mer ou de câbles électriques posés sur le fond marin (généralement protégés par des matelas en béton, des enrochements ou des coques en fonte) fournit un nouveau substrat dur qui, dans le temps, est colonisé par des organismes fixés (ex : algues, balanes, anémones, moules…) ou mobiles (ex : homards, congre…) : on parle d’effet « récif ». Cet effet peut impliquer une augmentation locale de la biodiversité.
Le projet de recherche ANR-FEM SPECIES visait à améliorer les connaissances sur les interactions potentielles entre les câbles électriques sous-marins et les communautés benthiques des écosystèmes marins côtiers. Pour cela, des observations menées in situ sur différents sites et des expérimentations in vitro ont été réalisées, sur quatre facteurs la température, les CEM, la colonisation du substrat (ou effet récif), et l’effet « réserve ».
Figure 1 : Localisation des 5 sites du programme R&D SPECIES étudiés pour améliorer les connaissances sur les interactions potentielles entre les câbles électriques sous-marins et les communautés benthiques des écosystèmes marins côtiers
Concernant l’effet récif, la recherche a permis d’observer une colonisation biologique systématique des câbles électriques posés sur le fond sur les sites de Paimpol-Bréhat, du Fromveur, et du site d’essai SEM-REV. Une augmentation locale de la biodiversité pour la faune et la flore fixées a été relevée sur les protections externes des câbles. Les matelas en béton se sont révélés être un habitat propice pour les crustacés (homard, tourteau) et les poissons (congre, vieille, tacaud), en particulier lorsque les câbles sont posés sur des zones rocheuses et que la disposition des protections forme de large cavités pouvant servir d’abris.
L’étude de câbles électriques sous-marins reliant l’île de Jersey au Cotentin, menée en 2016 par RTE en collaboration avec l’IFREMER et le bureau d’étude TBM environnement, a montré que le câble en fonctionnement étudié est colonisé par une diversité d’espèces similaires à un substrat rocheux naturel (ex : ascidies, gastéropodes, crabes, algues…). Les résultats ne montrent pas d’effet sur la propagation d’espèces exotiques envahissantes.
La synthèse du rapport du RBINS (Museum belge) sur les impacts environnementaux des parcs éoliens dans les eaux belges de la Mer du Nord a montré qu’après une augmentation de la diversité biologique sur 3 à 5 ans, l’équilibre de la bio-colonisation des fondations des éoliennes était atteint après 9 à 10 ans, des anémones colonisant principalement les fondations gravitaires et un assemblage de moules et anémones colonisant les monopiles.
L’effet récif est fortement lié au milieu environnant et son impact sur l’augmentation locale de la biodiversité est variable en fonction de la nature du substrat naturel présent (substrat dur ou substrat meuble).
Sources :
Carlier Antoine, Vogel Camille, Alemany Juliette (2019). Synthèse des connaissances sur les impacts des câbles électriques sous-marins: Phases de travaux et d'exploitation. Etude du compartiment benthique et des ressources halieutiques. DE/DYNECO/LEBCO/2019. https://doi.org/10.13155/61975
Degraer, S., Brabant, R., Rumes, B. & Vigin, L. (eds). 2019. Environmental Impacts of Offshore Wind Farms in the Belgian Part of the North Sea: Marking a Decade of Monitoring, Research and Innovation. Brussels: Royal Belgian Institute of Natural Sciences, OD Natural Environment, Marine Ecology and Management, 134 p. https://tethys.pnnl.gov/sites/default/files/publications/Degraer-2019-Offshore-Wind-Impacts.pdf
Taormina B., Quillien N., Lejart M., Carlier A., Desroy N., Laurans M., D’Eu J.-F., Reynaud M., Perignon Y., Erussard H. Derrien-Courtel S., Le Gal A., Derrien R., Jolivet A., Chauvaud S., Degret V., Saffroy D., Pagot J.-P. et Barillier A. Caractérisation des impacts potentiels des câbles électriques sous-marins associés aux projets d’énergies marines renouvelables. Plouzané : France Energies Marines Editions, 2020, 74 pages. https://www.france-energies-marines.org/wp-content/uploads/2021/05/rapport-synthese-species-FR-BD.pdf
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: