Débat public - Eoliennes en mer Nouvelle-Aquitaine
#EolMerNA Projet de parcs éoliens au large de l’île d’Oléron
Q39 • Des éoliennes 100 % renouvelables ?
Réponse publiée
Question reçue lors de la réunion publique de La Rochelle :
Les éoliennes 100% recyclables de siemens sont-elles terrestres ou offshores ?
Dans 10 ans seraient-elles commerciales pour s'appliquer au projet qui nous concerne ?
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage :
Résumé :
Le développeur éolien est responsable du démantèlement et du recyclage des éoliennes, dans le respect de la réglementation en vigueur.
Aujourd’hui, le recyclage des éoliennes en mer est quasiment intégral. Le recyclage des pales d’éoliennes, faites de matériaux composites, demeure un défi important. Dès à présent, des solutions existent pour réutiliser les matériaux composites. Des programmes de recherche ont aussi été lancés par plusieurs industriels de la filière éolien en mer pour produire des pales recyclables commerciales en 2024.
L’État prévoit que les composants des parcs éoliens en mer soient entièrement recyclables et réutilisés ; le cahier des charges de l’appel d’offres pourra fixer un certain nombre d’exigences en la matière. Ainsi, le parc éolien en mer en Sud-Atlantique sera équipé de composants recyclables au moment de sa mise en service à l’horizon 2030.
Développement :
Le développeur éolien est responsable du démantèlement et du recyclage des éoliennes. Le démantèlement des composants des éoliennes s’effectue en mer, avec des bateaux jack-up, de la même manière qu’a pu avoir lieu l’installation du parc. Le recyclage des éoliennes est quasi intégral[1] :
· Les parties métalliques comme le mât et le rotor constituent plus de 90 % du poids des éoliennes : leur recyclage est organisé dans les filières conventionnelles déjà existantes pour les éoliennes terrestres. L’acier notamment se recycle très bien, la demande étant en constante augmentation[2] ;
· Le défi le plus important pour le recyclage des éoliennes concerne les 10 % du poids restants, notamment les pales en matériaux composites, ou encore les aimants permanents. Des filières dédiées de gestion de ces déchets devront être créées.
Le gouvernement a fixé des objectifs ambitieux de valorisation et recyclage des matériaux des installations classées lors de leur démantèlement, qui concernent notamment l’éolien terrestre[3] où au moins 95 % du poids des éoliennes devra être recyclé dès 2024. Un recyclage complet des éoliennes en mer est recherché par le développement de filières de gestion des déchets dédiées. Les évolutions techniques à venir feront que le projet actuel soumis au débat public pourrait être 100 % recyclée à l’issue de son exploitation.
Selon la technologie privilégiée, les générateurs (qui transforment l’énergie mécanique du vent en électricité) contiennent 150 à 650 kg d’aimants permanents par MW de puissance installée. Par rapport aux électro-aimants classiques, ces aimants permanents permettent d’améliorer le rendement des éoliennes, ont une durée de vie plus longue, sont moins lourds, moins volumineux et exigent moins de maintenance. Ces aimants permanents sont constitués de 32 à 38 % de terres rares[4], des métaux qu’on retrouve aussi dans les tous les objets technologiques (téléviseur, ordinateur, disque dur, batteries). Des travaux de recherche sont en cours pour diminuer voire remplacer les terres rares dans les éoliennes et pour favoriser leur recyclage afin d’en réduire l’extraction. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), établissement public expert de la gestion des ressources du sous-sol, étudie par exemple des solutions innovantes pour favoriser le recyclage de ces matériaux[5].
Quant aux pales des éoliennes, des avancées technologiques sont à prévoir dans le recyclage des matériaux composites.
Dès à présent, une possibilité consiste à utiliser le broyat de pales pour fabriquer de nouveaux matériaux composites. C’est notamment la solution mise au point par l’université de Washington en collaboration avec General Electric (GE) et Global Fiberglass Solutions Inc (GFSI) de Seattle. Le produit obtenu à partir du broyage des pales serait aussi résistant que les composites à base de bois. De très nombreux usages peuvent être envisagés comme des dalles de sol, des glissières de sécurité le long des axes routiers, des plaques d’égout, des skateboards, des meubles ou des panneaux pour le bâtiment. En moins d’un an, GFSI a recyclé 564 pales selon cette méthode, et l’entreprise estime qu’elle pourrait transformer en produits utiles plus de 20 000 tonnes de déchets de matériaux composites dans les deux années à venir.
Des travaux sont en cours pour optimiser le recyclage des parcs éoliens en mer ou concevoir des pales 100 % recyclables. En septembre 2020, un projet de recherche nommé « ZEBRA » a été lancé par l’Institut de recherche technologique Jules Verne, en partenariat avec un consortium de six acteurs de l’énergie éolienne. Leur objectif est de fabriquer une éolienne aux matériaux et aux composants 100 % recyclables d’ici mi-2024[6]. Un programme similaire est porté par Vestas. Au début du mois de septembre, Siemens Gamesa a annoncé avoir développé les premières pales recyclables pour des éoliennes en mer[7]. Les premières pales ont déjà été produites dans l’usine de l’entreprise située à Aalborg, au Danemark. Siemens Gamesa travaille avec RWE pour tester ses nouvelles pales pour la première fois en Allemagne dans le parc éolien en mer de Kaskasi qui devrait être opérationnel en 2022. Ainsi, il est tout à fait possible que des pales entièrement recyclables, de Siemens Gemesa ou d’un autre industriel, puissent être installées dans le premier parc éolien en Sud-Atlantique soumis au présent débat public. Des critères de recyclabilité pourraient à ce titre être incorporés dans le cahier des charges.
[1] « En raison du manque d’informations sur la fin de vie des composants, les mêmes scénarios que l’éolien terrestre ont été considérés ». Analyse du cycle de vie de la production d’électricité d’origine éolienne en France, ADEME, p. 32.
[2] Ibidem et Observatoire de l’éolien : analyse du marché, des emplois et des enjeux de l’éolien en France, 2019, France énergie éolienne : https://fee.asso.fr/wp-content/uploads/2019/11/observatoire-2019-final.pdf
[3] Article R.553-6 du Code de l’environnement : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000024498298/2011-08-26
[4] 29 à 32 % de néodyme, 3 à 6 % de dysprosium et moins d’1 % de praséodyme.
[5] https://www.brgm.fr/fr/actualite/dossier-thematique/terres-rares
[6] https://www.energiesdelamer.eu/2020/09/24/lirt-jules-verne-et-6-acteurs-industriels-lancent-une-recherche-pour-obtenir-des-pales-deoliennes-100-recyclables/
[7] https://www.siemensgamesa.com/en-int/-/media/siemensgamesa/downloads/en/newsroom/2021/09/siemens-gamesa-produces-first-recycable-blade-en.pdf
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