Débat public - Eoliennes en mer Nouvelle-Aquitaine
#EolMerNA Projet de parcs éoliens au large de l’île d’Oléron
Q97 • Pourquoi pas une autre énergie avec moins d'impacts et pourquoi Oléron ? - Réunion Saint Georges d'Oléron
Réponse publiée
Question reçue lors de la réunion publique de Saint Georges d'Oléron, 2/10 :
Quels sont les critères qui ont porté le choix sur les côtes de l'île d'Oléron ?
Pourquoi pas un projet de panneaux solaires moins impactant pour la faune, la flore et l'écosystème en général ?
Réponse officielle :
Résumé :
Pour atteindre ses objectifs climatiques, la France doit réduire sa consommation d’énergies fossiles, très émettrices de gaz à effet de serre. Cela implique des politiques d’efficacité et de sobriété énergétique, mais aussi d’électrifier de nombreux usages qui reposent aujourd’hui sur les énergies fossiles (transport, chauffage…). Cette électrification des usages devrait conduire à une hausse de la consommation d’électricité de l’ordre de 35% en 2050 par rapport à 2019. Pour répondre à cette hausse de la demande en électricité tout en respectant les objectifs climatiques que s’est fixé la France, il est nécessaire de développer les énergies renouvelables. Celles-ci sont complémentaires et doivent être diversifiées pour assurer la stabilité du réseau électrique. Installer uniquement des panneaux photovoltaïques poserait des difficultés en termes de sécurité d’approvisionnement, mais également en termes de foncier, d’où la volonté d’installer un parc éolien en mer en Sud-Atlantique.
Une zone d’étude en mer pour installer ce parc est proposée au public. Cette zone d’étude prend en compte les précédentes consultations du public ainsi que les contraintes techniques et physiques de la façade Sud-Atlantique.
Développement :
· Il est nécessaire de répondre à la hausse future de demande en électricité.
Pour atteindre ses objectifs climatiques, la France doit réduire sa consommation d’énergies fossiles, très émettrices de gaz à effet de serre. Cela implique des politiques d’efficacité et de sobriété énergétique, mais aussi d’électrifier de nombreux usages qui reposent aujourd’hui sur les énergies fossiles (transport, chauffage…).
Selon le scénario de référence de RTE[1], qui prend en compte des progrès d’efficacité énergétique et une électrification progressive des usages dépendant pour le moment des énergies fossiles, la consommation électrique française en 2050 devrait être de 645 TWh, soit 1,36 fois la consommation de 2019 (474 TWh[2]). RTE envisage diverses variantes pour les trajectoires de consommation à l’horizon 2050 mais toutes prévoient une hausse de la consommation d’électricité. Ces variantes vont de 555 TWh (1,17 fois la consommation de 2019) pour un scénario de sobriété, à 754 TWh (1,59 fois la consommation de 2019) pour un scénario reposant sur un fort développement de l’hydrogène.
Pour répondre à cette hausse de la demande en électricité, tout en respectant l’objectif de neutralité carbone en 2050 fixé par la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), il est donc nécessaire de développer des moyens de production électriques à faible émission de gaz à effet de serre. Etant donné que la construction de centrales nucléaire est longue, et que les capacités en hydroélectricité sont limitées, il est nécessaire de développer des énergies renouvelables, dont la production est variable. Diversifier les moyens de production (éolien en mer et à terre, photovoltaïque, hydroélectricité, nucléaire…) est important pour garantir la stabilité du réseau électrique.
· Les énergies renouvelables sont complémentaires. Il est nécessaire de les diversifier plutôt que d’en privilégier une seule.
Les énergies renouvelables sont intrinsèquement variables puisqu’elles dépendent de facteurs extérieurs eux-mêmes variables : le vent pour les éoliennes, l’ensoleillement pour les le photovoltaïque…
Pour assurer la stabilité du réseau, c’est-à-dire le maintien de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité, il est nécessaire de diversifier le mix électrique afin de toujours disposer d’un nombre suffisant d’unités de production en fonctionnement. Ainsi, développer uniquement le photovoltaïque ne permettrait pas de répondre à cet enjeu de sécurité d’approvisionnement.
Les énergies renouvelables sont développées sur l’ensemble du territoire national pour cette même raison : du fait des interconnexions (entre régions et entre pays), si en un point donné les conditions météorologiques ne permettent pas de produire de l’électricité, une autre région doit en être capable.
En plus de cet enjeu de sécurité d’approvisionnement, développer uniquement le photovoltaïque poserait des difficultés en termes de foncier disponible. En effet, pour la même production d’électricité qu’un parc éolien en mer de 1 GW, il faut développer 3,4 GW de photovoltaïque, correspondant à environ 3 400 ha de foncier, l’équivalent de près de 5 000 terrains de football.
· La zone d’étude en mer pour le parc éolien est issue de précédents travaux de planification et de concertations avec le public.
La zone d’étude pour le parc éolien en mer a été identifiée à la suite de travaux sur la planification et plusieurs consultations du public.
La zone d’étude en mer se situe au sein de la macro-zone de potentiel éolien posé identifiée dans le document stratégique de façade (DSF) Sud-Atlantique de 2019[3]. Le DSF planifie l’utilisation de l’espace marin de la façade. Il a été élaboré par l’État en concertation avec les usagers de la mer.
La zone d’étude en mer se situe également dans l’un des secteurs du Parc naturel marin (PNM) de l’estuaire de la Gironde et de la mer des pertuis dont l’objectif est de « préserver les espèces océaniques et les vasières profondes en garantissant la pratique des activités existantes et la compatibilité des nouvelles activités [comme l’éolien en mer] avec les enjeux environnementaux.[4] »
La zone d’étude prend également en compte les conclusions des consultations de 2015 et 2017 sur un précédent projet de parc éolien en mer en Sud-Atlantique. Ces consultations ont permis d’identifier une zone de 120 km2 propice à l’implantation d’un parc éolien en mer posé de 600 MW maximum. Cette zone de 120 km2 est comprise dans la zone d’étude de 743 km2 soumise au présent débat public. Elle a été élargie pour répondre aux nouveaux objectifs fixés par la programmation pluriannuelle de l’énergie (1000 MW maximum et non plus 600) et laisser une plus grande marge de manœuvre au public.
La zone d’étude en mer portée au débat public prend en considération les attentes des usagers majoritairement présents dans cette zone : la pêche, le trafic maritime et les activités de défense nationale. L’impact paysager potentiel depuis l’île d’Oléron a également été pris en compte.
La zone d’étude pour un premier parc prend également en compte les enjeux environnementaux. Elle exclut ainsi une zone à fort risque d’effets pour les puffins des Baléares, espèce protégée emblématique de la région. La zone prend également en compte le risque de covisibilité du parc éolien depuis le phare de Cordouan, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
· Une zone techniquement propice à l’accueil de l’éolien posé
Le DSF s’appuie sur des données technico-économiques pour identifier une macro-zone de potentiel éolien en mer :
- Elle offre une bathymétrie (profondeur des fonds) adaptée à de l’éolien posé : la profondeur n’excède pas les 60 m jusqu’à 40 km des côtes.
- La vitesse et la régularité des vents, qui sont en moyenne supérieurs à 8 m/s à 100 m de hauteur, au large de la Charente-Maritime garantit une production importante d’énergie.
Plus à l’ouest, la bathymétrie est plus importante (profondeur supérieure à 60 m) ce qui permettrait de développer des éoliennes flottantes et non posées. Toutefois, l’éolien posé est aujourd’hui une filière techniquement plus mature et économiquement plus compétitive que l’éolien flottant. Dans l’objectif de développer des parcs éoliens en mer sur toutes les façades maritimes métropolitaines, l’éolien flottant est aujourd’hui privilégié sur les façades où il n’est pas possible techniquement de construire des parcs éoliens posés ; c’est le cas au Sud de la Bretagne et en Méditerranée. Aujourd’hui, il serait possible techniquement de développer de l’éolien flottant en Sud-Atlantique, plus au large, mais à un coût élevé pour l’État et donc pour les contribuables. L’éolien posé est ainsi privilégié pour le projet soumis au débat public.
[1] RTE, Futures énergétiques 2050 – Principaux résultats : https://assets.rte-france.com/prod/public/2021-10/Futurs-Energetiques-2050-principaux-resultats_0.pdf
[2] RTE, Bilan électrique 2019, consommation brut : https://bilan-electrique-2019.rte-france.com/stabilite-de-la-consommation/
[3] Le DSF Sud-Atlantique est disponible ici : http://www.dirm.sud-atlantique.developpement-durable.gouv.fr/le-document-strategique-de-la-facade-dsf-sud-r521.html
[4] Carte des vocations du plan de gestion du PNM de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis, p. 49 : http://webissimo.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/atlas_cartes_plan_gestion_a3_cle5caaf8.pdf
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