Débat public - Eoliennes en mer Nouvelle-Aquitaine
#EolMerNA Projet de parcs éoliens au large de l’île d’Oléron
Q159 • Impact carbone réel et induit de l'éolien
Réponse publiée
Il est reconnu que le fonctionnement par intermittence de la production d’électricité par éoliennes nécessite d’être couplé avec des modes de production plus facilement maîtrisables, ce que n’offre pas le nucléaire ! Il sera donc nécessaire de faire fonctionner en parallèle des centrales à gaz, dont les rejets de carbones sont énormes, avec pour conséquence un résultat contraire aux objectifs affichés en terme d’impact carbone ! Quels arguments chiffrés l’Etat peut-il apporter pour justifier l’utilité de ce projet en terme d’impact carbone ?
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question,
Résumé :
Le projet éolien en mer au large de l’ile d’Oléron répond aux objectifs que s’est fixé la France en matière de lutte contre le changement climatique. Il permettrait une réduction des émissions de CO2 en France et en Europe, sans construire de nouvelles centrales thermiques à gaz.
Développement :
- Le projet éolien en mer en Sud-Atlantique permettrait une réduction des émissions de CO2 en France et en Europe
Lorsqu’elles produisent de l’électricité, les éoliennes françaises se substituent à des installations de production utilisant des combustibles fossiles (centrales à gaz et à charbon) en France ou en Europe dont la part demeure importante. Dans son bilan prévisionnel de 2019, RTE chiffre les émissions évitées grâce à la production éolienne et solaire française à environ 22 millions de tonnes de CO2 par an (5 millions de tonnes en France et 17 millions de tonnes dans les pays voisins). Cela s’explique par le fait que l’électricité produite par les éoliennes dispose d’un coût de production marginal nul[1] et est donc plus compétitive que l’électricité issue des centrales de production utilisant des combustibles d’origine fossile.
Ainsi, le développement des énergies renouvelables, et donc de l’éolien en mer, participe à la nécessaire réduction des consommations des combustibles fossiles.
La quantité d’émission de CO2 évitée grâce au projet d’éoliennes en mer en Sud Atlantique a pu être estimée (à facteur de charge[2] constant, estimé à 40% pour ce projet éolien en mer) selon les chiffres suivants :
· L’installation de nouveaux parcs éoliens n’implique pas de construire de nouvelles centrales thermiques à gaz
La construction d’un parc de centrales nucléaires ou à énergie fossile (charbon, gaz) afin de prendre le relais des parcs éoliens lorsqu’il n'y a pas de vent ne correspond pas à la réalité technique du système électrique français et européen C’est justement ce que montre RTE: il est tout à fait possible en 2030 d’avoir un mix électrique reposant à 50% sur les énergies renouvelables, tout en fermant l’intégralité des centrales à charbon française, sans utiliser de nouveaux moyens thermiques, et faisant passer la part du nucléaire sous la barre de 50% du mix électrique en 2030. Cela implique d’accroître la flexibilité du réseau, notamment en augmentant les interconnexions et les capacités d'effacements ou de modérer la consommation électrique.
Si la France ne développait pas assez d’énergies décarbonées (renouvelables, nucléaire), elle devrait installer de nouvelles unités de production à partir d’énergies fossiles ou importer de l’électricité produite chez ses voisins européens (si disponible). Ainsi, la France n’atteindrait pas son objectif de neutralité carbone en 2050 afin de lutter contre le réchauffement climatique, ou bien ferait reposer l’atteinte de ses objectifs sur les politiques climatiques de ses voisins qui devront être encore plus ambitieuses. Si la France s’attache à respecter ses objectifs, sans développer de nucléaire et d’éolien, des ruptures d’approvisionnement en électricité, c’est-à-dire des coupures d’électricité, sont à prévoir par manque de moyens de production.
[1] Le coût marginal de la production électrique désigne les coûts nécessaires pour produire une kWh d’électricité en plus lorsque l’installation de production est installée. Par exemple, pour une centrale à gaz, le coût marginal de la production d’électricité dépend du prix du gaz. Pour les éoliennes, l’énergie est produite grâce au vent. Ainsi, dès que l’éolienne est installée, la production d’électricité a un coût proche de 0.
[2] Toute installation (renouvelable, nucléaire, fossile…) ne produit pas à capacité maximale à chaque instant de l’année. Ainsi, le facteur de charge est le ratio entre la quantité d’électricité produite sur une période de temps données, par rapport à la quantité d’électricité qui aurait été produite si l’installation avaient fonctionnée à pleine puissance pendant toute la durée donnée.
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