Débat public - Eoliennes en mer Nouvelle-Aquitaine
#EolMerNA Projet de parcs éoliens au large de l’île d’Oléron
A29 • L'éolienne sans solution de stockage est une aberration économique et écologique.
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Pour faire face à l’intermittence du vent, la sécurité d’approvisionnement et la gestion de l’équilibre du réseau impliquent qu’il faut forcément associer à une éolienne de puissance « P », un équipement complémentaire capable de fournir la même puissance « P », et qui prendra le relais quand le vent mollira.
Donc un parc d’éoliennes ne remplace pas une unité de production électrique classique, laquelle au contraire doit être nécessairement maintenue.
Ce complément peut même être fourni, comme en Bretagne Nord (à Landivisiau), par une centrale à gaz locale qui aura une puissance sensiblement égale à celle du parc éolien.
Ces deux unités de production, l’éolien et le classique, garantiront ensemble une puissance « P » 24h/24. Mais pour ce faire elles sont indissociables. Elles se partageront le temps de fonctionnement, sachant que, au mieux, faute de vent, l’éolienne sera arrêtée les 2/3 du temps (sinon plus).
Et comme elles sont indissociables, le calcul de l’empreinte carbone de l’éolien seul n’a pas de sens : il faut additionner l’empreinte de l’éolienne et celle de son complément.
Quant aux coûts d’investissement, de fonctionnement et de maintenance, malheureusement ils s’additionnent ! On paie et on exploite 2 équipements pour la production d’un seul.
Le seul réel avantage de l’éolien est dans l’économie de combustible que l’on fait par rapport à une situation où l’on n’aurait investi que dans le moyen « classique ». Mais c’est cher payer, car la dépense d’investissement et d’exploitation est double, pour économiser la moitié du combustible…
Aller plus loin et dire, comme je l’ai lu, que « le foisonnement des solutions aléatoires du bouquet énergétique renouvelable assurera la sécurité d’approvisionnement » (traduire : quand il n’y aura pas de vent il y aura du soleil) est un peu léger : c’est une solution à fort risque dans la mesure où une pénurie d’électricité aurait des conséquences graves, et sa probabilité serait loin d’être nulle : il n’est pas rare d’avoir en hiver des périodes longues sans vent et sans soleil, avec en prime un temps froid et humide qui accroît la demande en chauffage. Bref, ce « foisonnement » serait plus efficace… si l’on pouvait tirer de l’énergie de la grisaille et de la pluie !
Tout cela bien sûr sera différent quand on saura stocker l’énergie électrique (ne parlons pas des batteries, elles ne sont pas adaptées à cette échelle de production). Les éoliennes (comme les panneaux solaires) ne souffriront plus alors de leur intermittence chronique, et l’on pourra sérieusement développer à grande échelle ces sources d’énergie décarbonnée.
Une solution technique existe depuis très longtemps : produire de l’hydrogène (qui n’existe pas dans la nature) avec l’électricité éolienne (ou solaire), par électrolyse, puis le reconvertir en électricité dans une pile à combustible à l’endroit où on veut la consommer. Mais cette technique est encore près de 10 fois trop chère, et son rendement n’est pas très bon.
Alors je crois qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs : il faut lancer une recherche massive sur la filière hydrogène pour en réduire le coût de production, et mettre au point des circuits de distribution sûrs, identiques à ceux des combustibles actuels. Mettons-y les moyens, et notamment en réorientant les milliards qui sont consacrés aux projets pharaoniques comme celui qui fait débat ici. Faire quelques éoliennes de démonstration suffit pour le moment, c’est une technologie qui n’est pas révolutionnaire, comme l’est par contre la filière hydrogène.
Faire plus n’est que répondre à un souci d’affichage politique court terme. Notre besoin en électricité décarbonée est satisfait par le nucléaire, ne nous précipitons pas pour le démanteler au risque d’aller vers la pénurie d’électricité, mais au contraire assurons-nous qu’il fonctionne en toute sûreté jusqu’à ce que l’on puisse nous en passer.
Tout ce que j’ai écrit ci-dessus est dicté par la raison. J’aimerais finir en me laissant emporter par l’émotion (ce moteur si efficace du débat idéologique…) :
Quelle hypocrisie de prendre la ligne d’horizon pour cache misère ! La mer ne finit pas à portée de vue de nos côtes, elle commence dans sa majesté au-delà de notre horizon de terrien. Les éoliennes n’ont rien à faire derrière l’horizon maritime ! Que l’homme garde pour lui ses propres nuisances esthétiques et n’aille pas polluer encore plus ce dernier sanctuaire.
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