Débat public - Eoliennes en mer Nouvelle-Aquitaine
#EolMerNA Projet de parcs éoliens au large de l’île d’Oléron
A111 • Eolien : aurons-nous encore le nucléaire ?
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Beaucoup de commentaires se résument à ceci : "Nous n'avons pas besoin d'éolien puisque notre électricité est déjà décarbonée avec le nucléaire".
C'est méconnaître la situation française actuelle et celle des prochaines décennies pour donner autant d'importance au nucléaire.
En 2021, le nucléaire n'a produit que 360 TWh sur un total de 517 TWh, soit 69,5 % de la production et 77,5 % de la consommation.
Son facteur de charge (production effective comparée à une production maximale sans interruption) a été de 67 %. Celui-ci était de 74 % à 76 % dans les années 2010 à 2015 et de 75 % en moyenne entre 2001 et 2010.
Mais les réacteurs vieillissent, plus ou moins bien. D'ici la fin de 2040, à supposer qu'ils puissent rester actifs jusque là, 47 réacteurs atteindraient l'âge de 50 ans depuis leur mise en service. Ceux-ci représentent une capacité de 48.800 MW et une production annuelle pouvant atteindre 309 TWh (moyenne des années 2011 à 2019).
Déjà, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a restreint les conditions de service de plusieurs réacteurs, leur cuve étant devenue trop fragile. Celle-ci se fragilise plus rapidement en France que dans d'autres pays car, en plus du flux neutronique, les variations de température associées à un "suivi de charge" pourtant très relatif fragilisent davantage la cuve des réacteurs et réduit les marges de sécurité.
Pour des raisons techniques, économiques ou de sécurité, le parc nucléaire actuel de 61,4 GW pourrait bien être réduit à moins de 20 GW en 2040, malgré les travaux de jouvence entrepris sur une partie des réacteurs.
Ce n'est pas avec un EPR dont la construction aura duré plus de 15 ans (en 2023) ou d'éventuels EPR2 dont le premier n'entrerait pas en service avant 2040, que la disparition des vieux réacteurs pourra être compensée.
La seule solution sérieusement envisageable est celle d'un rapide développement des énergies renouvelables, éolien et photovoltaïque en particulier, associé à un développement du stockage.
D'ici 2050, la consommation d'électricité va fortement augmenter avec l'électrification des usages, en particulier dans les transports et dans l'industrie.
Alors que la consommation intérieure d'électricité a été voisine de 480 TWh par an au cours des dernières années (hors 2020), elle serait voisine de 650 TWh en 2050 (ou davantage selon les hypothèses).
Toutefois, une partie du chauffage pourrait être transférée vers les réseaux de chaleur, avec stockage intersaisonnier de la chaleur, pour limiter les pointes de consommation électrique en hiver et utiliser les excédents de production éolienne et solaire.
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