Débat public - En mer, en Normandie : de nouvelles éoliennes ?
Débat public sur les futurs appels d'offres d'éoliennes en mer au large de la Normandie
A19 • Prenons de la hauteur !
Publié
Par rapport au débat qui apparaît sur l'intermittence de l'éolien en mer, laquelle serait un obstacle insurmontable selon certains, il semble utile de se projeter dans ce que sera le monde de l'énergie de demain.
La CRE (Commission de Régulation de l'Energie) qui ne saurait être taxée de "pro ENR", a publié un rapport extrêmement intéressant sur l'évolution future du monde de l'énergie, en interrogeant notamment plus de 80 experts français et internationaux :
http://www.eclairerlavenir.fr/etude-sur-les-perspectives-strategiques-dans-le-secteur-de-lenergie/
Les extraits qui suivent sont issus des liens ci-dessous qui dressent une synthèse de ce rapport très complet :
https://les-smartgrids.fr/futur-visage-secteur-energie-1-3/
https://les-smartgrids.fr/futur-visage-secteur-energie-2-3/
https://les-smartgrids.fr/futur-visage-secteur-energie-3-3/
Une demande d’énergie finale en hausse dans le monde, en baisse en Europe et en France
Concernant la demande en énergie finale, la CRE prévoit assez logiquement qu’elle va continuer de croître au niveau mondiale, poussée par la hausse de la demande dans les pays en développement. Cette hausse devrait pouvoir être limitée par une plus grande attention à l’efficacité énergétique.
En revanche, en Europe et en France, cette demande devrait diminuer, sous l’effet d’une activité économique et de niveaux de vie globalement stables, d’une attention plus grande à l’efficacité et d’une lutte contre le gaspillage. Preuve d’une véritable révolution, la demande en électricité pour l’Europe et la France pourrait diminuer ou, au pire, légèrement augmenter, malgré des transferts d’usage très importants vers l’électricité (mobilité et chaleur notamment).
Vers des mix électriques renouvelables
Les nouvelles capacités électriques, au niveau mondial, seront majoritairement renouvelables, dans un mouvement déjà perceptible qui ne fera que s’accentuer. Dans les pays développés, les systèmes électriques fortement décarbonnés, dépassant les 80% de renouvelables, deviendront la norme.
Les Zones Non Interconnectées (ZNI) seront les premières à atteindre ces objectifs, car ce sont celles sur lesquelles les efforts seront les plus intenses, étant historiquement les plus dépendantes de combustibles fossiles importés. Les zones interconnectées suivront l’exemple de ce qui a été réussi dans ces ZNI.
La flexibilité au cœur des mutations
Pour intégrer davantage de renouvelables intermittents et pour répondre aux écarts historiques entre production et consommation d’électricité, le recours à la flexibilité sera au cœur de la révolution du système énergétique, changeant à la fois la nature des réseaux et leur exploitation.
L’architecture des réseaux électriques sera également profondément bouleversée par ces mutations, abandonnant une logique descendante au profit d’un modèle articulant des grappes de micro-grids.
L’émergence de ces nouveaux modèles permettra selon la CRE de dépasser l’opposition consommateur / producteur : les consommateurs pourront prendre le contrôle de leur approvisionnement énergétique et de leur consommation, devenant de véritables consomm’acteurs.
Pour les grandes entreprises, la CRE prévoit une généralisation des contrats d’achat long terme directs avec des producteurs d’énergie renouvelable (PPA) dans les pays développés. Au niveau de l’industrie, le rythme de la conversion à l’électricité renouvelable devrait lui aussi s’accélérer.
La CRE prévoit que le stockage massif s’imposera, notamment via les batteries de véhicules électriques, grâce à la baisse des coûts, similaire à celle que la photovoltaïque a connu.
Un avènement de l’hydrogène ?
La CRE envisage également l’avènement de l’hydrogène comme solution de stockage massive : « à long terme, sous réserve d’une décroissance des coûts, l’hydrogène pourrait devenir un vecteur important dans les systèmes énergétiques, permettant de stocker l’énergie ou de la déplacer de zones à coûts de production favorables pour le renouvelable vers les zones de consommation ».
Rappelons que l’hydrogène n’est pas une source d’énergie, mais la transformation de l’électricité en une énergie stockée et qui peut dégager de la chaleur (ou, à nouveau, via une pile à combustible, de l’électricité) : en terme énergétique, la puissance fournie par de l’hydrogène est toujours, à l’origine, issue d’une source électrique – et, dans le futur que propose la CRE, une source renouvelable.
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: