Débat public - En mer, en Normandie : de nouvelles éoliennes ?
Débat public sur les futurs appels d'offres d'éoliennes en mer au large de la Normandie
A61 • Contribution n°7 "Le maître d'ouvrage est-il compétent ou ment-il ?"-janvier 2020
Publié
Le 27 novembre 2019, sur le site de la Commission nationale du débat public (CNDP), un citoyen (Michel Simon) posait la question de la cohérence entre actions et discours dans la politique énergétique française.
Il demandait notamment de justifier que le développement des éoliennes en France répondait à l’objectif fixé par le Président de la République de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, et notamment le CO2.
Il demandait plus précisément en quoi le projet de développement d’éoliennes en mer, objet de la consultation publique, permettrait de réduire en France les consommations de combustibles fossiles tels que le gaz et le fuel, le charbon étant déjà marginal en France.
Il rappelait que les énergies renouvelables avaient déjà bénéficié d’un soutien financier public global estimé à 200 milliards d’euros, sans effet notable jusque-là sur cette baisse des émissions de CO2 recherchée.
La longue réponse du « maitre d’ouvrage », le 18 décembre 2019, est un monument de langue de bois annoté ci-dessous.
Les tirets séparent le texte de la réponse du maître d'ouvrage de mes remarques.
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Réponse officielle publiée
Bonjour,
1. Une politique nationale de transition énergétique
La lutte contre le changement climatique constitue une priorité pour les pouvoirs publics. Le groupe d’experts intergouvernemental sur le changement climatique (GIEC) a publié le 8 octobre 2018 son rapport spécial sur « les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5°C ». Ce rapport trace différentes pistes d’actions pour parvenir à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici la fin du siècle, et parvenir à atteindre la neutralité carbone aux alentours de 2050 (Emissions nettes = 0). Pour atteindre ces objectifs, les transitions nécessaires que le rapport du GIEC présente concernent en premier lieu le secteur énergétique.
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OUI. Il est à noter ici qu’en France, cette préconisation ne s’applique pas à la production d’électricité déjà largement décarbonée grâce au nucléaire, mais principalement au chauffage (qui utilise principalement du gaz et du fuel), et à la mobilité (qui utilise principalement des dérivés du pétrole : essence et diesel).
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Toutes les trajectoires de transition énergétique présentées insistent sur la nécessité de réduire la consommation globale d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel).
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OUI…
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Elles visent en outre à accroître largement la part des énergies renouvelables dans la consommation mondiale d’énergie primaire, comprise entre 49% et 67% en 2050, contre seulement 14% en 2016 (selon l’agence internationale de l’énergie).
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Pourquoi ? Quel est le rapport entre le développement des énergies renouvelables (EnR) productrices d’électricité en France et la réduction d’énergie primaire ?
L’électricité en France est déjà largement décarbonée ! S’agit-il de tondre un chauve ?
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Ces trajectoires nécessitent d’être soutenues par les États via des politiques publiques et des actions concrètes.
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Pourquoi pas si elles sont efficaces en terme de réduction d’énergies fossiles, et qu’elles prouvent leur efficacité.
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La France s’est donc résolument engagée dans une transition énergétique d’envergure depuis 2015, avec la loi de transition énergétique pour une croissance verte (LTECV), suivie de la loi mettant fin à la recherche et à l’exploitation des hydrocarbures de 2017, puis de la loi relative à l’énergie et au climat adoptée à l’automne 2019. Ces différentes lois ont fixé pour notre pays des objectifs à la hauteur des enjeux, notamment la fermeture des quatre dernières centrales à charbon d’ici 2022 ou encore la réduction de la consommation énergétique primaire d’énergies fossiles de 40% en 2030 par rapport à 2012.
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La loi peut toujours le déclarer mais il faut aussi une politique réaliste pour accorder le discours et l’action…
Et ce ne sera pas avec des éoliennes (et autres panneaux photovoltaïques) dont les productions intermittentes sont soutenues avec du gaz (et aussi du charbon en Allemagne) que cet « engagement » sera cohérent !
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Ces mesures sont accompagnées de l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français dans les années à venir : la loi relative à l’énergie et au climat de 2019 fixe l’objectif de 33% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030, contre 16% en 2016.
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Pourquoi pas ? Quelles sont donc ces mystérieuses énergies renouvelables capables de produire 33% du mix énergétique (qui comprend toutes les sources d’énergies incluant le pétrole et le gaz et le charbon), principalement dans la mobilité, l’industrie et le chauffage ?
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Pour la seule production d’électricité, cette part est fixée à 40% en 2030.
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Là, il y a une erreur votre honneur… Et elle est tellement grosse que personne ne semble (ou ne veut ?) la voir.
Quel est donc le rapport entre cette mesure qui fixe 40% d’électricité d’origine renouvelable et l’objectif précédent de réduction de consommation d’énergies fossiles puisque le mix électrique en France est déjà décarboné à 90 % et consomme très peu d’énergies fossiles !
Ce « maître d’ouvrage » est-il compétent ? Ou bien récite-t-il un mantra extrait de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) ?
A ce stade, il est peut être utile de rappeler que l’énergie nucléaire est issue aujourd’hui principalement de l’uranium qui n’est pas « fossile » mais « fissile » (changer un « o » en « i » est si vite fait par « inadvertance »…).
De plus, l’uranium est abondant sur terre pour produire de l’énergie électrique et de la chaleur pour plusieurs milliers d’années…
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Aussi, le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) planifie les projets français de développement des énergies renouvelables et de réduction des énergies fossiles et nucléaire.
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Pour lire la contribution en intégralité, merci d'ouvrir le document joint.
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