Débat public - EOS
#DebatpublicEOS Projets de parcs éoliens flottants en Méditerranée
Q15 • Quel est le coût réel de l'opération ?
Réponse publiée
Bonjour,
Pour donner suite au débat public sur l’installation d’éolien en mer voici la première question qui me viens.
Quel est le cout réel d’une éolienne maritime ? A savoir :
la durée de vie, le taux de productivité, le prix de vente du KW/h au fournisseur grand public, les études des fonds marins, les bureaux d’études pour sa conception, la fabrication, le transport, l'installation, la connexion au réseau, la maintenance, la déconstruction en fin de vie et le recyclage tout en sachant que les pales ne sont pas recyclables.
Puis quel est le chiffrage des dégâts sur l’environnement marin (faune et flore) ainsi que sur l’économie locale ?
Marin pécheur, les coopératives maritimes, et toutes les activités de maintenance des navires ainsi que tous les emplois induits de ce secteur (poissonneries, conserveries, etc…)
Quel est le coût de l’impact carbone de la construction et durant la durée de vie d’une éolienne ?
Devant ce manque total d’information je ne peux que de m’interroger sur la totale irresponsabilité des pouvoirs publics sauf à faire plaisir à un lobbying écolos qui est totalement déconnecté de la réalité dans les nuages.
Un vrai débat ne peut avoir lieu que si les vraies informations sur le sujet sont rendues publiques.
Au lieu de taper de façon permanente sur le nucléaire il faut faire pouvoir présenter un comparatif juste et surtout vrai dans ce dossier
Réponse officielle :
Réponses de la maîtrise d'ouvrage :
Quel est le cout réel d’une éolienne maritime ? A savoir :
la durée de vie, le taux de productivité, le prix de vente du KW/h au fournisseur grand public, les études des fonds marins, les bureaux d’études pour sa conception, la fabrication, le transport, l'installation, la connexion au réseau, la maintenance, la déconstruction en fin de vie et le recyclage tout en sachant que les pales ne sont pas recyclables.
Bonjour et merci pour votre question,
La répartition des postes de dépenses d’un parc éolien flottant pourrait suivre les proportions suivantes, selon une étude de l’ADEME disponible à l’adresse suivante : https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/innovations-dans-l-eolien-rapport-final.pdf
- Les dépenses de développement du projet s’élèveraient à environ 8 % du coût total.
- Les dépenses d’investissement, liées à son financement, aux études, à la construction des éoliennes, des supports et des ancrages, à l’installation du parc et à son raccordement seraient d’environ 75 % du coût total.
- Les dépenses de fonctionnement, relatives à son exploitation et à sa maintenance s’élèveraient à environ 17 % du coût total et les dépenses de démantèlement correspondraient à environ 0,5 % de ce même coût.
Il n’existe pas de parc commercial flottant en activité, mais les dernières estimations issues de travaux de recherche indiquent qu’un parc éolien flottant de 250 MW pourrait représenter un coût d’investissement prévisionnel de l’ordre de 600 à 700 millions d’euros. Le coût d’investissement serait de 1 à 1,5 milliards d’euros pour un parc de 500 MW. Au total, le coût d’investissement de chaque parc de 750 MW est donc estimé entre 1,6 et 2,2 milliards d’euros (hors raccordement).
Les coûts de raccordement d’un parc éolien flottant d’une puissance à terme de 750 MW pourraient se situer dans un intervalle allant de 450 M€ à 850 M€.
Le coût d’investissement total du projet (comprenant les extensions et les raccordements) s’élèverait donc à entre 4.1 et 6,1 milliards. Vous pouvez retrouver le détail des postes de dépenses d’investissement ainsi que les sources des estimations de valeurs chiffrées dans la fiche n°13 du dossier de la maîtrise d’ouvrage
« Puis quel est le chiffrage des dégâts sur l’environnement marin (faune et flore) ainsi que sur l’économie locale ? Marin pécheur, les coopératives maritimes, et toutes les activités de maintenance des navires ainsi que tous les emplois induits de ce secteur (poissonneries, conserveries, etc…) »
Les caractéristiques du projet n’étant pas connues au niveau actuel d’avancement, il est impossible d’évaluer de façon exhaustive ses impacts réels.
Sur la biodiversité, il est possible de définir un « risque d’effets », c’est-à-dire le risque que le projet affecte un enjeu pour l’espèce ou l’habitat marin. Le risque d’effets pour la biodiversité présente au sein de la zone d’étude en mer a été spatialisé, en divisant la biodiversité en quatre groupes.
Les cartes de risque d’effets pour les habitats du fond marin, les mammifères marins et les poissons/mollusques/crustacés/invertébrés benthiques sont disponibles dans la fiche 9.1 du document de la maîtrise d’ouvrage, consultable sur le site
Concernant la pêche, la France a pour objectif de favoriser autant que possible la compatibilité des usages en mer, y compris au sein des parcs éoliens, dans les limites permises par la sécurité de la navigation maritime. L’établissement des règles de navigation et d’usages au sein et aux abords de parcs éoliens relève du préfet maritime. La navigation, les pratiques de pêche et tout autre type d’activité au sein des parcs seront interdites pendant la phase de construction puis réglementées en phase d’exploitation.
Des mesures ERC (Eviter, Réduire, Compenser) seront mises en œuvre par les porteurs de projet des parcs éoliens.
Les mesures d’évitement : Afin de limiter les effets négatifs de l’implantation de parcs éoliens en mer sur les activités de pêche professionnelle, les représentants des comités régionaux des pêches maritimes et des élevages marins sont étroitement associés au choix de la zone d’implantation des parcs éoliens. La consultation des pêcheurs vise, d’une part, à éviter les secteurs les plus pêchés et/ou représentant une grande richesse halieutique et, d’autre part, à essayer de concilier les activités de pêche et de production d’énergie en optimisant les modalités d’implantation du parc. Les choix des fondations, des méthodes de protection des câbles et des mesures de réduction des impacts seront définis selon les sites et les technologies disponibles. Les techniques de construction les moins nocives pour la faune aquatique seront à privilégier par le développeur et présentées à l’État dans le cadre de l’étude d’impact du projet.
Les mesures de réduction et de compensation : Pendant la phase de construction, la présence des navires de travaux restreindra la possibilité de pêcher dans la zone des parcs pour des questions de sécurité. Des mesures seront prises par le porteur de projet pour réduire, et le cas échéant compenser financièrement, les éventuelles pertes pour les activités de pêche.
"Quel est le coût de l’impact carbone de la construction et durant la durée de vie d’une éolienne ? Devant ce manque total d’information je ne peux que de m’interroger sur la totale irresponsabilité des pouvoirs publics sauf à faire plaisir à un lobbying écolos qui est totalement déconnecté de la réalité dans les nuages. Un vrai débat ne peut avoir lieu que si les vraies informations sur le sujet sont rendues publiques. Au lieu de taper de façon permanente sur le nucléaire il faut faire pouvoir présenter un comparatif juste et surtout vrai dans ce dossier"
Selon le nombre d’éoliennes, leur puissance unitaire et le temps d’exploitation, le facteur d’émission des parcs éoliens en mer posés français varie entre 14 et 18 g éqCO2 /kWh produit. Nous ne disposons pas encore de bilan carbone établi pour les parcs éoliens flottants de taille commerciale puisqu’aucun projet équivalent n’a encore été développé en France ou dans le monde. Pour les fermes pilotes, d’après les chiffres publiés au moment de l’étude d’impact, le facteur d’émission d’une ferme éolienne seule (hors raccordement) est de l’ordre de 36 g CO2 éq/kWh (moyenne des projets EFBGI, EolMed, EFGL). Ce chiffre est considéré comme conservatif pour les parcs éoliens flottants considérés du fait de la mutualisation de moyens de production et d’installation, des progrès attendus de la technologie et des effets d’échelle.
Par comparaison, les facteurs d’émission des autres types de productions électriques tels qu’estimés par l’ADEME sont les suivants :
– 14,1 g éqCO2 /kWh pour l’éolien terrestre ;
– 56 g éqCO2 /kWh pour le photovoltaïque.
– 406 gCO2 /kWh pour une centrale à gaz ;
– 1 038 gCO2 /kWh pour une centrale à charbon ;
– 12 g éqCO2 /kWh4 pour une centrale nucléaire (sans intégrer les phases de démantèlement et de fin de vie des ouvrages).
Vous pouvez retrouver de plus amples informations sur le bilan carbone des parcs éoliens en mer dans la fiche 11 du dossier de la maîtrise d’ouvrage.
Enfin, ce projet de parc éolien flottant s’inscrit dans la politique énergétique de la France dont la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la diversification du mix énergétique sont les objectifs centraux. Le but est de baisser de 40 % des émissions entre 1990 et 2030 et d’atteindre 40% de production d’électricité renouvelable en 2030. La loi de transition énergétique a fixé des objectifs de réduction du nucléaire, à 50% de la production d’électricité d’ici 2035.
Les énergies renouvelables et le nucléaire sont complémentaires. Même si notre consommation globale d'énergie est amenée à diminuer, notre consommation d'électricité va, elle, augmenter dans les prochaines années, avec le développement des nouveaux usages électriques. Cela implique que nous augmentions notre production d'électricité et que nous ayons un système électrique robuste. Si l’énergie nucléaire constitue un atout d’un point de vue des émissions de gaz à effet de serre, sa forte proportion dans le mix énergétique français est aussi susceptible de dégrader la robustesse du système électrique, notamment en cas d'anomalie technique affectant plusieurs réacteurs. Ainsi, la diversification du mix électrique visait aussi à renforcer la sécurité d'approvisionnement en électricité. C'est pour cela que le gouvernement s'est engagé à réduire la part du nucléaire à 50% de l'électricité produite d'ici 2035.
Aussi, le parc nucléaire ayant été construit dans un laps de temps limité, la fin de vie des réacteurs constituant le parc actuel surviendra sur une période courte, sous la forme d’un « effet falaise ». Même si de nouvelles unités de production d’énergie nucléaire étaient installées, la construction d’installation d’énergies renouvelables, dont l’éolien en mer, est nécessaire pour anticiper cet « effet falaise » et diversifier la production électrique française.
Cordialement,
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