Débat public - EOS
#DebatpublicEOS Projets de parcs éoliens flottants en Méditerranée
Q18 • Quelle solution de stockage et quelle alternative possible en cas d'absence ou de vent trop fort ?
Réponse publiée
Bonjour,
Même si le problème est moins fort en mer que sur terre, un des problèmes majeurs de l'éolien reste son intermittence. Des solutions de stockage d'énergie sont-t-elle intégrées au projet afin d'écrêter les variation de production ? Une solution alternative de production est elle prévue en absence de vent ou vent trop fort ? De quel type ? Fossile ?
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage :
Le terme intermittence renvoie à une image d’interrupteur on/off : allumé ou éteint, sans nuance d'intensité. Concernant la production électrique éolienne, il est plus approprié de parler d'énergie variable. Les éoliennes ne s'arrêtent pas brutalement de tourner, passant d'une production maximale à rien. Le vent n'étant pas constant, il peut souffler plus ou moins fort, voire pas du tout.
Il est à noter également que les vents sont plus constants en mer qu’à terre. Ainsi, étant donné les conditions de vent dans le Golfe du Lion, les éoliennes seront en mesure de produire de l’électricité, avec une puissance en sortie variable, près de 85% du temps.
Cette idée d’une nécessité d'investir dans un parc de centrales (gaz, nucléaire,...) afin de prendre le relais des parcs éoliens quand il n'y a pas de vent, bien que largement répandue, ne correspond pas à la réalité technique du système électrique français et européen. A travers le réseau de transport d’électricité, exploité en France par RTE, et ses nombreuses interconnexions européennes, tout parc éolien est en pratique couplé avec toutes les centrales électriques d’Europe continentale pré-existantes. Or, l’installation d’un parc éolien n’accroît pas les besoins en électricité des consommateurs : sa production va donc généralement se substituer à de la production pilotable existante. Ainsi, les mécanismes d’équilibrage du réseau se gèrent à la maille française ou européenne, non à l’échelle d’un projet. A ce titre, il n’est aujourd’hui pas envisagé d’intégrer des solutions de stockage d’énergie à ce projet.
Les parcs éoliens en Méditerranée ne seront pas les premiers parcs éoliens raccordés sur le réseau. Mi 2021, il y avait près de 18 GW d’éolien terrestre installé en France ; soit 13% de la puissance électrique installée en France. En ajoutant le photovoltaïque, on atteint 21%. RTE gère donc déjà une part importante de production variable. Bien que variable, cette production est largement prévisible, à un horizon de quelques heures à quelques jours. D’autre part, les variations se compensent souvent au niveau national ou européen, grâce au réseau de transport qui assure la solidarité inter-régionale et internationale.
Grâce aux mécanismes d’équilibrage mis en place en France et en Europe, le développement des énergies renouvelables en France conduit à une diminution globale des émissions de CO2 du système électrique : la production éolienne se substitue souvent à de la production thermique existante en France, ou à l’étranger quand la France exporte son électricité. Ainsi lorsqu’une éolienne fonctionne, son électricité se substitue pour 77 % à de l’électricité produite par des centrales thermiques utilisant des combustibles fossiles situées en France et à l’étranger (cf fiche n°11)
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