Débat public - EOS
#DebatpublicEOS Projets de parcs éoliens flottants en Méditerranée
Q32 • Quelles perspectives pour l'éolien flottant en Méditerranée à long terme ?
Réponse publiée
Le débat porte sur deux projets de 750 MW, soit une puissance totale de 1,5 GW pour l'éolien flottant. Or les ambitions des régions et du Gouvernement à long terme (2035, 2050 etc.) inscrites dans les SRADDET, les plans énergie-climat, REPOS et la loi (pour les objectifs éoliens en mer) permettent d'anticiper la volonté de l'Etat et des régions d'installer, à l'avenir, plus que cette capacité de 1,5 GW, mais au moins 3 GW environ.
Aussi :
- Serait-il possible dès maintenant de donner une vision de la capacité éolienne en mer que la Méditerranée est susceptible d'accueillir dans les prochaines années ? Combien d'autres parcs (au minimum et au maximum par exemple) pourraient être envisagés ?)
- Est-il possible d'anticiper dès ce premier débat les zones et conditions où d'autres parcs pourraient être installés ? (plus ou moins proches de premiers parcs par exemple). En Normandie, de premiers parcs ont été engagés, puis de nouvelles concertations ont lieu pour trouver d'autres zones alors que cela aurait pu être anticipé : ce serait plus transparent et plus rationnel, pour rapprocher les parcs par exemple ou utiliser les mêmes câbles électriques. (et pas uniquement entre les 250 MW et les 500MW suivants).
Réponse officielle :
Réponse de la maitrise d'ouvrage :
Le débat porte sur deux projets de 750 MW, soit une puissance totale de 1,5 GW pour l'éolien flottant. Or les ambitions des régions et du Gouvernement à long terme (2035, 2050 etc.) inscrites dans les SRADDET, les plans énergie-climat, REPOS et la loi (pour les objectifs éoliens en mer) permettent d'anticiper la volonté de l'Etat et des régions d'installer, à l'avenir, plus que cette capacité de 1,5 GW, mais au moins 3 GW environ. Aussi :
- Serait-il possible dès maintenant de donner une vision de la capacité éolienne en mer que la Méditerranée est susceptible d'accueillir dans les prochaines années ? Combien d'autres parcs (au minimum et au maximum par exemple) pourraient être envisagés ?
Bonjour et merci pour votre question,
Au niveau français, la planification énergétique est retranscrite dans la Programmation Pluriannuelle de l'Energie (PPE). C’est elle qui définit sur une échelle de temps donné les volumes qui seront attribués (10 ans pour le moment pour l’éolien en mer) et leur localisation (au moins pour les 5 premières années pour l’actuelle PPE).
Concernant les parcs en Méditerranée, la PPE prévoit explicitement 2x250 MW d’installations pour deux parcs en Méditerranée. En revanche, elle ne prévoit pas explicitement la manière dont l’objectif de 1GW/an à compter de 2024 se décline. Elle spécifie cependant que l’attribution d’extensions aux premiers parcs devra être privilégiée. A ce titre, et afin de donner de la visibilité au public, l’Etat a choisi de saisir la CNDP également sur le projet d’extension. Les projets d’extensions de 500 MW pour chacun des parcs seraient compris dans ces volumes. Un nouveau débat public ne serait pas une étape nécessaire avant de lancer des appels d’offres pour la construction et l’exploitation de ces extensions.
La prochaine PPE s’appliquera sur la période 2024/2033 et pourrait prévoir de nouveaux projets en Méditerranée. Aussi, des travaux de planification énergétique et spatiale, en particulier sur le sujet de l’éolien en mer, seront menés par l’Etat et les citoyens seront consultés sur les projets de PPE et de DSF.
La loi d’accélération et simplification de l’action publique (ASAP) du 7 décembre 2020 prévoit plusieurs mesures permettant d’accélérer le développement français de l’éolien en mer, notamment la mutualisation des débats publics à l’échelle de la façade maritime qui permettra de donner plus de visibilité au public sur les parcs qui seront attribués dans les 7 ans après le débat. Il s’agira lors de ces débats publics d’identifier plusieurs localisations de moindre impact au sein desquelles pourront être implantés des parcs.
Ainsi, si la nouvelle PPE prévoyait de nouveaux parcs en Méditerranée pour répondre à nos objectifs de diversification du mix électrique et de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, l’Etat devra de nouveau saisir la CNDP afin de déterminer les conditions de participation du public.
- Est-il possible d'anticiper dès ce premier débat les zones et conditions où d'autres parcs pourraient être installés ? (plus ou moins proches de premiers parcs par exemple).
En Normandie, de premiers parcs ont été engagés, puis de nouvelles concertations ont lieu pour trouver d'autres zones alors que cela aurait pu être anticipé : ce serait plus transparent et plus rationnel, pour rapprocher les parcs par exemple ou utiliser les mêmes câbles électriques. (et pas uniquement entre les 250 MW et les 500MW suivants).
Concernant vos propositions sur la mutualisation des raccordements, il convient de préciser que dès l’origine RTE et l’Etat ont souhaité que ces raccordements soient mutualisés entre les premiers parcs de 250 MW et leur extension de 500 MW. Cette mutualisation permet de réduire les coûts économiques et environnementaux (un seul poste électrique et possibilités de mutualisation du tracé des câbles en mer et à terre).
Pour accueillir la puissance combinée de chaque parc et de son extension (jusqu’à 750 MW), et compte tenu des distances envisagées (18 à 55 km), le raccordement de référence est en courant alternatif. Compte tenu du coût fixe des stations de conversion et de leur complexité supérieure, la technologie en courant continu (HVDC) est réservée à des distances de raccordement de plus de 100 km, ou avec une puissance supérieure à 1 GW. Cette technologie n’est donc pas envisageable pour les projets actuels.
Par ailleurs, les câbles électriques sont dimensionnés dès l’origine pour permettre d’évacuer la production électrique installée. Il est généralement admis qu’une liaison sous-marine à 225 kV permette d’évacuer la puissance d’un parc de 250 MW (parfois jusqu’à 300 MW en fonction des dispositions du milieu physique, température notamment). Un poste en mer en courant alternatif (HVAC) permet, au maximum, l’accueil d’un parc d’environ 1000 MW. Tout ajout de production au projet initialement défini de 750 MW raccordé sur chaque poste en mer nécessitera la création de nouvelles liaisons, d’éventuelles adaptations de la structure durant la phase de conception et d’un nouveau poste en mer en courant alternatif (HVAC) au-delà de 1000 MW.
Du fait des coûts encore élevés de la technologie de l’éolien flottant, qui seront supportés en partie par un soutien public via un tarif d’achat, et de la nécessité d’avancer étape par étape, le projet dans le golfe du Lion est donc pensé pour atteindre une capacité maximale de 1,5 GW en deux temps (2x250 MW puis 2x500 MW d’extensions) afin de limiter le risque de la réalisation du projet. L’évolution des coûts de l’éolien flottant sera un facteur déterminant pour la conduite de nouveaux projets commerciaux en Méditerranée, à horizon plus lointain.
Ainsi pour ces raisons, l’Etat a souhaité que le présent débat public actuel ne porte que sur le projet de deux parcs de capacité maximum de 750 MW. La projection sur de nouveaux projets ne peut pas être anticipée précisément à ce stade.
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