Débat public - EOS
#DebatpublicEOS Projets de parcs éoliens flottants en Méditerranée
Q45 • Conséquences et risques sur la faune et la flore
Réponse publiée
Quelles conséquences sur la faune et la flore sauvage ? Est-ce silencieux ? Les mers et océans sont déjà trop pollués par le bruit pour les cétacés. Quels sont les moyens de maintenance? Des bateaux à moteurs essence ? Quels risques en cas de dégâts ?
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question
Quelles conséquences sur la faune et la flore sauvage ?
Les impacts potentiels d’un parc éolien en mer et de ses ouvrages de raccordement sur l’environnement sont identifiés. Certains impacts sont positifs (nouveaux abris pour la faune sous-marine par exemple). D’autres sont négatifs (risques de collision pour certains oiseaux). La démarche "éviter, réduire, compenser" sera déployée tout au long de la durée de vie du parc. Cette démarche prévoit l’évaluation de l’ensemble des impacts d’un projet sur l’environnement afin de définir des mesures permettant : d’éviter les atteintes à l’environnement, de réduire celles qui n’ont pu être suffisamment évitées, et, en dernier lieu, de compenser les effets qui n’ont pu être ni évités, ni suffisamment réduits.
Au stade du débat public, les caractéristiques du projet n’étant pas connues, il n’est pas possible d’évaluer de façon précise ses impacts réels. En revanche, il est possible de définir un « risque d’effets », c’est-à-dire le risque que le projet affecte un enjeu pour l’espèce ou l’habitat marin.
Le risque d’effets pour la biodiversité présente au sein de la zone d’étude en mer a été spatialisé, en divisant la biodiversité en quatre compartiments : les oiseaux marins, les habitats du fond marin, les poissons/mollusques/crustacés/invertébrés benthiques, les mammifères marins.
Les principales cartes de risque d’effets correspondantes sont disponibles dans la fiche 9.1 , l'ensemble des cartes de risques d'effets sont consultables dans l'étude bibliographique maritime .
Si la décision de poursuivre le projet était prise, le(s) lauréat(s) retenu(s) à l’issue de la procédure de mises en concurrence et RTE conduiront conjointement, lorsque les caractéristiques du projet seront connues, l’étude d’impact de chacun des parcs et de leur raccordement. Il leur sera alors possible d’évaluer précisément les impacts et de chercher, en les justifiant, à éviter, puis à réduire, et en dernier recours à compenser, les effets probables sur l’environnement des parcs et de leurs raccordements.
Est-ce silencieux ? Les mers et océans sont déjà trop pollués par le bruit pour les cétacés.
En phase d’exploitation, en raison de l’éloignement du parc (le bruit du parc s’atténuant rapidement avec la distance) et des bruits déjà présents dans l’environnement (vagues, vent, etc.), le bruit des éoliennes ne sera pas perceptible depuis la côte. A titre indicatif, pour la ferme pilote EFGL au large de Leucate, composé de 3 éoliennes de puissance unitaire de 10MW, l'étude d'impact précise que les niveaux sonores (contribution des éoliennes) varient au maximum entre 50 et 53 dB(A) à 2 m de hauteur pour une vitesse de vent de 10 m/s à une distance de 227m du parc. A titre de comparaison, le niveau sonore d'une conversation est autour de 60 dB.
En phase de construction, rappelons qu’il est également prévu de mener des études pour évaluer le niveau d’émergence sonore lié aux travaux par rapport à l’environnement sonore, aussi bien sous-marin qu’aérien, existant du site. À travers la démarche ERC (Éviter, Réduire, Compenser), différentes techniques d’atténuation du bruit sous-marin pendant la phase de travaux d’installation des fondations pourraient être examinés si nécessaire, en fonction des seuils définis dans le guide du ministère de la Transition écologique sur les "Préconisations pour limiter les impacts des émissions acoustiques en mer d’origine anthropique sur la faune marine" de juin 2020.
Le suivi du démonstrateur français éolien flottant Floatgen (2MW) a permis de montrer que les impacts liés au bruit sous-marin ne concernent qu’une zone de quelques centaines de mètres durant les travaux et de quelques dizaines de mètres en exploitation. Les plus hauts niveaux de bruit ont été générés par le moteur du navire d’installation lors de la phase d’installation des ancres (cf annexe 8 de l'étude bibliographique).
Quels sont les moyens de maintenance ? Des bateaux à moteurs essence ? Quels risques en cas de dégâts ?
Le porteur de projet fera appel à des entreprises spécialisées pour toutes les opérations de maintenance des parcs. Les moyens nautiques qui seront utilisés pourraient être à moteur thermique.
Comme lors de toute opération de construction ou d’activité en mer, des pollutions accidentelles sont possibles lors des phases de travaux (construction et démantèlement) et d’exploitation du projet. Celles-ci peuvent être notamment en lien avec des relargages inopinés d’hydrocarbures. Les impacts d’une pollution accidentelle de ce type dépendent d’une multitude de facteurs (période de l’année, type de polluant, espèces et effectifs en présence, etc.). A ce stade de développement du projet, la probabilité de ce risque de pollution ne peut pas être évaluée mais tout sera fait pour que ce risque soit le plus faible possible.
Afin d’éviter tout risque de pollution accidentelle, des mesures seront prévues par les maîtres d’ouvrage du projet :
- Un plan de prévention des risques s’appliquera à tous les engins de travaux et de maintenance et à toutes les entreprises intervenant sur le site. Il permettra notamment de maîtriser au maximum les accidents avec les engins de travaux et le risque de pollutions accidentelles par rejet de substances polluantes en milieu maritime ;
- Lors de la phase de conception, tout sera fait pour que les éoliennes n’émettent pas de matières dangereuses au contact du milieu. Toutes les matières potentiellement polluantes (fluide hydraulique, hydrocarbures, etc.) seront confinées au niveau des turbines et flotteurs.
Enfin, les maîtres d’ouvrage du projet établiront pour les besoins de leur activité une planification d’urgence des opérations en mer. Celle-ci prend la forme d’un plan d’intervention maritime (PIM) traitant distinctement les phases de construction, d’exploitation et de démantèlement en mer. Le PIM est rédigé en concertation étroite avec le CROSS (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) géographiquement compétent, sous l’égide du préfet maritime.
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: