Débat public - EOS
#DebatpublicEOS Projets de parcs éoliens flottants en Méditerranée
Q46 • Combien d'éoliennes en mer pour compenser la réduction du nucléaire ?
Réponse publiée
Bonjour,
Combien de parcs éoliens en mer faudrait-il pour compenser l'évolution de l'objectif de réduction de la part du nucléaire de 75 à 50% en 2035 ? Avez-vous un ordre d’idée plus précis sur ce point ?
Merci,
M. Bonhomme
Réponse officielle :
Réponse de la maitrise d'ouvrage :
Bonjour et merci pour votre question,
La loi de transition énergétique a fixé des objectifs de réduction du nucléaire, à 50% de la production d’électricité d’ici 2035. Cette part dans le mix électrique est de 70% aujourd’hui.
Le Gouvernement a choisi d’inscrire cette diversification du mix électrique dans le cadre d’une stratégie de réduction lissée et pilotée des capacités nucléaires existantes, afin que celle-ci ne se fasse ni au détriment de la sécurité d’approvisionnement, ni en contrepartie de la construction en urgence de nouvelles centrales à combustible fossile. En application de la programmation pluriannuelle de l'énergie 2019-2028, outre les deux réacteurs de Fessenheim fermés en 2020, 12 réacteurs supplémentaires seront ainsi fermés d'ici 2035, à l'échéance de leur 5ème visite décennale sauf pour deux réacteurs qui seront fermés dès 2027-2028.
La puissance totale des réacteurs à fermer pour atteindre l’objectif de réduction de part du nucléaire s’élève à environ 12 GW. L’ensemble du projet de parcs éoliens en Méditerranée (2 x 750 MW) pourra fournir 6,6 TWh, soit un peu plus qu’un réacteur nucléaire commun du parc français. D’après EDF, un réacteur de 900 MW, modèle le plus représenté dans le parc français, produit environ 6 TWh d’électricité par an.
Ainsi la réduction de 12 GW de nucléaire correspond à une compensation par des sources de production renouvelables (solaire, éolien terrestre et en mer) à hauteur de 80 TWh d’électricité par an. La part de cette réduction effectivement compensée par des projets de parcs éolien en mer dépendra de la taille et de l’avancement des projets sur les façades maritimes.
Par ailleurs, afin de décarboner l’économie, de nombreux secteurs, tels que les transports, l’industrie et le bâtiment, vont devoir basculer leur consommation d’énergie des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) vers l’énergie électrique. À la faveur de cette électrification des usages, une augmentation de la consommation d’électricité est attendue par RTE d’ici à 2050. Selon le scénario de référence de RTE[1], qui prend en compte des progrès d’efficacité énergétique et une électrification progressive des usages dépendant pour le moment des énergies fossiles, la consommation électrique française en 2050 devrait être de 645 TWh, soit 1,36 fois la consommation de 2019 (474 TWh[2]). RTE envisage diverses variantes pour les trajectoires de consommation à l’horizon 2050, mais toutes prévoient une hausse de la consommation d’électricité. Ces variantes vont de 555 TWh (1,17 fois la consommation de 2019) pour un scénario de sobriété, à 754 TWh (1,59 fois la consommation de 2019) pour un scénario reposant sur un fort développement de l’hydrogène. Dans ce contexte, le développement d’unités de production d’électricité peu émettrices de gaz à effet de serre est nécessaire, au-delà de la compensation de la réduction du nucléaire.
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