Débat public - EOS
#DebatpublicEOS Projets de parcs éoliens flottants en Méditerranée
A195 • On prend les mêmes et on recommence...
Publié
Au préalable, Sibylline océans est une ONG franco-espagnole, fondée en 2003, lors de la marée noire du Prestige, par des vétérinaires des deux pays, et animée depuis par nombre de compétences, toutes plus riches les unes que les autres. Son objet est la préservation de la biodiversité marine et de son habitat par la médecine (animaux en détresse), la recherche et l'éducation. Elle participe à de nombreuses enquêtes publiques, aussi bien en France qu'à l'étranger. Celle concernant le parc éolien du Tréport en fait partie bien que son mémoire ait purement et simplement été écarté par la commissaire enquêtrice.
EOS Méditerranée : à la lecture des différents documents mis à la disposition du public, la désinformation du public est récurrente, comme dans les autres projets.
En bref...
Pollution thermique :
La méthode (https://eos.debatpublic.fr/wp-content/uploads/rapport-synthese-species-FR-BD.pdf) :
p 26 : les sondes de température installées sur des coques de protection sont en fonte pour le site de Paimpol-Bréhat. Pour quelle raison avoir choisi ce matériau pour des mesures thermiques alors que la conductivité thermique de la fonte est très faible, donc un bon isolant, par rapport à d'autres alliages. Comment les résultats ne pourraient-ils être biaisés dans ces conditions ?
Quatre jours de mesures sur 365 supposés de fonctionnement, est-ce bien représentatif des effets auxquels on peut s'attendre ?
p 27 de ce même document:
"Les données de puissances qui ont transité dans le câble durant cette période ne sont actuellement pas disponibles et ne peuvent donc pas être confrontées aux températures mesurées. Malgré cela, l’absence de différence de température entre les sondes du câble et les sondes témoins témoignent de l’absence de tout échauffement."
Sur la connexion Jersey-Cotentin, nous sommes sur du courant alternatif avec deux câbles affleurant (sol meuble constitué de graviers et sables) et le troisième ensouillé à deux mètres de profondeur (fond sableux), plus au sud. Etant donné que l'étude ne parle que de deux câbles et non trois, on suppose que ces deux câbles sont identiques car donnant les mêmes écarts de température et situés à 5 m de la première station, avec des capteurs situés à la surface du câble et non à l'aplomb. Or, en page 13, vous nous dites :
"Dans le cas des câbles sous-marins non ensouillés, le flux constant d’eau dissipe efficacement cette chaleur et la confine à la surface du câble"
Connaissant d'autres mesures, on peut conclure que : soit il y a eu une erreur de fonctionnement des sondes, soit la puissance traversant les câbles ne suffisait pas à des pertes par effet Joules notables.
En effet, si l'on prend l'exemple des mesures de température in situ, effectuées dans le parc éolien offshore de Nysted à proximité de deux câbles (courant alternatif ; 33 et 132 kV ; capacité maximale de 166 MW), à 50 cm à l'aplomb du câble enterré à un mètre de profondeur (et non posé sur le sol comme dans vos exemples), l'augmentation de température est de 2,5 °C. Conclure à une augmentation de chaleur quasi inexistante aurait donc dû vous poser question et c'est d'autant plus troublant que vous connaissez ces chiffres car vous les mentionnez dans ce document : https://eos.debatpublic.fr/wp-content/uploads/2019-03-IFREMER-Synthese-des-connaissances-impacts-cables-elec-sous-marins.pdf (p 38).
De même, conclure qu'il n'y aurait quasiment aucun impact sur la faune benthique ("il semble que l’impact écologique lié à la température des câbles posés sur le fond en période de fonctionnement soit négligeable"), c'est ignorer la sensibilité des organismes aux modifications de température, qui s'étalonne du 1/10ème au 1/100ème de °C. Il y a un peu plus récent comme publication que celle de Carlier & Delpech que vous mentionnez dans ce document : https://eos.debatpublic.fr/wp-content/uploads/2019-03-IFREMER-Synthese-des-connaissances-impacts-cables-elec-sous-marins.pdf.
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